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25 décembre 2014

Bribes ouïes (17) - Revisite

Entendu hier au journal télévisé :

« Aujourd'hui, la dinde est revisitée... »

 

Vous m'en voyez ravie !

Signé : la dinde

24 décembre 2014

Joyeux Noël ! ¡Felices Navidades! Merry Christmas! etc.

Joyeux Noël à vous, Lecteurs égarés en ces lieux !
Drôle d'endroit où passer les fêtes, mais bon.
Soyez les bienvenus au pied du sapin.
Surtout si vous êtes des bonhommes en pain d'épices
ou des sucres d'orge.

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23 décembre 2014

Sauvons les dragons (8)

Lecteur accoutumé aux errements de ce blog, tu auras remarqué qu'entre autres chevaux de bataille, il lui arrive d'en enfourcher un ailé, griffu et à langue de feu.

Peut-être as-tu dans ton entourage un jeune dragonophile, à qui tu ne sais qu'offrir en cette période d'étrennes ? S'ils ne l'a pas déjà, tu peux lui livrer en pâture ce document, qui ravira son esprit curieux et passionné de ces créatures extraordinaires :

S.A. Caldwell
Le Monde des Dragons
Traduit de l'anglais par Jean-François Cornu
Gallimard Jeunesse - Albums documentaires
2010

Pour vous mettre en appétit, toi et le jeune dragonophile, voici comment débute le livre :

« Les Dragons sont partout. Ils sont le rugissement du vent, la lueur dans le ciel nocturne, le bruissement de la forêt. Ils sont le miroitement sous le soleil du désert, le frémissement à la surface des eaux calmes, la fureur de l'œil du cyclone. »

Plus loin, on découvrira quelques-uns des persécuteurs de l'espèce : des types en armure et assoiffés de sang du nom de Georges, Sigfried ou Beowulf. Leurs prétextes : l'appétit prétendu de leurs victimes pour de fraîches jeunes femmes et leur tendance à s'asseoir sur des tas d'or (simplement pour les garder, pourtant).

 

On observera au passage que le traducteur de ce savant ouvrage se livre habituellement à des activités autrement plus futiles dont, au demeurant, les résultats peuvent aussi s'offrir en cadeau, y compris à titre entièrement gratuit.

Incohérence et dispersion sont, en effet, le lot Éclectisme des parcours et des centres d'intérêts sont, en effet, deux traits qui caractérisent certains membres de sa profession. J'y reviendrai à l'occasion.

 

18 décembre 2014

Elle voit des traducteurs partout (7) - Dicos ou pinceaux.

Cette rubrique s'emploie à répertorier les traducteurs ou leurs cousins interprètes que je rencontre au hasard – qui va croire une chose pareille ? – de mes lectures. Le même hasard est d'autant moins crédible que j'en croise assez souvent, pourtant sans les chercher.

De précédents billets l'ont démontré : dans les romans, le traducteur exerce rarement par vocation. Souvent, il est traducteur de hasard (encore lui !) ou se lance dans cette activité faute de mieux, pour se sauver des marécages de la misère.

Cette fois, c'est encore le cas où presque, puisque le narrateur se trouve devant un choix cruel : priver son enfant de leçons de violon ou ne pas pouvoir payer sa cuisinière. Redescendez de vos ergots : la dérision n'est jamais bien loin dans ce livre.

« Louise [...] vint nous trouver en pleurant, disant qu'elle se priverait de manger plutôt que de peiner Albert. Il n'y avait qu'à accepter, pour ne pas froisser cette brave fille ; mais je pris la résolution de me relever deux heures chaque nuit, lorsque ma femme me croit endormi, et de ramasser, à l'aide de quelques traductions d'articles anglais que je sais où placer, l'argent dont nous privions la bonne Louise. » (page 37)

Ici, la traduction-beurre, ou traduction-épinard selon la gravité de la situation, se console car on la place à même enseigne qu'une activité artistique, ce qui est tout de même flatteur pour un vulgaire gagne-pain. À la page suivante, tandis que le narrateur trime sur ses articles quand toute la maisonnée dort, qui voit-il arriver ? Sa femme :

« Ursule ! — Elle avait eu la même idée : pour payer Louise, elle préparait de petits écrans, qu'elle sait où placer ; vous savez qu'elle possède un certain talent pour l'aquarelle... des choses charmantes, mon ami... Nous étions tous deux très émus ; nous nous sommes embrassés en pleurant. »

Et les voilà partis à traduire et à aquareller de conserve, au lieu de se coucher pour se relever ensuite en douce chacun de son côté.

 

Je pourrais recopier aussi pour vous la page 70, où le narrateur, se perdant en écritures oiseuses, élucubre avec un ami sur la traduction de Numero Deus impare gaudet, supposée être « Le numéro deux se réjouit d'être impair ».

Je préfère vous livrer ce joli passage, page 106, sans rapport avec les traducteurs autres que spécialistes du renvoi à plus tard. Le hasard se demande décidément ce qu'il vient faire dans cette rubrique : 

« — L'agenda a du bon, pensai-je, car si je n'eusse pas marqué pour ce matin ce que j'eusse dû faire, j'aurais pu l'oublier, et je n'aurais pu me réjouir de ne l'avoir point fait. C'est toujours là le charme qu'a pour moi ce que j'appelai si joliment l'imprévu négatif [...]. »

C'est dans Paludes, d'André Gide (Gallimard, 1920, exemplaire de la collection Folio sauvé d'une poubelle de hasard). 

16 décembre 2014

Un beau blogzibao sur la traduction...

... cela se salue, surtout quand on est soi-même un humble blog et qu'on est tout honteux d'avoir ignoré ou oublié l'existence d'un grand frère. Lequel porte un titre joliment trouvé : Tradzibao.

Sous la plume de la journaliste Claire Darfeuille, qui consacre un article au même sujet dans ActuaLitté, Tradzibao commente la remise du prix Pierre-François Caillé. L'ESIT et la SFT ont décerné cette récompense ce samedi à un jeune traducteur : Jean-Christophe Salaün.

Celui-ci a traduit de l'islandais vers le français un roman alléchant, signé Hallgrimur Helgason et intitulé La Femme à 1000°, aux Presses de la Cité.

9782258100336.JPG

La remise du prix a été l'occasion de découvrir quelques-uns des jeux de mots inventés par le traducteur. Ses « anarchastes », entre autres, m'ont mise en joie. Le rappel d'ergotages sur le choix de « à 1000° » ou « aux 1000° », dans le titre, ne pouvait que ravir aussi des oreilles traductrices.

Inutile de me fatiguer à vous en dire davantage : quand tout ou presque a déjà été dit, en mieux, autant faire sobre ! La sphère franco-touito-islandaise s'agite déjà assez comme ça. Revue de presse sur la page d'Actus de la SFT.

 

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Levant le nez de l'un des rares Arnaldur qu'il n'avait pas encore dévorés (Arnaldur Indridason, La Rivière noire, traduit de l'islandais par Eric Boury, éditions Points), ce blog friand d'ambiances chaudes et festives de littérature islandaise ou en provenance d'autres pays scandinaves rappelle qu'il a publié quelques modestes billets évoquant certains auteurs, livres et autres produits des cultures nordiques :

- Le Vieux qui...
- Marcher – Partir ?
- Elle voit des traducteurs partout (6)
- Marie, mon ciel ! (16)
- Paroles d'hommes et de femmes du monde (1)
- Bortbyting
- Pétaflop et Pepparkaka.

Dans ces billets, le lecteur vraiment désœuvré et ne s'étant pas encore procuré
La Femme à 1000°  (re)trouvera, en vrac, Jonas Jonasson, Tomas Espedal, Terje Sinding, Henning Mankell, Kristina Ohlsson, August Strindberg, des bébés trolls et quelques douceurs de fin d'année.

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En citant des noms scandinaves, un blog non polyglotte, diklessixque et enrhumé prend des risques inconsidérés. Merci à ceux qui me signaleront de prévisibles coquilles et écorcheries ; toutes mes excuses anticipées pour celles qui échapperaient à leur œil de lynx serviable.

04 décembre 2014

La 81e des 101 Choses

L'été dernier, je m'aventurais à traduire ici une page du livre 101 Things a Translator Needs to Know.

J'en faisais la présentation suivante :

Le WLF Think Tank est une bande de traducteurs + une illustratrice qui ont regroupé, dans un livre intitulé 101 Things a Translator Needs to Know, 101 conseils principalement destinés aux inconscients aventuriers novices qui voudraient se lancer dans la traduction.

J'ai récidivé, toujours avec l'autorisation des auteurs et cette fois sur l'article 81, consacré au sous-titrage. Voici l'original, suivi de ma version. Puisque nous sommes entre nous, j'agrémente celle-ci de quelques NdT (que j'évite en situation réelle et que vous pouvez toujours essayer d'inclure dans un sous-titre...), pour vous expliquer mes partis pris. Car comme souvent et pas seulement dans l'audiovisuel, traduire a consisté à adapter.

 

Squeezing information
into so little space is a
big challenge for subtitl

Ever tried fitting a ten-letter answer into six squares in a crossword grid? Then you'll understand that subtitlers need to work magic. Every few seconds they turn dozens of words of dialogue into just a few characters in two succinct lines of text. It's hard work, of course, and far more time-consuming than standard translation: capturing the essence of what is said in all its idiomatic and cultural nuances in coherent, semantically self-contained texts that are left on screen for just the right length of time.

Subtitling is not for the faint-hearted — nor for fearless dilettantes. If you are interested in it, contact your professional association to ask for advice. Maybe you'll find a mentor willing to share the secrets of their wizardry.

Texte de l'illustration :

Enseigne :
UK SUBTITLING CO
Parties d'enseigne au sol :
NITED     INGDOM   MPANY

 

101things Subtitling.png

 

Caser un maximum d'infos en un rien
de place, c'est l'exploit du sous-tit
(1)

Vous avez déjà essayé de faire entrer un mot de dix lettres dans six cases de mots-croisés ? Si oui, vous comprendrez  que le sous-titrage, c’est de l’exploit. Plan par plan, il faut transformer comme par magie des répliques entières en quelques caractères(2), sur deux lignes. Cette adaptation prend bien plus de temps qu’une traduction courante car après avoir saisi toutes les nuances idiomatiques et culturelles du dialogue, on doit en restituer l’essence. Et ce, en une unité de sens complète et sur une durée limitée à la fraction de seconde près.

Des vocations dans la salle ? Poules mouillées et têtes brûlées s’abstenir. Les candidats au sacerdoce(3) se renseigneront auprès d’associations professionnelles telles que l'ATAA(4). Et(5)  peut-être trouveront-ils un sorcier disposé à leur transmettre ses secrets.

Texte de l'illustration : 

Enseigne :
ST FEBREF CO
Parties d'enseigne au sol :
OUS-     ITRAGE     RP.


(1) J'ai disposé le titre sur deux lignes comme dans un sous-titre, plutôt que sur trois lignes comme dans le livre.
 
(2) « Signes » serait plus correct et plus précis. J'ai opté pour « caractères » parce que ce terme est plus parlant pour le lecteur non-spécialiste.

(3) Je supprimerais volontiers « au sacerdoce », pour éviter l'empilement d'images hétéroclite avec les poules mouillées et les têtes brûlées, pas forcément apprécié d'un lectorat francophone.

(4) Hem. Moi aussi, j'adapte...

(5) Re-hem. J'ajoute le "Et" en début de phrase pour qu'on ne croie pas qu'il suffit de sonner à la porte de l'ATAA pour trouver un mentor. Ah si ? Mais on peut peut-être le trouver ailleurs, aussi.

(6) Les piles intermédiaires, que je remercie de leur avis toujours précieux, trouvent qu'on aurait pu ne pas traduire l'enseigne. À vous de voir ! J'ai fait comme si un illustrateur avait dû incorporer les textes dans l'image telle quelle, c'est pourquoi j'ai conservé l'enseigne en trois parties.

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Et maintenant, à vos plumes électroniques,
si vous voulez commenter ou améliorer la proposition de traduction ci-dessus !

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Cher grand Cousin Blog de l'ATAA,

Voilà des mois, je t'ai proposé cette traduction en vue de billet. Tu en as bien voulu et tu t'es même dit prêt à rédiger une intro. Je t'ai remis la traduction au tout début septembre. Trois mois plus tard, toujours rien, alors qu'il est arrivé que tu restes muet et ne publies rien pendant six semaines dans l'intervalle. Tu m'as pourtant bien confirmé, à plusieurs reprises, que la parution ne saurait tarder...

Bref, si tu veux maintenant reproduire cet article pour en faire profiter ton audience, autrement plus vaste que la mienne, n'hésite pas.

Mais pour moi, la moindre correction vis-à-vis des auteurs du livre était de ne pas laisser traîner cette parution au point qu'un nouvel opus vienne remplacer 101 Things au box-office ! Je n'allais donc pas laisser mon travail aux oubliettes indéfiniment.