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25 février 2015

Sortez couverts

Je fais remonter ce billet, mis en ligne le 30 juin 2012, car un éminent et respecté collègue m'envoie une photo qui le complète à merveille et contribue à élargir le sujet. Je l'ajoute à la fin.

 

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Vous savez, ces choses qu’on n’a jamais sur soi, juste au moment où on en aurait besoin ?… Et qui, à l’inverse, restent désespérément inutiles quand on a pensé à s’en munir ?

Eh bien, réjouissez-vous ! On peut désormais s'en procurer dans des distributeurs automatiques, judicieusement disposés dans des lieux publics !

« Mais, objecterez-vous quand vous saurez de quoi il s'agit, il n'est guère opportun de les déployer dans une gare ou dans le métro... » M'enfin, c'est pour après, une fois que vous serez sortis du lieu public ! Faut tout leur dire.

2012-05-13 Distrib parapluies DSCN5556_589 b(Small).JPG

 

 

 

En
l'occurrence,
le lieu
public
est une
grande
gare parisienne.

 

 

Sortez couverts, on ne vous le répétera jamais assez.

2012-05-08 Distrib parapluie DSCN5540_568 (Small).JPG

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À la suite des inondations de l'automne, Terje Sinding m'envoyait cette image et ce commentaire :

distributeur de parapluies

« On se serait cru à Bergen (300 jours de pluie par an et des distributeurs de parapluies dans les rues - si, si!!!) [...] une photo qui prouve que Terje ne raconte pas des blagues. »

Voilà une source indiscutable qui cautionne les informations et propos 
parfois douteux publiés dans ce blog, n'est-ce pas ?

 

Si vous avez vous aussi en votre possession une photo de distributeur de parapluies (d'autant plus appréciée si elle provient de Doha, par exemple – Ben oui, quoi, faut bien se mettre à l'ombre.), n'hésitez pas à prendre la suite de Terje ! Merci. :)

 

25 août 2014

La SNCF n'est plus

La SNCF n'est plus.

« Quoi, récriminez-vous aussi sec, tu entends nous bassiner avec le démantèlement de notre magnifique entreprise ferroviaire nationale, mise à mort à coups de politiques d'intérêt douteux pour l'usager (car on le sait, tu refuses qu'on te qualifie de "cliente", tant à un guichet de gare qu'à celui de la poste), et du service public de façon générale ? Ou bien, n'hésitant devant aucune contradiction, tu as décidé de nous saouler avec toutes les galères dont, à t'obstiner à utiliser les transports en commun, tu es régulièrement victime pour cause de grèves ou de pannes à répétition ? Les uns n'étant certes pas tout à fait étrangers aux autres. »

Nan. La SNCF n'est plus car elle a cédé la place à SNCF tout court. Si vous empruntiez les transports en commun, vous auriez entendu comme moi que dans certaines de ses annonces, une voix avale comme à regret l'humble article qui accomplissait loyalement sa mission depuis 1937 sans pour autant faire valoir ses droits à la retraite. Et vous auriez vu ses nouveaux panneaux d'affichage, sur lesquels il semble décidément manquer quelque chose.

Sans doute faut-il être maniaque traducteur ou autre ami de la langue pour accorder une telle importance à deux petites lettres de rien du tout. Et percevoir autant de sens – ou d'absurdité, ce qui revient au même – derrière leur disparition. Sur ce coup-là, Georges Perec n'est pour rien.

15 juillet 2014

Bribes ouïes (16) - Dans le train

Dans le train, pas envie de me plonger dans un livre, pas question de plonger dans un écran d'ordi. Ce côté du miroir me suffit. Mes yeux absorbent tout ce qu'ils peuvent d'un paysage banal seulement si on le veut : blés en partie couchés (par la pluie ?), clocher d'ardoise à la forme curieuse (tiens, il n'y en a pas deux de même style en chemin), bananiers dans des jardins familiaux-ouvriers, noyers, noisetiers, ronces à repérer pour de futures maraudes, drapeaux, dont certains aux couleurs des vainqueurs (de la coupe du monde), nuages plomb dans l'aile qui cherchent un point de chute, torchères de raffinerie illuminant le jour gris, interminable suite de camions-citernes, pas de chevreuil cette fois mais trois petits lapins...

Mes oreilles ne sont pas en reste.

Deux gars discutent, l'un caché à ma vue, l'autre avec tatouage sur le bras et petite chienne. Elle seule aura peut-être senti que la cocker-traductrice assise derrière eux, toujours à l'affût de surprises ou perles langagières, saisit au vol des bribes de la conversation.

Je dresse l'oreille quand j'ai entendu un de mes deux copassagers dire, à propos d'une proche qui avait passé un IRM : « Dès que c'est du langage scientifique, même si elle n'a rien, elle se croit morte ou amputée. » Matière à réflexion pour des kilomètres.

Puis les voilà qui rouspètent parce qu'il faut plus de temps pour rallier notre destination francilienne que pour foncer à Bruxelles d'un trait de Thalys :

— Si on avait eu la voiture...

— C'est pareil.

— C'est pareil mais c'est pas pareil !

 

Comme moi, ils admirent au passage de fascinants monuments de l'industrie agricole :

— Un silola !!

Plus loin :

— Un bossilo !

 

Sans doute alerté par quelque discrète trémulation, l'un des deux répond au téléphone. (Dommage, une coupure l'empêche de poursuivre. Rien à glaner pour ma rubrique Mobiles dires.) Synesthétique en diable, il observe :

— T'as vu, on l'entend pas quand il sonne...

 

Le train, c'est décidément pas pareil.

 

14 juillet 2014

Bribes ouïes (15) - Bribes-enfants

Dans le contexte très particulier de ce blog, « bribe » pourrait souvent être synonyme d'« enfant ».

Triple récolte aujourd'hui :

Une petite fille montre du doigt un vitrail composée de cases en camaïeu de brun clair :

— Des caramels !

 

Un petit garçon peu embarrassé de verbes irréguliers, devant un escalier qui s'enfonce vers de mystérieux sous-sols voûtés :

— C'est interdit de descender !

 

Dans le train, deux loupiots.

Le grand frère :

— À la gare de Lyon, y a des lions.

La petite sœur :

— À la gare de Chien, y a des chiens.

 

12 novembre 2012

Livres en boîte

Serait-ce cela, la « littérature de gare » ? En tout cas, c'est le Club des Cinq et Don Camillo qui vont être contents, en retrouvant peut-être une deuxième jeunesse, en même temps que de nouveaux lecteurs.

2012-05-13 boîte livres Méry DSCN5533_570 (Small).JPG

Une bien meilleure idée, à mon goût, que d'abandonner un malheureux livre n'importe où, exposé aux intempéries et au risque de se retrouver à la poubelle, selon le principe du « bookcrossing ». Rien que de lui donner ce nom, à celui-là, c'était en faire une mode, garantie sans charme. Le contraire de la poésie des bouteilles à la mer.

2012-05-13 boîte livres Méry  DSCN5535_572 (Small).JPG

Bravo Méry-sur-Oise et la SNCF ! J'ai toujours un bouquin avec moi et heureusement, vu le nombre de fois où je suis en villégiature forcée sur votre quai de gare comme sur bien d'autres, pour cause de train de banlieue annulé au dernier moment. À cuire ou à me geler, car vos gares ferment le dimanche. Là, au moins, je sais que je pourrai finir mon livre et en commencer un autre, en attendant le prochain train. Faudrait pas que ça t'incite à en annuler encore plus souvent, ami Transilien...

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19 mars 2012

Mots appris (6) - Agelaste

« Agelaste », c’est un mot de Rabelais désignant quelqu’un qui ne sait pas rire.

De Rabelais, j’avais bien retenu « rataconniculer », mais pas « agelaste ». Est-ce « agelaste » ou « agélaste » ? Où se trouve-t-il dans l'œuvre ? Sais pas. Il faudrait que je farfouille. Si un Lecteur peut nous renseigner, merci à lui ! J'espère que ce n'est pas une fausseté de plus en circulation sur le Net, qui attribue tout et n'importe quoi aux grands auteurs, et notamment des citations apocryphes, sans indiquer la source exacte, bien entendu.*

Je viens d’apprendre  « agelaste » grâce à de jeunes comédiens qui font des lectures au bistrot du coin. Cette fois, le sujet était casse-gueule : le rire. Il s’en sont très bien sortis, avec le soutien actif de Charlie Chaplin et de Boby Lapointe, entre autres comparses.

Sont chouettes, ces soirées lectures, qui ne coûtent qu'une conso et quelques pièces (ou plus si grande affinité). J’y avais entendu des passages joliment interprétés du magnifique Soie, d’Alessandro Baricco (Gallimard, traduit de l'italien par Françoise Brun). La quatrième saison s'achève bientôt, mais je parie qu'il y en aura une cinquième (et plus si...).

Je sais, Multitudes de Lecteurs, vous êtes disséminés dans l’immensité intergalactique et la Pelouse, c’est pas la porte à côté. Pas d'excuse : un coup de téléportation devrait suffire à vous faire débarquer un lundi soir, .

 

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* Digression

C'est ainsi qu'on trouve, dans les livres qu'on traduit, de profondes pensées attribuées à Bouddha, Montaigne ou Gandhi, par exemple. En cherchant, on s'aperçoit qu'elles ont été pondues par un obscur gourou (généralement états-unien et contemporain - dans les cas limite, l'auteur du livre en question lui-même). Mais en exergue, son nom ferait quand même moins chic que celui de Bouddha, Montaigne ou Gandhi.

Un peu plus tard...

Tiens, j'en ai encore croisé deux en moins de 10 minutes. Je sens que j'aurai bientôt une compilation suffisante pour consacrer un billet aux citations faussement attribuées.