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20 mars 2016

Mots appris (34) - Glottophobie

Ce blog s'est déjà insurgé à plusieurs reprises contre cette imbécilité discriminatoire qui consiste à sous-titrer les propos de francophones, qu'ils soient africains, antillais ou auvergnats. Discriminatoire vis-à-vis des locuteurs, les téléspectateurs étant, eux, considérés de manière collective et indistincte comme des abrutis.

La presse écrite et radiophonique m'apprend que le phénomène porte désormais un nom, la « glottophobie». Autre cas de glottophobie qui, à l'aube, m'a affligée: celui, cité sur France Inter, de ce petit garçon en pleurs parce que la maîtresse prétendait mieux savoir prononcer son prénom que lui-même. Idem pour tous ces gens dont l'accent a le tort de ne pas être assez pointu.

« Glottophobie», ou discrimination par le langage, est un terme créé par l'auteur d'un livre que j'ai fortement envie de me procurer :

Philippe Blanchet
Discriminations – Combattre la glottophobie
Éditions Textuel, 2016

On peut écouter Philippe Blanchet, interviewé ce matin 20 mars 2016 par Dorothée Barba dans une chronique intitulée La langue, outil de discrimination (émission Le 5/7 du week-end). 

On observera qu'à la radio, les intervenants ne sont pas sous-titrés. Serions-nous moins bêtes selon que nous revêtons notre casquette de téléspectateur ou d'auditeur ?

 

31 janvier 2016

Marie, mon ciel ! (30) – Un ciel en nuances

Un mot « qui exprime de manière poétique que le ciel, tel un matériau, a sa propre couleur, en constante évolution »­ ?

C'est un mot nouveau, inventé par un architecte, Guillaume de Monfreid, dans le cadre d'une exposition que, pour une fois, je n'évoque pas ici après sa date de clôture.

L'expo, c'est Le Marais en héritage, au musée Carnavalet.

Et le mot... Je vous laisse cogiter, peut-être allez-vous le trouver.

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Comme je vois que vous séchez, je vous aide : il pourrait aider un peintre en ciel à peindre le ciel, en lui permettant de choisir les bonnes nuances.

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Toujours rien ?

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Il « associe "nuancier" et "ciel". »

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Ça tombe sous le sens, pourtant.
Je sais, c'est facile quand on a vu l'expo.

 

C'est le « n u a n c i e l » !
Vous pouvez contempler le nuanciel du Marais .

 

 

J'avais mis ce billet en ligne depuis une demi-heure à peine que je lisais cette phrase :

« La lumière n'est jamais la même [...] ; il y a une lumière de pluie, une lumière de soleil, une lumière de nuages. »

Dans Contre la nature, par Tomas Espedal, Actes Sud, traduit du norvégien par Terje Sinding.

 

 

Merci à AL qui m'a offert une invitation pour l'exposition et à TS qui m'a offert le livre.

 

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J'ai mis à jour mon avant-dernier billet, celui des voeux à bulles.

27 août 2015

Mots appris (33) — Mot à moche

Bien obligée de l'apprendre : il m'est venu tout seul, il s'est imposé à moi. Je le rencontre trop souvent pour mon goût. C'est le « mot à moche ».

L'aval d'un collègue et ami m'a encouragée à le partager avec vous. Faut-il lui souhaiter une belle carrière (au mot à moche, pas à JL, déjà pourvu) ?

 

Les distingués linguistes parmi nous établiront peut-être un rapport entre
le mot à moche et la Mochlangue.

14 juin 2015

Mots appris (32) - Mots-valises en veux-tu en voilà

Vous en connaissez, de ces gens qui vous mobilisent, vous en tant qu'individu ou, pire, parmi toute une collectivité de collègues, pour vous submerger de questions auxquelles il leur faudrait cinq minutes pour trouver la réponse (comme à vous, quoi). Les mêmes qui, selon le cas, n'en tiennent pas compte ou, entre différentes solutions prodiguées par plusieurs braves âmes et en vertu de l'implacable loi de Murphy, choisissent à tous coups la moins bonne. Et, en option, vous engueulent par-dessus le marché.

Vous n'en connaissez pas ? Heureux vous.

Quoi qu'il en soit, les distingués terminologues que vous êtes vous réjouirez de savoir qu'en anglais, ces nuisances à pattes ont un nom. Et qu'elles ont une bande de copains, tous plus envalisés les uns que les autres, de l'errorist (autre héros de la saga Murphy) à l'unkeabordinated (dans lequel je me reconnais, à mon grand dam).

À vous de trouver aux askholes et consorts des équivalents français ! Pour ma part, je sèche....

 

 

Merci à Marie-Cécile qui m'a fourni le matériau,
et certes pas en posant des questions idiotes, elle qui parvient,
comme d'autres, à y répondre avec intelligence.

06 novembre 2014

Bribes ouïes – Dans l'autocar, avec l'accent

Dans l'autocar, la vieille génération entame la conversation. Un rang devant, la jeune génération (= moi, faute de mieux – j'en vois qui rigolent), toutes oreilles dehors, n'en perd pas une miette. Ça se met à causer jardinage et botanique chez les papés and mamés.

– Té, tu dois savoir ça, toi. Un romarin, ça se taille comment ?

– Ça se taille pas. C'est une plante sauvage.

– Celui-là, il est apprivoisé. Mais il devient tellement énorme qu'il me bloque la porte du cabanon.

Et les voilà partis pour des kilomètres, à papoter sauge, hysope, pèbre d'ase (enfin, sarriette, quoi), arquebuse...

« Arquebuse » ? Moi qui ne connaissais que la liqueur. Un nouveau mot à ranger dans ma besace ? Eh oui, une fois rentrée à la niche, je vérifierai et découvrirai que c'est un des noms de l'armoise citron ou aurone mâle.

Et vas-y qu'ils enchaînent sur l'argousier, font un détour par l'arbousier puis bondissent à l'assaut des kakis. Dommage, le car s'arrête, on est arrivés.

Le troisième âge les anciens les seniors les vieux (ben quoi, on dit bien « les jeunes ») peuvent parler comme ça de cueillette de champignons ou de variétés de pommes pendant des après-midi entiers. Je ne me lasse pas de les écouter.

05 août 2014

Traduire les nuages

Ce blog ami des ciels pas forcément d'un bleu uniforme ne pouvait qu'être attiré par un texte intitulé Traduire les nuages.

Giovanni Zucca, Vanessa De Pizzol, SFT, Traduire, nuvolette, nuages, bulles, BD, balloon, globo, bocadillo

Vous le saviez, vous, qu'en italien, les bulles de BD s'appelaient des nuvolette (pluriel de nuvoletta) ?... Ce qui signifie « petit nuage » ?

Non ? Dans ce cas, vous auriez pu engranger comme moi ce mot nouveau en lisant, entre autres articles du plus grand intérêt, celui que Giovanni Zucca consacre à l'adaptation de BD dans le dernier numéro de la revue Traduire.

Vous auriez découvert comment il avait appris avec « gravité [...] et une joyeuse inconscience » qu'il allait désormais « inscrire des mots dans des nuages ». Vous sauriez ce qu'il a trouvé comme équivalence italienne pour « Mille sabords ». Et je dirais même plus : vous sauriez ce que sont devenus Dupond et Dupont en franchissant les Alpes.

D'un naturel méfiantAccoutumée, comme tout professionnel de la traduction, à croiser mes sources d'info, j'ai vérifié auprès de mes suppôtesses Lakshmi et Nathalie, toutes deux italianisantes, que les nuvolette étaient bien de petits nuages. Elles ont concordé en me signalant qu'on employait aussi le terme de fumetti (fumetto, au singulier) pour désigner les bulles dans la langue de La Linea, ce terme recouvrant aussi les bandes dessinées elles-mêmes, par extension. Fumetti... petites fumées. Interprétant à ma manière leurs doctes et patientes explications, j'en ai évidemment déduit que les bulles italiennes étaient de petits nuages de fumée.


Traduire les nuages
Giovanni Zucca
Traduit de l'italien
par Vanessa De Pizzol

Traduire
Revue de la SFT
N° 230 (juin 2014),
À la croisée du texte et de l'image, page 87

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En espagnol : bulle >> globo (ballon) ou bocadillo (sandwich),
d'où l'intention graphico-linguistico-pathétique du gribouillis ci-dessus.

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Que les spécialistes viennent me reprocher cette fois
mon goût immodéré pour la police Comic Sans MS.
Pour un billet sur ce thème, je ne pouvais en choisir une autre ! ;)