27 mai 2012
Conseils à un jeune traducteur inexpérimenté (1) - Ne pas coller son chewing-gum sur son ordi
Ô toi, jeune traducteur inexpérimenté, sache que dorénavant, les vieux briscards de la traduction − enfin, ceux qui ont débuté depuis au moins 3 mois et peuvent donc te livrer le fruit de leur expérience − viendront ici te faire part de leurs astuces et autres petits secrets pour travailler dans les meilleures conditions. J'ouvre cette rubrique pour toi, pour t'éviter quelques déboires. Je compte sur nos collègues chevronnés pour compléter cette mine de conseils car il est possible que mon inspiration et ma mémoire se limitent au contenu du présent billet.
Premier conseil :
Quand, cher jeune traducteur inexpérimenté, tu as fini de mâchouiller ton chewing-gum et que tu as la flemme de tendre le bras jusqu'au-dessus de la poubelle, tu le déposes avec soin sur son papier d'origine dans l'intention de le jeter plus tard, n'est-ce pas ? Ne mets pas le papier contenant ce chewing-gum usagé sur le bord de ton portable. Si tu as pour habitude, une fois ton labeur achevé, de fermer ton ordi, tu risques d'être bien embêté quand tu le rouvriras.
Précieux avis, non ? Je parie qu'à l'école de traduction, on ne t'a pas transmis ce savoir pourtant fondamental.
Fais bien attention, aussi, à ne pas mettre ta main sur la porte, dans le métro. Tu risquerais de te faire pincer très fort.
Amis collègues expérimentés, à vous ! Je suis sûre que votre baluchon d'expérience déborde de recommandations tout aussi profitables, dont vous eussiez bien aimé que vos aînés vous fissent bénéficier, lorsque vous débutâtes. (← Je leur parle dans leur dialecte, pour les amadouer.)
16:45 Publié dans À travers mots, Conseils à un jeune traducteur inexpérimenté | Commentaires (0) | Lien permanent
Nos expressions préférées
Ami Lecteur, quelle est ton expression préférée, dans la langue de ton choix ?
Tu peux nous l'indiquer en commentaire, avec sa traduction en français, pour qu'on en profite !
Moi, j'aime particulièrement celle-ci, en espagnol :
No cabíamos en casa y abuela parió.
Ce qui veut dire :
« Déjà qu'on ne tenait pas dans la maison, et voilà que Mémé a accouché. »
Bref, un équivalent de notre « Manquait plus que ça ! », qui se dit aussi « ¡Lo que faltaba! » .
11:23 Publié dans À travers mots | Commentaires (2) | Lien permanent
25 avril 2012
Espace insécable ?
— Tu as fini de me coller aux basques, Espace insécable ? Moi, le Point d'interrogation, j’ai une raison d’être. Je suis porteur de sens. La preuve : quand le traducteur me trouve dans son texte source, il me conserve en général dans son texte cible (oui, le traducteur jargonne en « source » et en « cible »). Mais toi, tu es pleine de vide. Tu ne veux rien dire.
— Te coller aux basques, moi ? Je te devance !
Certes, l’autrice de ce billet, qui nous donne ici la parole, ne me rencontre jamais dans ses deux langues de travail, l’anglais et l’espagnol. Elle n’y croise que des espaces ordinaires, mes sœurs « sécables ». (Lecteur profane passant dans le coin, sache que nous, espaces typographiques, sommes du féminin, contrairement à notre grand frère intersidéral, par exemple.)
Sans espaces, tous les mots d'un texte seraient collés les uns aux autres et celui-ci nevoudraitplusriendire. Cela ne gêne d’ailleurs pas certains donneurs d’ouvrage qui, depuis peu, tentent d’exclure les espaces dans le comptage du volume à payer. Quand le traducteur les menace de rendre un boulot lui-même dénué d’espaces, ils baissent la garde. Ce qui prouve bien qu’on ne peut se passer de ce que tu qualifies de vide !
Revenons-en à l’anglais et à l’espagnol. Dans ces deux langues, il n'y a pas d’espace insécable avant les signes de ponctuation doubles, à ma modeste connaissance. Par contre, tu as en espagnol un frère qui se pavane la tête en bas en début de proposition interrogative ! Tiens, le voilà : ¿Exótico, no? Le point d’exclamation aussi a son pendant : ¡Enhorabuena! (À la bonne heure !)
— ¿Tu ne crois tout de même pas que je l’ignorais? Tiens, je te sucre, ça t’apprendra! Tout ça ne me dit pas à quoi tu sers. Si on peut se passer de toi dans ces deux nobles langues, pourquoi pas en français, hein?
— Parce que, désolée, mais en français, sans moi, tu accroches l’œil. C’est pourquoi un traducteur qui se respecte (et qui craint les foudres du correcteur, si tant est que celui-ci, membre d’une profession de plus en plus précaire, existe toujours) insère spontanément dans sa traduction – ou dans son blog ! – une espace insécable, avant toi et tes congénères doubles : ; et ! ainsi qu’entre certains mots, ou entre un mot et des guillemets. Idem avant le signe %. C’est en tout cas la coutume en France. Je crois qu’au Canada, la norme diffère.
« Insécable », ça veut dire qu’on ne peut pas renvoyer à la ligne le signe, le mot ou les guillemets en question. Tu t’imagines, tout seul, séparé du reste de ta phrase
?
Tu aurais l’air piteux, mon pauvre ami. À moins que tu ne veuilles par là te poser en vedette ? En ténébreux solitaire ?
Quant à savoir qui décida un jour de mon existence, et pourquoi exactement je suis là, je l’ignore. Je ne suis qu’une humble espace…
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Dans Word, on insère une espace insécable par cette combinaison de touches :
ctrl + maj + barre d'espacement.
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17 novembre 2011
Masques et Nez
Masques et Nez, c’est un spectacle, enfin, un cours de théâtre avec des « apprentis » comédiens sur scène, masqués et affublés de gros nez, et leur prof dans la salle. Entre autres exercices, chaque élève présente un poème, un extrait de pièce, une chanson… Là, outre une mémorable et hilarante parodie de Top Gun et un non moins désopilant extrait d'Amphytrion à la sauce clown, grand buvage de petit-lait lors d’un autre passage :
- Le prof : Alors, qu’est-ce que tu nous as préparé, aujourd’hui ?
- L’élève : Une chanson de Celine Dion. Je vais la chanter et en plus, c’est moi qui l’ai traduite.
- Le prof : Ah bon, tu l'as traduite ?
- L’élève : Ben oui, c’est « All by myself ». Mais comme « Tout par moi-même », ça veut rien dire, je l’ai traduite par « Célibataire ».
Et il entonne : « Célibatai-ai-reu », etc.
Ensuite, congratulations du prof et des autres élèves, que les histoires de solitude et d'attente auprès du téléphone ont émus :
- Bravo, c’est bien, tu as tout fait rimer.
- Oui, alors bien sûr, je n’ai pas fait de mot à mot, j’ai ADAPTÉ. Ce qu’il fallait, c’était rendre le sens.
Quand je pense que même dans l’esprit de certains professionnels de la profession (de traducteur), ce n’est pas aussi clair que sur la scène du théâtre Michel (à Paris)... où je vous recommande vivement de courir avant le 25 novembre. Sinon, guettez une reprise du spectacle.
Masques et Nez
Mise en scène : Igor Mendjisky
C’est là. C’est trèèèèès marrant. Et touchant aussi, car chaque élève comédien vient au cours de théâtre avec ses fragilités.
Le spectacle reposant sur l’impro, n’espérez pas, toutefois, avoir droit vous aussi à l’adaptation de All by myself et de Top Gun…
À travers mots (2) La JMT, suite
La Journée mondiale de la traduction, organisée par la SFT, aura lieu
le 9 décembre 2011
à la maison des Associations de solidarité
10 rue des Terres au Curé, Paris XIIIe
C'est une manifestation gratuite. Il suffit de s'inscrire. Tout est là.
Quelques jours plus tard :
Désolée, il semble que les inscriptions soient maintenant closes. Les organisateurs ont d'ores et déjà une quantité de demandes dépassant la capacité de la salle...
14:42 Publié dans À travers mots | Commentaires (0) | Lien permanent
14 octobre 2011
À travers mots (1) La JMT
Jamais le Matin Tôt ?
Jeune Motard Tardif (un genre de pendant post-moderne du vieux motard que jamais) ?
Non, la JMT, c'est la Journée mondiale de la traduction. À noter qu'il y en a plusieurs dans l'année avec un maximum de 366 pour le traducteur laborieux et bissextile (voire 732 s'il met les bouchées doubles), en fonction de la date choisie d'un pays à l'autre pour célébrer notre profession.
Celle dont je vous parle aura lieu à Paris dans le XIIIe arrondissement le 9 décembre 2011. Au programme, entre autres, dictée de l'excellent Jean-Pierre Colignon. Et tables rondes réunissant différentes associations de traducteurs ou interprètes. En effet, elles sont plusieurs, mais elles savent l'intérêt d'oeuvrer en coopération !
Plus de détails dans ce communiqué de la Société française des traducteurs (SFT), qui organise la manifestation : JMT2011-1ercommuniqué.pdf
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