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31 janvier 2016

Marie, mon ciel ! (30) – Un ciel en nuances

Un mot « qui exprime de manière poétique que le ciel, tel un matériau, a sa propre couleur, en constante évolution »­ ?

C'est un mot nouveau, inventé par un architecte, Guillaume de Monfreid, dans le cadre d'une exposition que, pour une fois, je n'évoque pas ici après sa date de clôture.

L'expo, c'est Le Marais en héritage, au musée Carnavalet.

Et le mot... Je vous laisse cogiter, peut-être allez-vous le trouver.

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Comme je vois que vous séchez, je vous aide : il pourrait aider un peintre en ciel à peindre le ciel, en lui permettant de choisir les bonnes nuances.

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Toujours rien ?

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Il « associe "nuancier" et "ciel". »

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Ça tombe sous le sens, pourtant.
Je sais, c'est facile quand on a vu l'expo.

 

C'est le « n u a n c i e l » !
Vous pouvez contempler le nuanciel du Marais .

 

 

J'avais mis ce billet en ligne depuis une demi-heure à peine que je lisais cette phrase :

« La lumière n'est jamais la même [...] ; il y a une lumière de pluie, une lumière de soleil, une lumière de nuages. »

Dans Contre la nature, par Tomas Espedal, Actes Sud, traduit du norvégien par Terje Sinding.

 

 

Merci à AL qui m'a offert une invitation pour l'exposition et à TS qui m'a offert le livre.

 

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J'ai mis à jour mon avant-dernier billet, celui des voeux à bulles.

13 janvier 2016

Voeux à bulles

31 janvier : Il est temps de mettre à jour ce billet de voeux à bulles ! Car depuis sa parution, j'ai reçu deux autres suggestions, en plus de celles lisibles en commentaires, pour faire parler la deuxième chaise. Je les incorpore dans le texte.

 

Ce billet est une occasion de plus de vous présenter mes voeux pour la nouvelle année, avec bulles incorporées cette fois !

Ces derniers temps, j'ai adressé à des proches indulgents ceci. Certains ont reçu la version vouvoyante de la carte, composée de la même photo et de ce texte :

Voeux 2016 photo.jpg


Cochez la réponse qui vous plaît pour la deuxième bulle :

[] Ah bon, on attend quelque chose ?

[] Pour faire la fête ?...

[] Un mois de décembre où cette photo soit crédible ?

[] 2016 ?

[] 2017 ? (< dans le cas où cette carte vous arriverait vraiment tard)


Ou bien, inventez votre propre bulle et renvoyez-la à l’expéditrice !

En attendant (quoi, déjà ?), je vous souhaite de joyeuses fêtes et une très belle nouvelle année pleine de ……..…, de ……….… et de ……….…
(Á vous de remplir les blancs. Je ne peux pas tout faire, quand même.)

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En cette période souvent désoeuvrée, sauf pour les confiseurs, je pensais bien recueillir quelques réponses. La récolte a dépassé toutes mes espérances, en quantité, en originalité et en diversité !

Voici vos réponses, chers donneurs d'ouvrage, collègues, copains, tantes, cousines, avec explication de texte si nécessaire.

Certains, pressés de faire la fête, ont sobrement écrit qu'ils cochaient la deuxième case. Une amie a préféré la première : "Pas encore eu d'idée de génie pour le texte manquant, donc pour l'instant je coche évidemment la 1, parce que s'asseoir au milieu du jardin du Luxembourg enneigé et désert suffit bien en soi." Curieusement, les Parisiens ont cru reconnaître le Luxembourg ! En fait, c'était la terrasse des Tuileries. Assez curieusement aussi, personne n'a coché "2016".

Bien entendu, plusieurs d'entre vous ont pensé à Godot, comme moi lorsque je croisai les deux chaises en janvier 2013 dans le parc enneigé. Mais, nous apprend une des premières bulles à avoir brillamment pétillé dans ma coupette, nos deux chaises savent meubler le vide de l'attente :

- On attend Guéridon. Godot ne pourra pas venir.

Deux collègues audiovisuels ont presque coïncidé pour démontrer, outre leur exercice chevronné de la visualisation, une fibre de traducteurs pragmatiques qui devrait favoriser leur reconversion dans une autre branche du métier, au cas où le sous-titrage battrait décidément de l'aile :

- Deux belles paires de fesses.
- Une bonne paire de fesses bien chaudes, non ?

Dans un registre tout aussi (télé)visuel, une de leurs consoeurs autrice de doublage laisse planer d'inquiétants soupçons quant à la source stupéfiante où la gent adaptatrice puiserait son inspiration, tout en y déversant ses droits de diffusion :

- Deux rescapées du réveillon encore sous exta qui viendront se cailler les miches au milieu de nulle part en croyant que c'est Miami Beach.

Une collègue pragmatique pour de bon, et rendue grognon par d'injustes frais sur son compte, pousse ce cri du coeur :

- ...pour changer de banque !

Deux collègues tout ce qu'il y a de plus littéraires, et donc rompus au corps à corps avec des jeux de mots particulièrement recherchés, ne se sont pas concertés pour pondre ce qui suit :

- On attend les 1998 copines.
- Chat, ch'est deux mille chaises (version chuinto-félinophile et hors bulle).

Si vous ne saisissez pas du premier coup, consolez-vous : il m'a bien fallu 24 heures pour cela.

Une autre créature littéraire m'a livré deux bulles. On n'en attendait pas moins de sa part :

- La chaisière, pardi !
- Crapaud et Voltaire n'avaient-ils pas dit qu'ils passeraient ?

L'une d'entre vous a habilement intégré cette suggestion dans la bulle, en copiant la photo :

- La petite.

Puis, comme je comprenais sa réponse de travers et que j'allais chercher encore pire dans l'humour noir qu'une petite chaise à roulettes (sur laquelle où elle avait craint par un moment de devoir s'installer à demeure), elle a proposé une autre solution, qui sent son vécu parisien :

- Le pigeon

Certaine copine-collègue a révélé sa nature révoltée d'à peine sortie de l'adolescence :

- Mes jeunes années me soufflent à l'oreille "pour foutre le feu ?" (oui, j'écoutais du rap quand j'étais ado).

Rassurons-nous : neutralisée par une couche de neige, la jeune chaise pyromane représente un danger limité pour la société.

Quand je vous disais que vous avez déployé des trésors d'inventivité (<< tandis que moi pas tellement, avec des clichés pareils), de diversité, de poésie :

- Pour ma part, je n'attends pas, je cours après. C'est la raison pour laquelle la chaise est vide : je suis ailleurs, en train de faire en sorte que mes rêves deviennent réalité.

L'élite de la traduction – en la personne d'un collègue à l'élégance tout oxfordienne, qui manie au moins deux langues à la perfection - m'a gratifiée du chef d'oeuvre de l'année, d'abord en français puis en anglais, en soulignant les subtiles nuances de cette version bilingue :

- Qu’on nous empile !
- What are we waiting for ? To start stacking. (Encore plus ambigu.)

Un nombre non négligeable d'entre vous – notamment dans la famille, toujours pas résignée à la froidure de son pays – s'est ligué contre l'hiver, comme s'il n'était déjà pas assez timide et faiblard en cette fin 2015 :

- Le dégel, qu'on attend, of course !
- ...dans cette photo alors qu'il fait 15 degrés à Paris ??
- Le printemps !
- Le soleil !
- L'arrivée des fleurs rebelles !!!

D'autres n'ont pas peur du froid, eux :

– Des amoureux transis !

Ou, en plein dans le sujet, l'une de mes éditrices me souhaite « une excellente année, avec, qui sait ? peut-être un peu de neige à Paris, pour que ces pauvres chaises n'attendent plus en vain ! »

Après avoir attendu "Toujours Godot", une amie se ravise et met le doigt sur l'essentiel :

- ¿Pero estás segura que las sillas esperan algo? (Mais tu es sûre que les chaises attendent quelque chose ?)

Une autre lui emboîte la souris :

- On n’attend rien, tout est là pour que l’on soit heureux. Il suffit de regarder autrement.

Et une troisième amie de conclure :

- Pour être heureux ?


N'attendons plus !


Merci à vous tous qui avez éclairé ce passage de l'an à l'autre. Mes excuses à ceux qui pensaient devoir remplir la bulle directement sur l'image (c'était faisable mais un peu ardu et pas le but du jeu). Si j'oublie certaines propositions de bulles, sonnez-moi les cloches, je complèterai ce billet. En attendant, voici les initiales des inspirés contributeurs, dont je me ferai un plaisir de dévoiler l'identité s'ils en manifestent le souhait :

ASC, AV, BG, BRM, CS, CSI, DP, E et CB, FXD, JG, JLB, JPA, J et RG, LB, MC, MM, MT, NG, OM, JO, PM, PMS, RMV, RS, SL, TI, VLP, VM

Le nombre d'initiales diffère du nombre de suggestions, certains bulleurs en ayant fait plusieurs, tandis que d'autres en trouvaient d'identiques.

Si de nouvelles idées vous viennent, à vous, contributeurs, ou à vous, lecteurs, la machine à bulles ne demande qu'à se remettre en marche.

Tuileries sans chaises.JPG



Bon, moi, j'attends que ma plate-forme de blog réactive sa fonction "espaces insécables", sans parler des guillemets à chevrons et autres indispensables signes typographiques. Les années ont beau se succéder, on garde le sens des priorités, sur ce blog.

01 janvier 2016

Tous mes vœux ! Avec de vrais (?) morceaux d'audiodescription dedans

À l'approche de la Saint-Sylvestre, les quelques nolife habitués de ce blog se sont forcément demandé ce que devenait le héros récurrent qui, depuis l'an 40, leur présente ici ses vœux. Le héros récurrent remercie ses fans de leur fidélité. Malgré quelques ennuis de santé – il a perdu un œil, dûment recousu par sa manager-
directrice artistique-habilleuse-maquilleuse-co-interprète – et deux-trois taches de gras, vous constaterez avec soulagement qu’il a su garder sa forme et un physique de jeune premier.

Toujours plus fort : votre idole, soucieuse de complaire à l’ensemble de son public, a voulu cette année que son allocution soit accessible en audiodescription. Dont acte. Cependant, si sa manager-directrice artistique-habilleuse-etc. se mettait par-dessus le marché à jouer les ingé son pour incorporer l'audiodescription à sa vidéo, vous auriez ses vœux pour le 14 juillet car techniquement, elle est un peu dépassée, là.

C'est pourquoi, navrée de ne pouvoir faire mieux en l'état de sa science, elle se contentera de vous livrer le texte de l'audiodescription au-dessous du clip 2015 copié-collé nouveau discours de la star.

Bonne année à tous !



Voeux de L'Autre Jour recyclés de l'an dernier comme le titre l'indique

 

00:01    Une créature bleue gigote sur une table. Elle est en tissu Vichy. Elle a de petites oreilles et des boutons en guise d’yeux.

00:10    Bonne année !

00:12    C’est une manique. Enfin…

00:14    J’ai été bon, là ?

00:16    … un gant d'cuisine, quoi.

00:19    On la refait ?
Non, je crois pas que tu puisses faire mieux que ça. C'est bon, Coco, c’est bon.

00:26    La créature se tourne vers la voix, qui est hors champ.

00:29    Bonne année !

00:30    On ne voit que le bras...

00:33    Je me dois à mon public.
Ouais, c’est ça, Coco, c’est ça.

00:36    …de la marionnettiste.

 

Autre idée de titre : Desperate DIY.

22 décembre 2015

Petit-lus (3) - Le gadget qui manquait au pied du sapin

Un « ramasse-miettes incrémentiel ».

Trouvé où ça ? Dans l'aide de mon navigateur préféré, bien qu'il laisse outre mesure roussir son renard sur le feu.

Parfois, les informaticiens et/ou ceux qui se chargent de les traduire ont de jolies inventions. Ce ramasse-miettes est plutôt plus mignon que garbage collection, n'est-il pas ? Avouez que vous allez de ce pas et en dernière minute le commander au Père Noël.

 

ramasse-miettes incrémentiel,incremental garbage collection

21 décembre 2015

Conseils à un Jeune Traducteur Inexpérimenté (16) - Merci la BNF

Cher Jeune Traducteur Inexpérimenté,

Tu as déjà fait quelques pas dans l'édition ? Et même traduit plusieurs livres ? Mazette.

Désespérant de voir tes éditeurs reproduire ton nom sur leur catalogue, comme la réglementation les y oblige, tu aimerais pourtant frimer r'un peu pouvoir faire état de tes brillants services. Quelques clics suffisent pour retrouver tous les ouvrages que tu as traduits, avec ISBN et tous autres détails bibliographiques ! Et découvrir au passage que tes donneurs d'ouvrage en ont réédité certains. Connaissant ta modestie, ils se sont gardés de te faire rougir en t'apprenant le succès auquel tu as humblement contribué.

Va savoir, peut-être même es-tu en quelque sorte fiché dans cette caverne d'Ali Baba documentaire.

Encore plus fort : on attribue par erreur la traduction d'un livre alors que tu n'as fait que traduire des mises à jour, lors d'une réédition ? On oublie d'indiquer que tel livre, refusant de se traduire tout seul, a requis les efforts de deux traductrices ? Dès que tu l'en informes ou du moins à la prochaine mise à jour de son site, la BNF (Bibliothèque nationale de France), car c'est d'elle qu'il s'agit, rectifie, sauf quand c'est l'éditeur qui s'est planté en imprimant un nom à la place d'un autre et persiste dans l'erreur malgré tes signalements répétés.

Toujours plus fort... Acquérant avec la bouteille une certaine connaissance de la nature humaine, tu anticipes la distraction de tes donneurs d'ouvrage et préfères guetter la sortie des bouquins que tu as traduits, plutôt que d'attendre qu'ils t'en préviennent, par exemple en t'envoyant les exemplaires prévus au contrat. Qu'à cela ne tienne. Un tour sur la page Nouveautés Éditeurs assouvira ton impatience (ou pas, si les projets réalisés dans l'urgence il y a des mois en vue d'une parution en fin d'année ne sont toujours pas sortis des presses). D'un naturel jaloux Bon camarade, tu t'empresseras ensuite de découvrir, avant de les repérer sur les rayonnages des librairies, les titres dont la version française est signée de tes copains-collègues.

S'ajoutent à tout cela toutes les ressources d'intérêt moins traductégocentrique qu'offre la BNF, évidemment.

Coi de gratitude admirative, tu es ?

Merci la BNF.

 

15 décembre 2015

Ixcanul

Un film guatémaltèque tout au long duquel on entend parler cakchiquel, une langue maya ? Et qui remporte un Ours d'argent à Berlin ? C'est rare. Espérons qu'il restera un peu à l'affiche pour que vous profitiez du jeu des comédiens et de la beauté de certaines images, au pied du volcan. Je pense en particulier aux scènes entre mère et fille.

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Ne lisez pas articles et résumés avant d'avoir vu le film, car ils dévoilent le nœud de l'histoire.

Sachez juste que la trahison qui décide ici d'un destin se joue par le biais d'un simulacre de traduction.

Rude, le sort des femmes indiennes, dans leurs plantations de café, démunies qu'elles sont face aux contremaîtres et à une société dont elles ignorent la langue et qui considère leur communauté comme arriérée ? Por cierto.

Nous aussi avons du progrès à faire, qui jetons en prison pour dix ans celle qui tue un mari coupable de décennies de violence sur elle-même et ses enfants.

 

Ixcanul
Film de Jayro Bustamante
2014

 

Chose rare aussi :
les adaptateurs du cakchiquel vers l'espagnol
ainsi que ceux des versions anglaise et allemande
font partie intégrante du générique.