02 mai 2013
Mots appris (26) - Rocaillage et rusticage
Les mots « rocaillage » et « rusticage » font partie de la foule de choses qu'on apprend lorsqu'on écoute les jardiniers des parcs parisiens. Car, de temps en temps, ils s'expriment. Leur savoir n'a d'égales que leur passion pour leur métier et la modestie avec laquelle ils en parlent.
Le rocaillage, vous devez vous douter de ce que c'est. Quant au rusticage,
voici ce qu'il consiste à réaliser :
Oui, ce truc-là même, qui ne trompe que les tous petits enfants. N'empêche, je le croyais, moi, que c'était du vrai bois.
Avec la neige, ça fait bûche de Noël saupoudrée de sucre glace, hein ?
© Ville de Paris
Eh oui, quand je vous parlais de rocaillage, cela ne consistait pas, dans ce contexte, à disposer des pierres pour créer des arrangements minéraux, mais carrément à fabriquer des rochers articiels ou à les réparer.
Tout, dans ce billet, est garanti authentiquement faux...
euh... vrai... euh... (soupir) je ne sais plus.
22:30 Publié dans À travers mots, La chronique de Vocale Hubert, Mots appris | Commentaires (0) | Lien permanent
01 mai 2013
Faites circuler !...
... une circulaire comme on aimerait en lire plus souvent, surtout si leur contenu est mis en application.
Vlatipa que le Premier ministre demande au gouvernement, et donc aux services de l'État, d'utiliser la langue française. On pourrait croire que ça va de soi et que nos ministres ont d'autres chats à fouetter par les temps qui courent, mais bon, ne boudons pas notre joie.
Car en plus de rappeler l'utilité de la base France Terme – y compris pour éclairer d'un sourire, parfois, la face du lecteur, diraient les mauvais esprits –, Jean-Marc Ayrault fait l'éloge de la traduction (et, mieux encore, de la biotraduction !) :
« Nos administrations ont grand intérêt à recourir à la traduction, qui sert doublement notre pays. Elle contribue à la promotion dans le monde de nos savoirs, de notre expertise et de notre culture et, inversement, elle facilite le travail de veille et d'observation dans des domaines stratégiques (technologies, sécurité, défense...). Si la traduction automatique ou assistée par ordinateur peut satisfaire des besoins de traduction pressants ou massifs, je vous rappelle que seul le recours à des traducteurs professionnels permet de restituer avec précision la portée normative ou l'imprégnation culturelle d'un texte. »
Je le sais parce que c'est dans la page Actu de la SFT. Qui nous livre le lien vers la circulaire ministérielle. Merci la SFT, pour ce brin de muguet !
***
Digression :
Fansubbers égarés ici à la suite d'un inexplicable bug, euh, non, je veux dire bogue (hem) : apprenez que France Terme vous répertorie comme pratiquants du « sous-titrage sauvage ». Na.
N'en profitez pas pour entretenir auprès du consommateur une confusion avec la biotraduction ci-dessus évoquée, sous couvert d'une analogie douteuse avec le saumon. C'est pas parce qu'on est sauvage qu'on est bio, ni qu'on est bon.
18:23 Publié dans À travers mots, Je traduis, tu traduis..., Ronronnements de satisfaction | Commentaires (0) | Lien permanent
30 avril 2013
Marie, mon ciel ! (20) Nuages tout seuls
I wandered lonely as a cloud...
La tenancière de ce blog aime les nuages.
Et en particulier, les nuages tout seuls.
Mais alors, à partir de deux, qu'est-ce qu'on est, nous ?...
Une bande de... euh... une nuée ?
23:31 | Commentaires (0) | Lien permanent
28 avril 2013
Bribes ouïes (9)
Sur le trottoir, devant ma librairie favorite, un couple d'un certain âge fait tourner un présentoir de cartes de vœux, peintes sur une fine lamelle de bois.
La dame : « Elles sont très jolies, ces cartes. Mais elles sont faites à l'étranger, c'est tout marqué en anglais. Si on en envoie une à la Mémère et qu'elle voit "Happy Birthday", elle va se demander ce que ça veut dire, ce truc-là. »
Deux minutes auparavant, contemplant les jolies cartes, je m'étais fait la même réflexion (mis à part que je voulais écrire à quelqu'un d'autre qu'à Madame la Mémère, pas spécialement polyglotte non plus). J'ai continué à faire tourner les présentoirs, moi aussi, en constatant que les textes des cartes en papier découpé, comme celles peintes sur bois, étaient en anglais, alors qu'elles prétendaient toutes représenter des paysages typiquements parisiens (avec toutefois une tour Eiffel ressemblant furieusement à un derrick). J'ai fini par en trouver une qui a au moins le mérite d'être muette, et sans tour Eiffel.
16:28 Publié dans Bribes ouïes | Commentaires (0) | Lien permanent
22 avril 2013
Mot appris (25) - Biotraduction
Mot appris lors de et grâce à la dernière Matinale organisée par la délégation Ile-de-France de la SFT. Merci à elle et à l'intervenante du jour, Geneviève Bordet, qui nous communiquait son savoir sur le thème de la recherche documentaire.
Pour les profanes : la recherche documentaire fait partie intégrante du travail quotidien de tout traducteur, quel que soit son domaine d'activité, du plus technique au plus littéraire. En ce qui me concerne, elle représente au moins un tiers du temps consacré à chaque projet.
La biotraduction, nous a expliqué Madame Bordet, c'est la traduction « manuelle », autrement dit, non assistée par l'ordinateur.
Comme vous vous en doutez, l'idée et le mot ont mis l'assistance en joie. Étaient notamment ravis les traducteurs œuvrant exclusivement sur des textes qu'il serait encore difficile, à l'heure actuelle, de confier à un logiciel, tout perfectionné qu'il soit.
Foi de biotraductrice élevée sous la mère !
****
Les Matinales ont lieu à Paris une fois par mois, sur des sujets divers, intéressant les traducteurs et les interprètes. Elles sont ouvertes aux non-membres de la SFT. D'autres manifestations sont organisées en province (comptez sur moi pour dire « en région »...) par les délégations locales !
15:36 Publié dans À travers mots, La chronique de Vocale Hubert | Commentaires (6) | Lien permanent
15 avril 2013
Une biblio quoi ?
Une bibliothèque
- gratuite
- publique
- à l'ambiance reposante
- près de chez vous (si, si, puisque je vous le dis)
- où vous n'avez pas à parcourir 2 kilomètres sur des planchers en teck glissants, entre quatre tours menaçantes et dans des parages battus par les vents, avant d'apprendre que la bonne entrée, c'est à l'autre bout des 2 kilomètres
- où il n'y a jamais la queue
- où vous n'avez pas à enjamber une foule de lecteurs assis par terre, faute de places aux tables
- où les bouquins sont disponibles et non pris d'assaut par cette même foule
- dont on peut comprendre les conditions d'accès sans être diplômé de l'ENA
- située dans le cadre agréable d'un beau parc, avec un bassin autour, visible par de vastes verrières, et un aquarium tropical dans le restau adjacent
- entourée d'une foule de lieux passionnants : musées des sciences et de la musique, librairie-boutique bourrée de gadgets propres à ravir tout scientifique en herbe ou raté, cinés avec écran hémisphérique...
- où trouver de vraies sources documentaires dans des domaines techniques, scientifiques, médicaux ou autres, souvent plus fiables que les ressources en ligne
- dont le catalogue en ligne est plutôt bien fichu
- où on peut emprunter des livres
- ouverte le dimanche et de nombreux jours fériés
- etc.
J'oublie sûrement d'autres avantages que je trouve à la fréquenter, cette bibliothèque.
« Bizarre, marmonnes-tu devant ton écran, Lecteur coutumier de ce blog. Si elle nous tuyaute au sujet de ce paradis pour traducteurs et autres assoiffés de connaissances, c'est sans doute parce qu'une énorme météorite vient de tomber sur les lieux. Sans quoi, elle garderait jalousement l'info pour elle, en vertu de sa sournoiserie et de son cynisme habituels. »
Pas faux. La bibliothèque en question est en danger. Résultat : soit je t'en parle, au risque que tu l'envahisses et que je n'y trouve plus la quiétude que j'y goûtais, parfois debout pendant des heures à papillonner de recherche en recherche en jurant que je refuserais dorénavant tout texte où figure même un soupçon de saleté de formule chimique. Soit je ne t'en parle pas, au risque qu'elle disparaisse. Le premier risque me paraissant moins lourd de menaces, car je sais qu'il en faut beaucoup pour t'extirper de ton monde virtuel et te catapulter dans la vraie vie, j'opte pour la diffusion de l'info : la bibliothèque de la Cité des Sciences (Paris) va peut-être fermer.
Les amis des livres et tous ceux qu'une telle perspective chagrine peuvent signer cette pétition.
*******
Petit rappel au passage :
Les traducteurs d'édition savent, ou du moins devraient savoir, que :
1. plus il y a de livres dans les bibliothèques publiques (ou, selon une même logique, plus il existe de bibliothèques publiques)
et
2. plus il y a d'inscrits à ces bibliothèques,
plus les modestes droits de prêt en bibliothèque, qu'ils perçoivent de préférence par l'intermédiaire de la Sofia, ont des chances de s'arrondir. En effet, ces deux critères : nombre de livres et nombre d'inscrits, entrent dans le calcul des sommes versés par cet organisme de répartition.
Cela fait une raison de plus pour hurler à la mort – façon Idéfix lorsqu'on coupe un arbre –, quand une bibli est menacée de disparition. En espérant qu'il ne soit pas trop tard.
16:28 | Commentaires (2) | Lien permanent