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23 juin 2014

Rendez-vous à Massa

« Rendez-vous à Massa » – titre de billet remarquablement peu explicite –, c'est ce que peuvent se dire les « initiés » quand ils conviennent de se retrouver lors d'une des intéressantes soirées organisées par la SGDL (Société des gens de lettres) en l'élégant hôtel de Massa, son siège, entouré d'un beau jardin en plein Paris*.

Être membre de la SGDL, pour un auteur, y compris s'il est traducteur œuvrant pour l'édition, c'est accéder à de précieuses aides et sources d'information, notamment dans le domaine juridique. (Oui, je rabâche.) Je peux en témoigner moi-même, car j'ai bénéficié avec succès de l'appui conjoint de sa juriste, Valérie Barthez, et du Syndical national de l'édition, auprès d'un gros éditeur récalcitrant à me verser trois sous. 

Cependant, il n'est nul besoin d'être membre et encore moins « initié » pour s'inscrire aux rencontres et tables rondes évoquées plus haut. Il suffit de suivre l'agenda de la SGDL. Consacrées à des thèmes littéraires divers, elles portent même régulièrement sur la traduction, comme déjà signalé ici. Récemment, c'est Jean-Philippe Toussaint et ses traducteurs qui étaient à l'honneur.

La dernière séance de la saison est prévue demain mardi 24 juin, juste avant les feux de la saint Jean. Je vous reproduis le communiqué de la SGDL, en espérant vous retrouver à Massa !

Chers auteurs,

Permettez-nous de vous rappeler que mardi 24 juin à 19h30 aura lieu la dernière rencontre de la saison, à laquelle vous êtes conviés.
Cette soirée  sera consacrée à la littérature sur la Guerre de 14.

Seront invités Antoine Compagnon et Nicolas Beaupré, qui nous offriront un panorama des expressions littéraires de la Grande Guerre en Europe, et les écrivains Alice Ferney, Angélique Villeneuve et Eric Vuillard qui ont écrit un roman situé à cette époque.

A cette occasion, nous vous proposerons également une petite exposition des archives de la SGDL sur la Guerre de 14 : lettres, photos, manuscrits, etc. autant de témoignages de l'action de la SGDL et de l'engagement de ses écrivains pendant la guerre, que nous serons heureux de vous faire découvrir.Vous trouverez sur notre site le programme détaillé de la soirée :
http://www.sgdl.org/culturel/agenda-des-evenements-sgdl/a-l-hotel-de-massa/2619-la-grande-guerre-des-ecrivains-en-europe

Le voici, ce programme : 

24 Juin
2014
La Grande Guerre des écrivains en Europe
Hôtel de Massa
 

19h30 Ouverture de la rencontre par Jean Claude Bologne, président de la SGDL

Télécharger l'invitation

Lectures d’extraits de l’anthologie  d’Antoine Compagnon « La Grande Guerre des écrivains » (Folio classique/Gallimard)
par le comédien Serge Renko :

Marguerite Yourcenar La terre qui tremble

Guillaume Apolinaire  La petite auto

Anna Akhmatova Juillet 14

 

 Les expressions littéraires de la Grande Guerre en Europe
 Antoine Compagnon, Professeur de littérature fraçaise moderne et contemporaine au Collège de France

 & Nicolas Beaupré, historien, maître de conférences à l’Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand

Dialogue animé par Christine Goémé

 

Lectures d'extraits, suite :

Rupert Brooke Le soldat

Wilfrid Owen Dulce et décorum

Gabriele d’Annunzio  Nocturnes

Siegried Sassoon Suicides dans les tranchées

 

La Guerre de 14, un roman contemporain

Table ronde animée par Christine Goémé, avec les écrivains


Alice Ferney, Dans la guerre, Actes Sud, 2003

Angélique Villeneuve, Les Fleurs d'hiver, Phébus, 2014

Eric Vuillard, La Bataille d'occident, Actes Sud, 2012

 

SGDL, Hôtel de Massa, 38 rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75014 Paris

Entrée libre dans la limite des places disponibles :

Réservation : communication@sgdl.org  : 01 53 10 12 07

 

Affichage de Invitation SGDL_LA_GRANDE_GUERRE_DES_ECRIVAINS.jpg en cours...

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* La vérité historique veut que ce soit l'hôtel
qui soit en quelque sorte tombé dans le jardin.

Les amateurs d'histoire et d'architecture,
après avoir admiré Massa, consacreront
quelques instants à la rue Cassini, voisine.

21 juin 2014

Terme appris (32) - Chasse devers

Pas très loin de Paris, à côté d'un célèbre château, vous pénétrez dans une vaste salle haute de plafond et aux murs légèrement asymétriques. Au centre : un filet. Deux joueurs armés de raquettes et de curieuses balles terminent leur partie. Voyant la curiosité sur vos bobines, ils viennent vous expliquer avec une patience héroïque les règles de cet art, dont vous ne savez rien d'autre que le nom, historiquement très connoté.

Si l'un de vous arrive à suivre leurs explications, l'autre tombe manifestement de la planète No Sports.

— « Chasse de vair » v-a-i-r ? Ou « chasse verre » v-e-r-r-e, comme dans Cendrillon ?, demande l'extraterrestre qui, les antennes toujours à l'affût de nouvelles expressions terriennes, vient de relever celle-ci dans le discours de son interlocuteur, plein de sollicitude et d'enthousiasme à décrire sa passion.

— Non, « chasse devers ».

S'ensuivent de nouvelles explications, dont l'alien de service ne retiendra qu'une chose (enfin, elle espère ne pas l'avoir retenue de dev... euh, de travers), qui marque fortement son esprit : dans ce jeu des rois, empreint de symbolique politique, la chasse devers fait figure d'abus de pouvoir.

La visiteuse de l'espace est ravie de trouver un sens fort et profond dans les règles d'une discipline sportive. Cette découverte lui confirme que la compétition, ce n'est pas toujours que des types en short et en sueur courant après une balle ou des points. (En témoigne aussi, dans un autre domaine sportif, bien plus sous les feux de l'actualité en ce moment, cet autre très fort symbole : le jeune Brésilien paraplégique qui a pu se lever de son fauteuil pour tirer dans un ballon, l'autre jour lors de l'inauguration da copa du mundo, grâce à son exosquelette à base de neurosciences et de robotique.)

Vous avez envie d'en savoir plus, d'admirer le spectacle et, peut-être, si la partie est finie, de vous faire décrire, spécimen disséqué à l'appui, l'anatomie de la curieuse balle, qui ressemble à celle de tennis mais rebondit beaucoup, beaucoup moins ?

Rendez-vous ! Vous rencontrerez de très sympathiques passionnés qui prendront le temps de vous initier (un grand mot, en ce qui me concerne) à leur pratique et vous convieront même à les rejoindre, car ils aimeraient rassembler plus d'adhérents.

En effet, le jeu en question n'est plus réservé aux rois depuis longtemps, comme en témoigne cette plaque sur une modeste placette de village :

2014-05-29 Jeu de Paume DSCN7142_2135 (Small).JPG

Les joueurs de paume de Fontainebleau ont même une page propre à délecter tout traducteur, puisqu'elle regroupe des
mots et expressions de la langue française issus de leur occupation favorite !

Voilà qui me procure une transition rêvée pour vous annoncer la prochaine Matinale organisée par la délégation Ile-de-France de la SFT, dont je vous copie-colle le communiqué, intitulé Les Matinales entrent sur le terrain :

Tennis, football, cyclisme… l’été sera riche en évènements sportifs. Loin d’être sur la touche, les traducteurs sportifs s’entraînent déjà pour être à l’avant-poste. À mi-chemin entre journalisme et traduction, ces spécialistes du sport savent s’approprier un domaine au style et aux codes particuliers. Si l’esprit d’équipe est de mise sur le terrain, il l’est aussi parmi les traducteurs qui collaborent sur de grands évènements. Mais au fait, qui sont leurs clients ? Comment les traducteurs sportifs travaillent-ils ? Quels sont les avantages et les inconvénients de ce domaine ? Laurent Laget et Hervé Couvert, traducteurs sportifs indépendants, nous donneront leur vision de leur métier. Sur la base d’exemples concrets, nous verrons ce qui fait de la traduction sportive une véritable spécialisation.

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Quand ?
Samedi 28 juin à 10 h 01, et nous vous accueillerons dès 9 h 30.

Où ?
Au Café du Pont-Neuf
14, quai du Louvre - 75001 Paris
M° Pont-Neuf/RER Châtelet

Votre petit-déjeuner comprendra une boisson chaude, un verre de jus d’orange et une viennoiserie.
Un reçu de 9,50 € vous sera remis sur place.

La farofa sur la feijoada

Inscrivez-vous auprès de la delegation.idf-matinales@sft.fr d’ici le vendredi 23 mai à 12 h.

Nous pourrons mieux organiser la manifestation et vous remporterez peut-être notre livre du mois.
 

V’là mon travail, v’là mon dico
Une traduction à présenter ? Un outil papier préféré ? Apportez-les ! Une table leur sera réservée.

Adhérents ou pas à la SFT, traducteurs et interprètes en exercice ou étudiants, venez !

Au plaisir de vous retrouver ou rencontrer,
Votre équipe des Matinales-IDF

 

Les prochaines formations en Île-de-France :
Réussir son installation et se constituer une clientèle (14 juin 2014)

Écriture, traduction, réécriture : les après-midi stylistiques de la SFT (08 au 22 juillet 2014)

Et toutes les prochaines manifestations en Île-de-France : 
http://sft.fr/delegation-iledefrance.html

 

 

16 juin 2014

Regards croisés

Regards croisés... Joli titre pour une manifestation inédite :

flyer 15 avril.png

Pas la peine de réserver, me disent les organisateurs.

C'est ce jeudi, à 19h00, comme indiqué sur le prospectus ci-dessus.
Les détails sont .

Et puis tiens, je vous le mets même en pièce jointe, le prospectus, afin qu'il justifie son nom franglais et que vous puissiez le faire voler à tous les vents (sans le laisser traîner sur la voie publique :) :
flyer 15 avril.png

 

(Pas mal, hein, les photos des deux types qui se tiennent le nœud de cravate...)

06 juin 2014

Je traduis, tu traduis, ils traduisent ? (19) On le leur a dit, pourtant.

On le leur a dit, pourtant. On, c'est notamment la SFT. On, enfin, la SFT, le leur a même dit en plusieurs langues, dans les différentes versions de sa brochure Traduction, faire les bons choix.

On leur a dit que, pour une entreprise, faire traduire n'importe comment sa communication ou d'autres documents dont dépendent son image et sa réputation, cela peut coûter très cher.

Eh bien, non, certains persistent, alors même qu'ils ont d'amples moyens à leur disposition. Une traduction qui ne reflétait pas la réalité et risquait donc d'induire la clientèle en erreur vient d'entraîner une amende de plusieurs centaines de milliers de dollars pour une marque que je ne citerai pas. C'est dans le magazine 60 Millions de consommateurs du mois de juin 2014 (page 21).

Attention, nuance et pas de haro sur les traducteurs. Si traduction pécheresse il y a (allez savoir si elle n'a bon dos, la traduction), ce peut être effectivement parce qu'on a fait appel à la mauvaise personne, et qu'on n'a pas mobilisé les compétences ad hoc pour s'en apercevoir. Mais ce peut être aussi parce qu'on a confié le travail à des personnes non qualifiées, ou bien que celles-ci sont passées derrière le travail d'un professionnel pour le saboter joyeusement. Une virgule suffit, parfois... La multiplication d'intermédiaires qui privent le traducteur de contact avec le donneur d'ouvrage est peut-être en cause aussi. Dans tous les cas, l'entreprise ou sa boîte de com n'ont sans doute pas accordé à la traduction l'importance qu'elle méritait, elles ne l'ont sans doute pas reconnue à sa juste valeur. Elles n'ont n'a pas lu les brochures de la SFT.

On le leur avait dit, pourtant.

Remarquez, une bonne suite de bourdes peut vous détruire une image de marque, mais pourquoi s'en priver si elle vous procure une réputation de grands comiques ? Comme avec ce classique, extrait de la brochure Faire les bons choix (sans rapport avec l'affaire signalée par 60 Millions) :

Un fabricant allemand de pipes a voulu adapter son message en français : « En 1848 dans le première manufacture des pipes allemand on produit des pipes de tabac par des bois choisies pour les jouisseurs dans tout le monde... » Son slogan : « 5 générations de faiseurs de pipes par passion ».

23 mai 2014

Je traduis, tu traduis, ils traduisent ? (18) Le Monde du foutage de gueule

Une fois de plus, un quotidien visant un public censé être éclairé mais pas spécialement révolutionnaire fait l'apologie d'un délit. Paradoxe : ce journal pourrait lui-même en être victime. Il est probable que dans ce cas, sa direction et ses journalistes adopteraient un point de vue, disons, plus conservateur.

Le délit en question consiste à intervenir sur une œuvre de l'esprit, protégée à ce titre par le droit de la propriété intellectuelle, et ce, sans autorisation de ses auteurs et autres détenteurs de droits.

Par « intervenir sur », j'entends se l'approprier, la manipuler, la modifier et la diffuser sous une forme piratée et, souvent, abîmée (sans qu'on puisse lui appliquer de taxe sur la valeur retirée, qui reste à inventer). Les personnes qui se livrent à cette activité ne sont pas payées. Elles s'en font une gloire. Je m'étonne que, si elles sont aussi compétentes qu'elles l'affirment, elles ne tentent pas d'en faire leur métier, au lieu de le faire sur leurs heures de sommeil, ce qui doit les transformer en zombies pendant leurs heures de travail rémunéré de prof, informaticien, journaliste... Je suggère à ceux qui, dans la presse, transforment ces personnes en Robins des Bois, ne soient pas payés non plus et renoncent aux autres avantages de leur profession.

Ce délit s'appelle « contrefaçon » (eh oui, comme pour les polos, sacs et lunettes de soleil qu'on essaie de vous fourguer de-ci de-là, quoique pas gratuitement). Outre qu'elle est passible d'amendes et de peines d'emprisonnement, cette contrefaçon peut entraîner, si les parties civiles s'en mêlent, des dommages-intérêts s'élevant à des centaines de milliers d'euros. Même si on n'est pas solvable, ça fiche mal.

Pour ma part, je respecte le droit d'auteur et m'abstiendrai donc de reproduire ici le dernier article consacré par ce journal à ce délit, qu'il semble avoir pris goût à encourager. Alors que le droit de citation m'y autorise, je m'abstiendrai même d'en reproduire le moindre paragraphe.

Vous avez sûrement mieux à faire que de lire cette apologie. Par exemple, télécharger illégalement le dernier épisode de votre série télé favor... euh, non, je m'égare.

 

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Quelque temps plus tard : ah ben voilà, l'Ataa réagit.

17 mai 2014

Conseils à un jeune traducteur inexpérimenté ( 12 ) - Hi we're here to help you

Cher Jeune Traducteur Inexpérimenté,

Si des gens t'appellent en anglais de l'autre bout de la planète (0016306941357) en te disant qu'ils s'appellent Microsoft (prononcé de travers, mais bon), qu'ils te préviennent gentiment que ton ordinateur est bourré de logiciels malveillants, essaient pour y remédier de te faire saisir des adresses .com suspectes sur ta ligne de commande et, finissant par piger que tu les balades depuis un quart d'heure pour leur apprendre à te faire perdre ton temps constatant ton manque de bonne volonté, raccrochent en te donnant le conseil suivant : « Fuck you », oui, il s'agit bien d'une tentative d'arnaque, puisque pour cela, tu sais déjà que ton ordinateur n'est pas absolument indispensable.

Bravo, tu progresses.