Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07 janvier 2015

Nous sommes tous Charlie

Aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo.

Et aux épris de liberté.

 

EN IMAGES. Les «unes» célèbres de Charlie Hebdo.

                                                 ...des cons et des crevures assassines.

 

Sans oublier les prochaines victimes des fanatiques criminels : ces personnes qu'en raison de leur religion ou de leur origine, certains amalgames ne manqueront pas de stigmatiser indistinctement.

Une pensée pour la profession des correcteurs, dont un membre a été tué aussi.

06 janvier 2015

Bribes ouïes (19) - Lune

Le 1er janvier après-midi, le ciel est clair, on voit la lune.

Une mère :

— Regarde madame la Lune !

Son gamin (8-10 ans) :

— Pourquoi tu veux que je la regarde ?

 

01 janvier 2015

Tous mes vœux ! Avec de vrais (?) morceaux de sous-titres dedans

L'an dernier, j'infligeais à ceux qui, parmi vous, étaient déjà là, le fruit d'assez pitoyables exploits audiovisuels (car nul ne peut nier que le contenu alliait son et image), intitulés Pathetic DIY Home Video, en guise de présentation de vœux.

Pensiez-vous avoir droit pour 2015 à quelque œuvre certes artisanale, mais de meilleure tenue ? Détrompez-vous. Les images, le son, le sous-titrage en anglais (révisé par Lakshmi, dans un moment d'égarement) sont identiques. (Soupir compréhensible de votre part.) Seuls les experts parmi vous détecteront-ils peut-être quelques progrès en matière de repérage, dus à d'amples efforts de formation courant 2014, et encore. La mise en ligne me sert de prétexte à une éventuelle perte en précision, car je ne peux reproduire directement ici le produit de mon dur labeur dans le logiciel d'origine.

Trêve de boniments techniques, revoilà la bête, qui trépignait depuis un an dans sa boîte à l'idée d'en ressortir pour vous souhaiter, à l'orée de 2015, joie, bonheur et indulgence à son égard.

 

Sous-titres : cliquer sur CC en haut à droite de l'écran

 

Encore plus fort : tenant à mettre ce chef d'œuvre du 8e art à la portée du plus grand nombre, toujours grâce à mes efforts de formation en cours d'année, je l'ai sous-titré à l'intention des sourds et malentendants. (Y a pas de raison qu'ils y échappent.)

Manque de chance et à moins d'une récente évolution, ce public pourtant vaste demeure à ce jour privé d'accès, sur le Web, au type de sous-titrage qui lui est spécifiquement destiné. Lequel, en plus de reproduire les paroles des intervenants, fournit un maximum d'indications sonores. Le tout est habituellement représenté par un code couleur, des tirets, l'emplacement des sous-titres, etc. En l'état des choses, seul un sous-titrage classique peut se consulter sur Internet.

Vous en saurez davantage sur la question en regardant la mini-conférence de
Sophie Drouvroy, intitulée Je veux un vrai sous-titrage !, qui expose clairement la situation.

En attendant de pouvoir mettre ma petite vidéo en ligne avec sa version pour sourds et malentendants (espérons que vous n'y couperez pas, l'an prochain, si les petits cochons me prêtent vie et si les moyens suivent), j'ai transcrit les sous-titres ci-dessous. Qu'on me pardonne les éventuelles maladresses, car cela ne se veut pas un travail de pro ! Comment ça : « On s'en doutait un peu » ?

00:00:00:00 

00:00:00:03

...

00:00:10:01

-Bonne année !         

00:00:14:05

J'ai été bon, là ?   

00:00:16:28

-Euh... Soupir.

00:00:19:08

-On la refait ?             

00:00:21:23

-Je ne crois pas

que tu puisses faire mieux...

00:00:24:22

C'est bon, Coco.

00:00:29:05

 -Bonne année !            

00:00:32:06

 Je me dois à mon public.      

00:00:34:24

-Ouais, c'est ça, Coco.

Des esprits chagrins soutiendront qu'on voit la directrice artistique (!), ou du moins son bras, et qu'elle devrait être sous-titrée en blanc puisqu'elle apparaît au moins partiellement à l'écran. Je m'inscris en faux. Elle est complètement hors champ et doit donc bien être sous-titrée en jaune. Tant qu'on y est, pourquoi ne pas prétendre qu'elle manipule un semblant de marionnette – ou pire, une vulgaire manique ?!

30 décembre 2014

(Fin du) Suspens...

Je ramène à la surface ce billet, initialement paru le 7 décembre, car il y a du nouveau. Le blog de l'ATLF (merci à elle :) nous apprend que ça y est, le Code des usages est dans la loi ! Pas mal, comme nouvelle, pour terminer l'année en beauté, n'est-ce pas ?

Bon bout d'an !

----------

Autre suggestion de titre : « À profiter ! »

Le 1er décembre, la loi a entériné un nouveau modèle de contrat d'édition. Préconisé par le CPE (Conseil permanent des écrivains) et par la SGDL (Société des gens de lettres), ce contrat-type est consultable ici.

Il ne reste plus qu'à inclure dans la règlementation les modalités prévues au Code des usages, que vous pouvez télécharger, par exemple, sur le site de l'ATLF. Ce devrait être le cas d'ici la mi-décembre. Suspens...

Bonne nouvelle, non ? Merci à nos représentants, qui se sont donné le mal d'obtenir ces avancées.

Quant à toi, Jeune Traducteur Inexpérimenté qui te lances dans la traduction d'édition (et non dans la tradition d'éduction comme j'ai failli le taper), te voilà armé et protégé par le rempart législatif ! Dorénavant, si tu signes ton arrêt de plumage, ce ne sera pas faute d'être informé et tu seras pour ainsi dire hors-la-loi :)...

Bribes ouïes (18) - Hauts les chiens

Dans la file d'attente, au guichet d'une salle de spectacles, trois personnes discutent :

— Alors comme ça, tu vas être papa ?

— Déjà ?!

— Ben oui. On n'a même pas eu le temps d'acheter un chien.

28 décembre 2014

28 décembre, jour des Saints-Innocents

Imaginons que vous filiez le train à un faisan.

À travers ses marais de prédilection, cet oiseau rare vous conduit vers la poésie chinoise, vous aide à en aborder les berges, vous en fait picorer et apprécier quelques beaux morceaux. Pourtant, si vous êtes comme moi, vous ne parlez pas un mot de chinois et l'art poétique chinois vous est inconnu. Il n'empêche que dans le sillage de votre guide à plumes et grâce à ce joli livre qui se met volontiers à la portée des non-érudits, vous comprenez pourquoi il fallait traduire un poème de telle façon plutôt que de telle autre. Sans quoi le faisan n'aurait pu vous délivrer son message, et vous, vous n'auriez pu percevoir en lui un exemple, celui que l'homme « peut égaler s'il est prêt à perfectionner sa propre activité. »

Ce décryptage poétique, qui est aussi un décryptage de l'activité du traducteur, vous le découvrirez dans ce livre à l'élégante couverture (où le faisan s'est transformé en phénix ?) :

Trois essais sur la traduction


Jean-François Billeter

Trois essais sur la traduction
Édition Allia, 2014, Paris

 

Les deux premiers essais s'intitulent Poésie chinoise et réalité et Le Faisan de Zhuangzi. Dans le troisième, La Traduction vue de près, l'auteur analyse sa démarche de traducteur dans le but de faire comprendre, de façon pédagogique, ce que devrait être une bonne traduction. Tout traducteur, du plus blanc-bec au plus faisandé – et même si sa propre méthode diffère un peu de celle de Jean-François Billeter –, y trouvera matière à réflexion et du bon grain à la volée.

Par exemple, l'auteur rappelle l'intérêt de la relecture à haute voix. Et il énonce le « principe de difficulté »: « Mieux vaut être averti de la difficulté d'une tâche et la trouver facile que de la juger facile et d'échouer faute d'en avoir compris les difficultés. »

Il nous invite à ne pas comprendre trop vite, citation d'Henri Michaux à l'appui : « J'ai souvent remarqué, dans les études secondaires, que les élèves "imbéciles" butaient avec une grande sûreté sur le hasardeux, le spéculatif, et le nœud de la théorie proposée. Ils posaient des questions au professeur là-dessus, qui leur réexpliquait la chose. Eux cependant restaient songeurs, aux rires et ricanements de la populace des forts en thème. Dans la suite, j'ai remarqué que ces théories renversées par de successifs savants l'étaient justement par cet endroit où l'imbécile de 15 ans avait mis le doigt. » (Ecuador, Gallimard, 1929)

À méditer, non ?

Et à rapprocher de ce qu'Agnès Desarthe écrivait, quoique pour appuyer un propos différent, dans sa chronique Traduire, dit-elle (Le Monde des livres, 12 décembre) :

« En traduction comme en écriture, un certain degré d'imbécillité, proportionnel à la foi que l'on a dans l'un ou l'autre art, est nécessaire à la pratique. »

 

Puissent les innocents, en ce jour qui tombe sur leur fête, avoir les mains pleines de ce livre, malgré sa modeste taille. Il mérite de leur être offert en cadeau.