11 avril 2012
Je traduis, tu traduis, ils traduisent ? (4) T. de m...
Vous fréquentez FaceBook (chacun son truc) ?
Vous aimez vous marrer à bon compte mais avec une légère dose de masochisme ?
Vous devriez apprécier la page « Traductions de merde ».
Ses pizzas à clous, ses saucisses polissées, ses tondeuses d'ongles...
J'en passe et des pires !
Amusez-vous bien !
Et merci à Lor, qui m'a montré ses seins de la dinde (turkey breast),
si je puis dire.
20:20 Publié dans Je traduis, tu traduis..., Mots de travers | Commentaires (1) | Lien permanent
Mots de travers (5) - Des frais, oui, mais gratuits !
Le type téléphone d'abord à la nourrice de ses loupiots, pour vérifier qu'ils sont sous bonne garde (on remarquera l'implicite : c'est un bon père, pas macho, qui n'abandonne pas ses responsabilités à sa femme et s'inquiète tout autant qu'elle de sa progéniture).
00:21 Publié dans Coups de griffe, Mots de travers | Commentaires (2) | Lien permanent
23 mars 2012
Concise, la Mochlangue ?
Souvent, comme prétexte pour parler charabia, on nous avance que c'est plus court que le français. Sans aller chercher bien loin, on trouve des preuves du contraire. Que ce soit à l'oral ou à l'écrit, les substituts suivants ne sont pas plus concis que les termes corrects.
Substitut moche ? mode ? |
Mot/expression existant |
Mes commentaires |
Acronyme |
Sigle |
Un acronyme, en français, c’est un sigle qui se prononce comme un mot. Ex. de sigle : RATP. Ex. d'acronyme : Unesco. Pourquoi confondre les deux ? |
Black |
Noir |
Black c'est noir !! |
Buzz |
Bruit |
Ou pas mal d’autres possibilités, quoique moins concises. |
Définitivement |
Décidément |
|
En charge de |
Chargé de |
|
Évasion fiscale |
Fraude fiscale |
Ben oui, on peut truander sans faire changer son pognon de territoire. |
Fondamentaux (les) |
Bases, rudiments |
|
Formaliser |
Donner forme à |
|
Hot |
Chaud |
|
Initier |
Lancer |
|
Intervenir |
Survenir, avoir lieu |
Pourquoi utiliser « intervenir » dans le sens de « survenir » ? Entendu pas plus tôt qu’aujourd’hui : « La mort est intervenue… » On se croirait chez Pratchett. À force d’être moche, ça en devient surréaliste. |
Légende urbaine |
Légende (tout court), rumeur, faux bruit |
Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ce qu’elle a encore d’urbain, à l'heure où Internet nous a transformés en village mondial ? |
Participer de |
Participer à |
Les deux ont un sens différent. Pourquoi employer l’un à la place de l’autre ? Ça participe peut-être d’un certain snobisme pseudo-intello. |
Sérieusement |
Gravement |
D’accord, c’est dans le dico. N’empêche. |
Solutionner |
Résoudre |
D’accord, c’est aussi dans le dico. N’empêche. Serait-ce parce que conjuguer un verbe du 3e groupe, c’est vraiment au-dessus des forces du locuteur de Mochlangue ? |
Sur |
À |
Je ne suis pas sur Paris, je suis à Paris. Je sais, j’ai de la surface, mais quand même. |
Switcher |
Changer |
|
My ass |
Zazie, sors de ce blog et retourne dans ton métro, s’il te plaît. On sait que tu as une solution tout aussi percutante à proposer. |
On observera que la plupart de ces mots ou expressions sont calqués ou directement copiés de l’anglais. Je les glane principalement à la radio ou à la télévision de service public. Ou, qui pis est, sous la plume de traducteurs. J’ajouterai sûrement d’autres exemples au fil du temps. Toi aussi, Lecteur, tu peux jouer à allonger la liste.
Je précise et j'avoue que je pratique la Mochlangue assez couramment !
22:45 Publié dans La chronique de Vocale Hubert, Mots de travers | Commentaires (8) | Lien permanent
28 janvier 2012
Mots de travers (3) Aloefalfaberries
Amis consommateurs qui, soucieux de votre santé et avides de naturel, écumez en pleine conscience les rayons « diététique » des magasins (ou les rayons des magasins diététiques, comme vous voudrez), quelle faille peut-on bien exploiter en vous pour vous vendre de la Pearl’n Pimping’s Powder ? Quel poil d’ignorance mêlée de snobisme titille-t-on chez vous, dans le but de vous exprimer le jus de porte-monnaie ?
Pour vous fourguer certains produits à haute valeur ajoutée gustative et nutritive, la ruse consiste simplement à oublier d’en traduire le nom en français. Car sinon, je parie une demi-canneberge que vous ne les achèteriez pas. Tandis qu'avec leurs appellations d’origine (anglo-saxonne), ils ont un pouvoir de conviction et un charme fous.
Exemples :
L’aloe vera, ça vous a des sonorités précieuses et paradisiaques. Avec un peu d'imagination synesthétique, ça vous dégagerait même des effluves de Polynésie… Or ce n’est jamais qu’un genre d’aloès. Vous savez, ces plantes grasses avec un piquant au bout des feuilles, qui résident sur les balcons, dans des pots de fleurs.
Et l’alfalfa ! L’alfalfa, ce n'est ni plus ni moins que de la luzeeeeeeeeeeerne, mes Happy Bunnies.
Enfin, les cranberries, ces baies hors de prix, pas plus goûteuses que des gratte-cul mais tout aussi bourrées de vitamines… Eh bien, c’est elles, les canneberges (ou grandes airelles rouges d’Amérique du Nord), tabernacle ! Il est vrai que certains sites distinguent cranberries et canneberges. S'il y a des spécialistes ès baies en tout genre dans la salle, ils peuvent ajouter ici leur grain de sel (mais uniquement de l'Himalaya à 26 euros le kilo, s'il vous plaît) !
Pardon, j'ai failli intituler ce billet « À manger du foin ».
Pardon derechef, je vous casse votre bio rêve.
Pharmacie de l'Hôtel-Dieu (les «Hospices ») de Beaune.
« Elixir de propriété (composé de teinture d'aloës, de myrrhe et de safran) contre les maladies pulmonaires, aux propriétés multiples avérées ou supposées. »
« Yeux d'écrevisses (concrétions de carbonate de calcaire se trouvant dans l'intérieur de l'écrevisse) anti-diarrhéique, anti-hémorragique. »
06:46 Publié dans Coups de griffe, Je traduis, tu traduis..., La chronique de Vocale Hubert, Mots de travers | Commentaires (0) | Lien permanent
23 janvier 2012
Mots de travers (2) En répercussion de...
« En répercussion d’une panne de signalisation, le trafic est interrompu sur la ligne… »
« En répercussion d’une panne de matériel, le trafic est ralenti… »
« En répercussion d’un voyageur malade… »
« En répercussion d’un voyageur sur les voies… »
Les aventuriers du métro parisien voient sans cesse ce genre de messages sur les écrans qui les informent d’éventuelles perturbations sur le réseau RATP.
Plus inquiétant encore : « En répercussion d’un colis suspect… »
Je ne vis pas dans la terreur de l’attentat. N’empêche, s’il répercute, le colis, je crains qu’il soit plus que suspect.
Mais le pompon, c’est : « En répercussion d’un accident voyageur… »
(comprendre : le voyageur s’est jeté sous la rame).
Pour ceux qui ne fréquentent pas le métro et trouveraient que j’exagère, que j’invente, que je fabule, j'ai trouvé ce site Web, qui déborde d’exemples du même acabit : www.rentreavectespieds.com
Amis Technocrates, vous devriez signer vos œuvres.
Amis Déprimés, ne lisez pas ce qui précède, surtout si vous êtes amoureux de la langue française.
Vous risqueriez de commettre l’irréparable. Et d’infliger des répercussions aux usagers, si vous choisissez la solution de « l’accident voyageur » pour mettre fin à votre abonnement Navigo.
…
Zut.
Trop tard.
C’est ballot.
J’aurais dû commencer mon billet par cet avertissement.
23:42 Publié dans La téléportation, c'est bien aussi, Mots de travers | Commentaires (4) | Lien permanent
27 décembre 2011
Mots appris (5) - Bonnacon et Méquelcon
Michel Pastoureau est un historien qui écrit des bouquins et articles passionnants sur la couleur, sujet multifacettique dont je me repais à la moindre occasion, comme lors de cette expo, par exemple**. Ou comme lors de la Journée de Printemps de l'association Atlas, dont l'édition 2009 s'intitulait Traduire la couleur.
Également spécialiste de l’histoire des animaux, Michel Pastoureau vient de sortir un livre dans ce second domaine, que je parie aussi bigarré que l’autre :
Bestiaires du Moyen Âge
Ed. Seuil
Dans le Monde du 16 décembre dernier, un article de Harry Bellet présentait le livre et en citait un extrait. C’est ainsi que j’ai appris l’existence du bonnacon, qui… Nan nan nan, je ne vous en dirai pas plus. Sachez juste que son système de défense met en joie mes 3 ans et demi d’âge mental.
Ce mot récemment appris m’offre un prétexte en or pour en introduire un autre, de ma propre invention et que je n’osais vous présenter, m’étant gardée jusqu’ici des billets de trop mauvaise humeur. N’empêche, il m’arrive trop souvent de le prononcer mentalement pour que je continue à le passer sous silence. Oui, je l’avoue, quand je me promène dans la virtuellosphère et que j'y lis certains propos, je profère de manière assez récurrente (mais très étroitement ciblée sur quelques individus, rassurez-vous) le mot « méquelcon », en étouffant un point d’exclamation. Ça doit vouloir dire que, quoique rare, il existe, le méquelcon. Tout comme le bonnacon. Avec un mode d’expression assez proche, à la réflexion.
Tu as raison, Lecteur sans qui ce billet resterait incomplet. En pleine trêve des pâtissiers, l'acidité, c'est décalé. Et tu fais bien d'observer aussi qu'on est forcément, à un moment ou à un autre, l'animal mythique de quelqu'un.
-----------------
**Je m'en serais bien gavée il y a une dizaine d'années, quand un éditeur me proposa la traduction d'un passionnant livre sur la couleur, dans toutes ses dimensions : scientifique, philosophique, artistique, historique... Pour 2 000 francs (environ 300 euros). « Offre » (pour qui ?) que je déclinai, la mort dans l'âme. Il y en avait au minimum pour 3 mois de travail à plein temps. Mon interlocuteur me confia qu'habituellement, la maison qu'il représentait passait plutôt ce genre de commandes auprès d'universitaires.