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31 octobre 2012

Le vieux qui...

... ne voulait pas fêter son anniversaire.

Dans ce livre, les chapitres qui racontent l’équipée sauvage d’un centenaire rebelle et d’un ramassis de personnages aussi loufoques que lui alternent avec d’autres, qui relatent cent ans de farce historique et planétaire, au gré des tribulations du héros. Rien que pour les deux extraits suivants, je trouve qu’il vaut le détour. Mais peut-être vous et moi ne rions-nous pas des mêmes choses (test : si la couverture du bouquin vous laisse de marbre, c'est mal parti) :

Page 77

Alan trouvait incompréhensible que les gens aient eu envie de s'entretuer au XVIIe siècle. S'ils avaient patienté un peu, ils seraient morts de toute manière.

Page 445

— Tu as traversé l'Himalaya, toi ? À cent ans ?

— Non, je ne suis pas fou, quand même. Vous savez, monsieur le procureur, je n'ai pas toujours eu cent ans. C'est même assez récent.

En plus, ce bouquin désopilant contient un passage où apparaît un interprète, en pages 397-398 : 

La garde rapprochée du président avait fait preuve d'un zèle particulier en contrôlant l'interprète barbu et chevelu de Madame l'ambassadeur d'Indonésie. Mais ses papiers étaient en règle et il n'était pas armé. En outre, l'ambassadeur – une femme ! – se portait garant de lui. Le barbu eut donc sa place à table lui aussi, entre un très décoratif interprète américain et le jeune traducteur français qui était sa copie conforme.

Ce fut le barbu indonésien qui eut le plus de travail. Les présidents Johnson et de Gaulle posaient des questions à l'ambassadrice au lieu de se parler mutuellement.

Le président de Gaule commença par demander à Amanda Einstein quel avait été son parcours professionnel. Amanda répondit qu'en fait, elle était totalement stupide et qu'elle était devenue gouverneur de Bali en versant des pots-de-vin, après quoi elle avait gagné les élections deux fois de suite en graissant la patte aux uns et aux autres. Elle raconta qu'elle avait bien profité des avantages du job avec toute sa famille pendant toutes ces années, jusqu'à ce que le nouveau président Suharto l’appelle tout à coup pour lui proposer le poste d'ambassadeur d'Indonésie à Paris.

– Je ne le savais même pas où se trouvait Paris et je croyais que c'était un pays et pas une ville ! s'exclama Amanda Einstein en riant.

Elle avait dit tout cela dans sa langue natale et l'interprète barbu et très chevelu avait traduit en anglais. Il avait fait bien attention, évidemment, de presque tout censurer au passage.

Quand le déjeuner se termina, les deux présidents étaient enfin d'accord sur un point. Tout deux trouvaient l'ambassadeur Amanda Einstein à la fois amusante, cultivée, intéressante et intelligente, bien qu'elle manquât de goût pour choisir ses interprètes, car celui-là avait vraiment l'air d'un sauvage.

2012-10-31 Jonasson (Small).JPG

 

 

 




Jonas Jonasson


Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire


Traduit (avec talent et ce n'est pas du copinage car je ne connais pas cette dame) du suédois par Caroline Berg


Éditions Presse de la Cité
Pocket
- 2011


Photo
© T. Archibald / Getty Images
Couverture : Stanislas Zygart


Merci à Sylvia qui me l'a offert.

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Oui, on peut estimer qu'une traduction du suédois est bonne, même si on ne parle pas suédois.

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Hé hé, pendant tout le livre, je me suis dit que ça ferait un scénario d'enfer, à condition d'y mettre le prix (ou de faire l'impasse sur la moitié des chapitres). Et je vois maintenant que le roman va être adapté au cinéma. Espérons que le résultat sera réussi.

Commentaires

J'en ai pas mal entendu parler et c'est vrai que la couverture fait envie :-)
Elle me fait penser à un film qui a le bon goût d'être suédois lui aussi (ouf, je n'en étais pas sûre) : Chansons du deuxième étage (http://www.toutlecine.com/film/videos/0001/00015868-chansons-du-deuxieme-etage.html)

Écrit par : Les piles | 31 octobre 2012

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Oh oh, intéressant ! Merci, Les Piles ! M'en vais essayer de trouver ces chansons du deuxième étage.
L'atmosphère du livre est plutôt moins sombre et avant tout picaresque :)
Difficile de faire sérieux quand on se balade à travers la Suède en compagnie d'une éléphante, faut dire.

Tiens, le point de départ "maison de retraite en Suède", et ces chansons, aussi, me font penser à une autre oeuvre réjouissante, ce court métrage signé Johannes Stjärne Nilsson et Ola Simonsson. Il s'intitule Music for one X-Mas and six drummers :

http://www.youtube.com/watch?v=VNwNsHpoRvc
Il n'y a pas de sous-titres dans cette version, mais je pense que vous comprendrez tout :)

Je l'ai vu au festival Silhouette 2012. Plus de détails sur le film ici, en page 34 du programme :
http://www.association-silhouette.com/festival-silhouette/selection-festival-2012.html
Ah zut, j'avais dit que je ne faisais pas de réclame pour Silhouette, y a déjà trop de monde à mon goût ;)

Écrit par : L'Autre Jour | 01 novembre 2012

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Le lien donné par Les Piles semblant ne plus fonctionner, j'en redonne un autre vers les Chansons du deuxième étage (sur lesquelles je m'en vais de ce pas mettre le grappin à la bibli-dvdthèque du coin)... :

http://www.toutlecine.com/film/0001/00015868-chansons-du-deuxieme-etage.html

Écrit par : L'Autre Jour | 03 novembre 2012

Oui, désolée, j'ai vu après coup que la parenthèse fermante s'était collée au lien :-)

Écrit par : Les piles | 05 novembre 2012

Les commentaires sont fermés.