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23 mai 2014

Je traduis, tu traduis, ils traduisent ? (18) Le Monde du foutage de gueule

Une fois de plus, un quotidien visant un public censé être éclairé mais pas spécialement révolutionnaire fait l'apologie d'un délit. Paradoxe : ce journal pourrait lui-même en être victime. Il est probable que dans ce cas, sa direction et ses journalistes adopteraient un point de vue, disons, plus conservateur.

Le délit en question consiste à intervenir sur une œuvre de l'esprit, protégée à ce titre par le droit de la propriété intellectuelle, et ce, sans autorisation de ses auteurs et autres détenteurs de droits.

Par « intervenir sur », j'entends se l'approprier, la manipuler, la modifier et la diffuser sous une forme piratée et, souvent, abîmée (sans qu'on puisse lui appliquer de taxe sur la valeur retirée, qui reste à inventer). Les personnes qui se livrent à cette activité ne sont pas payées. Elles s'en font une gloire. Je m'étonne que, si elles sont aussi compétentes qu'elles l'affirment, elles ne tentent pas d'en faire leur métier, au lieu de le faire sur leurs heures de sommeil, ce qui doit les transformer en zombies pendant leurs heures de travail rémunéré de prof, informaticien, journaliste... Je suggère à ceux qui, dans la presse, transforment ces personnes en Robins des Bois, ne soient pas payés non plus et renoncent aux autres avantages de leur profession.

Ce délit s'appelle « contrefaçon » (eh oui, comme pour les polos, sacs et lunettes de soleil qu'on essaie de vous fourguer de-ci de-là, quoique pas gratuitement). Outre qu'elle est passible d'amendes et de peines d'emprisonnement, cette contrefaçon peut entraîner, si les parties civiles s'en mêlent, des dommages-intérêts s'élevant à des centaines de milliers d'euros. Même si on n'est pas solvable, ça fiche mal.

Pour ma part, je respecte le droit d'auteur et m'abstiendrai donc de reproduire ici le dernier article consacré par ce journal à ce délit, qu'il semble avoir pris goût à encourager. Alors que le droit de citation m'y autorise, je m'abstiendrai même d'en reproduire le moindre paragraphe.

Vous avez sûrement mieux à faire que de lire cette apologie. Par exemple, télécharger illégalement le dernier épisode de votre série télé favor... euh, non, je m'égare.

 

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Quelque temps plus tard : ah ben voilà, l'Ataa réagit.

Commentaires

Vaste sujet !
Quant à ton allusion au téléchargement, elle me fait sourire... Car en effet, l'esprit est un peu le même ! Le téléchargement illégal n'existe pas chez nous, sans doute parce qu'on a beaucoup traduit pour la CISAC (surtout Jef). On refuse même les clés USB des copains qui nous proposent dessins animés et autres. On en a peu, et nos filles sont donc traumatisées à vie et en manque de divertissements, mais on les a tous achetés !

Écrit par : Lor | 12 juin 2014

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C'est non seulement le même esprit mais c'est la même chose : les fansubbers travaillent sur des films qu'ils se procurent illégalement, bien entendu. Il y a donc double délit : piratage d'une oeuvre dans un premier temps, puis traduction d'ycelle sans autorisation.

Perso, j'ai renoncé à éduquer mes copains et leurs rejetons téléchargeurs. Ils voient juste la détresse et le découragement sur ma bobine quand ils se vantent d'avoir vu tel ou tel film "sur l'ordi"...

Pour se consoler et même se payer une bonne tranche de rigolade, je ne saurais trop recommander la lecture du billet de l'ATAA qui, comme je l'ai ajouté dans mon article, vient de réagir à celui du Monde :

http://www.ataa.fr/blog/apres-dorothee-passion-sous-titres-remy-passion-chirurgie/

Écrit par : L'Autre Jour | 13 juin 2014

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