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17 septembre 2013

Chercher du sens ?

Chercher du sens dans un texte pour le rendre dans une autre langue, c'est un peu notre boulot, à nous, traducteurs.

Mais faut-il en chercher partout, tout le temps et à tout prix dans l'existence ?

 

Les Astres à ma présence

ici bas n'ont rien gagné

Leur gloire à ma déchéance

ne sera pas augmentée

Et témoins mes deux oreilles

nul n'a jamais pu me dire

Pourquoi l'On m'a fait venir

et l'On me fait m'en aller.

 
Omar Khayyâm
Cent un quatrains de libre pensée
(Robâïât)


Traduit du persan et présenté par Gilbert Lazard
Connaissance de l’Orient, Gallimard, 2002, Paris


J'ai trouvé le 53e quatrain...
...cité dans Poulet aux prunes



Une chouette BD de Marjane Satrapi

dans laquelle un type entreprend de se laisser mourir.
C'est compréhensible : sa femme a cassé
son précieux instrument de musique.

Éd. L'Association, 2004

 

13 septembre 2013

Sauvons les dragons (7) - Vive l'impro

Trouvé ceci en cliquant sur le lien « Customer Service » d'un éditeur de logiciel leader, voire seul, dans sa catégorie :

2013-09-16 Nuance Improvised (Small).jpg

 C'est moi qui ai ajouté le caviardage gribouillesque et le bonhomme qui rigole.

 

Les lecteurs anglophones de ce blog sauront apprécier ce brin de fantaisie dans l'assistance au client. Manque plus que les clowns.

Je m'en vais vérifier de ce pas si l'improvisation s'accompagne d'une amélioration et si j'arrive enfin à faire marcher leur dragon sur mon portable sans obtenir un message d'erreur.

L'histoire ne dit pas si l'éditeur de logiciel a utilisé son produit pour saisir le message ci-dessus :)

11 septembre 2013

Marie, mon ciel (22) - Exponuage

Quand il ne fait pas très beau, c'est plus beau...

2013-08-26 Coucher soleil (Small).JPG

 

Vous en revoulez, des nuages ? Voilà qu'ils s'exposent, sous forme de vraies œuvres d'artistes. Merci à Perrine qui me l'a dit !

Ça se passe au musée Réattu d'Arles et vous avez de la chance, ce n'est même pas fini : vous avez jusqu'au 31 octobre.

L'expo s'intitule Nuage et rien que ça, c'est beau.

 

 

* Malgré un nom commun (dans presque tous les sens du terme) et le goût des ciels, pas de parenté entre l'une des artistes participantes et moi, ce qui est bien dommage.

** Ce blog est en état de semi-hibernation, en ce moment. Pardon à ses éventuels lecteurs, que je n'oublie pas pour autant :)

 

26 août 2013

Denrée du pour

Qu'est-ce qui ne se traduit pas ?

...

 

 

Le silence, peut-être ?

21 août 2013

Mots appris (29) - Ékraventuphile et crinoline

J'étais ékraventuphile sans le savoir et ne m'en portais pas plus mal, car on a vu mots à sonorité plus jolie et plus évocatrice de ce qu'ils recouvrent. Un(e) ékraventuphile, c'est quelqu'un qui entasse inconsidérément et sans la moindre utilité collectionne les éventails.

« Que tu ne saches pas ce que tu es et comment se nomment tes stupides et encombrantes manies, c'est déjà assez pathétique. Mais que tu ignores à ton âge ce qu'est une crinoline, comme l'indique le titre de ton billet, c'est avouer la pauvreté de ton vocabulaire. Voilà qui est regrettable, dans ton métier et sur un blog à vocation relativement professionnelle », vous entends-je marmonner d'ici, Lecteurs qui devriez à cette heure profiter de vos derniers instants de plage ou surveiller la ligne bleue de votre embouteillage de retour de vacances, au lieu de lire la chronique de Vocale Hubert sur un aillepode à moitié ensablé.

La crinoline n'est pas un mot entièrement nouveau pour moi. Je me souviens même très bien que la question m'avait turlupinée, étant petite, de savoir si mon arrière-grand-mère en avait porté dans sa jeunesse. Je n'avais pas osé la lui poser, malgré les instances d'une génération intermédiaire et probablement rigolarde à l'idée que j'obtempère à son « T'as qu'à lui d'mander ».

Ce que j'ignorais ou avais oublié jusqu'à récemment, c'était l'étymologie pourtant assez visible de ce terme, car la crinoline, c'était à l'origine « un tissu rigide à chaîne de coton ou de lin et à trame de crin de cheval ».

Vous en saurez plus sur les crinolines et autres artifices – braguettes, faux-culs et j'en passe – utilisés à travers les âges pour transformer nos silhouettes en faisant mentir nos vêtements et sous-vêtements, après avoir visité cette expo et même essayé quelques modèles :

La Mécanique des dessous
Musée des Arts décoratifs, Paris
Jusqu'au 24 novembre 2013

Vous y verrez, entre autres, une robe de cour (vers 1760) ornée d'un

parement à pompon à sourcils de hanneton

Rien que pour de petites découvertes comme ça, ça vaut le coup de se déplacer, non ?

Surtout quand on apprend après coup et grâce au précieux portail lexical du CNRTL que pour désigner le même ornement, on parle aussi de soucis d'hanneton. Encore plus charmant, même si on est bien embêté pour l'hanneton.

Quant aux éventails et autres multiples objets publicitaires qu'affectionnent les obsédés des ramasse-poussière collectionneurs (porte-clés, cendriers, boîtes de Banania... je n'étais pas dépaysée par rapport à mon fatras coutumier), ils sont à l'étage au-dessus, dans des salles des Arts déco dont on se demande qui a sauvagement arraché les boiseries ou revêtements de murs, pour qu'ils aient pareille allure de locaux industriels :

Pub Mania
Ils collectionnent la publicité
Jusqu'au 6 octobre

 

Oui, pour une fois, ce satané blog n'a pas attendu exprès que ces manifestations soient terminées pour vous en informer. Mais c'est bien parce que vous êtes sur la plage et avez mieux à faire que lire la chronique de Vocale Hubert.  :)

22 juillet 2013

Le dernier film muet ?

Autre titre : Extinction de voix

 

En fait, ce film n'est pas un film, car il n'a pas d'images. Ou plutôt, si : une image continûment noire.

Et il n'est pas muet. Ou plutôt, pas encore, car il nous fait écouter des langues soit déjà disparues, soit en grave danger de l'être.

Je vous recopie la notice de présentation de l'œuvre :

Susan Hiller

The last silent movie, 2007-2008

« Dans The last silent movie, Hiller croise les voix des derniers locuteurs de langues éteintes ou en voie d'extinction. Les sons inintelligibles sont traduits dans les sous-titres écrits sur un fond noir. Le public est alors invité à réfléchir à l'unicité de chaque langue, la perte due à son extinction, la fragilité et le caractère éphémère de sa propre langue. Le silence s'installe dans la brèche ouverte entre son et texte, une voix fantomatique qui hante une archive vivante. »

On y entend par exemple du comanche, du cajun (eh oui, il est menacé, le cajun qui dit « suce-fleurs » pour « oiseau-mouche »), de manxois, de lénape... Certains des locuteurs sont morts avec leur langue depuis longtemps.

Et dans la salle adjacente, on voit entre autres le diagramme d'« apporte les castagnettes » en silbo !! Ça peut servir. (Si, si.)

 

Les amoureux des langues avides de déprime peuvent encore voir cette œuvre, parmi d'autres, dont certaines très intéressantes aussi. Par exemple, deux vitrines sur le pourquoi du pseudonyme. Ou de belles compositions aux stries de couleurs délicates, réalisées avec des tranches de livres voués au pilon. Ou encore de magnifiques photos des touchantes créatures qui peuplent le palais du facteur Cheval, car le langage ne passe évidemment pas que par les mots. C'est là :

Fondation Calouste Gulbenkian

Langages - Le dire et le faire

Jusqu'au samedi 27 juillet 2013

39 boulevard de la Tour-Maubourg
Paris VIIe
Métro : Invalides

 

Pour une fois, vous ne viendrez pas dire que je vous préviens après la fin de l'expo.