10 octobre 2012
Mots (ré)appris (17) - Neurone
Vous saviez, vous, qu'il existe des neurones digestifs ?
J'avoue que ne l'ai appris que récemment. Hem, tout s'explique...
Cf. par exemple cet article de Science et Avenir.
22:54 Publié dans La chronique de Vocale Hubert, Mots appris | Commentaires (2) | Lien permanent
09 octobre 2012
Mots appris (16) - Putoiser
Celui-là, je viens de tomber dessus à l'instant. Je n'allais pas vous en priver plus longtemps !
Non, « putoiser » ne signifie pas « tapiner en regardant le client de bas en haut tout en répandant une odeur nauséabonde ». Qu'est-ce que vous allez chercher là ?
Ce verbe veut dire « étendre de la peinture de façon homogène sur de la porcelaine ». On parle de « putoisage », d'après ce que je viens de découvrir.
J'ai rencontré le « pinceau à putoiser » en cherchant le nom exact d'un autre type de pinceau***. Et selon le Robert, il s'appelle aussi « putois », car il est fait des poils de cet animal.
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Quelques jours plus tard :
En errant au rayon « Loisirs créatifs » d'un grand magasin, je suis tombée devant une « mousse à putoiser ».
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*** Brosse à pochoir, brosse pour pochoir... Il n'y a que des traducteurs pour s'exciter sur des trucs pareils.
18:46 Publié dans La chronique de Vocale Hubert, Mots appris | Commentaires (0) | Lien permanent
25 septembre 2012
Mots appris (15) Nomophobie
Entendu à la radio :
« Je ne réponds plus aux toilettes. »
Explication de texte, donnée lors de la même émission de France Inter :
Certains individus tentent de se libérer de leur assuétude au téléphone mobile - l'exemple ci-dessus en est un encourageant début – atteints qu'ils sont de nomophobie, c'est-à-dire d'une inaptitude à se passer de ce moderne outil de communication. Lequel a manifestement su se rendre indispensable, y compris dans les recoins les plus insoupçonnés de notre vie privée...
Origine de ce néologisme : un calque de l'anglais no-mo(bile)-phobia.
Avant l'époque du portable-qui-se-transporte-même-au-fond-du-couloir-à-gauche, ce mot existait déjà, paraît-il, dans un sens et avec une étymologie différents : il désignerait aussi une peur des lois (nomos). Ne le trouvant pas dans les dictionnaires, je ne peux vérifier si un sujet ayant la phobie des règlements s'emploie à les fuir à toutes jambes ou, au contraire, en a une telle trouille qu'il s'y plie au doigt et à l'œil. Allô ?... Un érudit dans la salle ? Comment ça, vous avez désactivé vos portables ?...
16:49 Publié dans La chronique de Vocale Hubert, Mots appris | Commentaires (0) | Lien permanent
15 août 2012
Mot appris (15) - Bravuconería
Je connaissais bravucón – « bravache », en espagnol. Mais je ne me souvenais pas d'avoir rencontré le substantif correspondant, avant de le croiser dans Riña de gatos Madrid 1936, roman d'Eduardo Mendoza déjà cité dans un autre billet.
Bravuconería...
Il dit bien ce qu'il veut dire ( « rodomontade »), n'est-ce pas ?
Je dirais même qu'il est encore plus parlant pour un francophone...
21:10 Publié dans La chronique de Vocale Hubert, Mots appris | Commentaires (0) | Lien permanent
30 juillet 2012
Mots de travers (10) - Épice au masculin
L’autre jour, j’ai encore vu le mot « épice » utilisé au masculin, sur la présentation d’un restaurant. Ce curieux glissement me paraît de plus en plus fréquent. Vous l’avez remarqué aussi ? Je me demande si c’est sous l’influence de certaines œuvres de science-fiction. Pourtant, il me semble que dans Dune, « épice » est bien au féminin ? Les spécialistes confirmeront, infirmeront ou nous donneront peut-être des explications !
Quelques autres jours après, j’entendais parler « épices », et cette fois, bien au féminin. En l'occurrence, par quelqu’un pour qui le genre de ce mot n'était sans doute pas ce qui comptait le plus, c’est pourquoi je ne lui ai pas posé la question. C’était pourtant en présence d’une assemblée de traducteurs – à grosse majorité de traductrices –, individus particulièrement sensibles à ces détails linguistiques que d'autres croient aussi infimes qu’un grain de poudre de safran.
C’était lors de la dernière Journée de printemps, organisée chaque printemps année à Paris par Atlas.
La Journée de printemps, c’est une suite d’animations autour d’un thème, cette année « Le traducteur à ses fourneaux ». La dame qui nous faisait saliver dès la conférence d’ouverture était une magicienne du nom de Fatema Hal, fondatrice du restaurant Le Mansouria et autrice de plusieurs livres sur la cuisine.
Je me suis tellement régalée à l’écouter que j’ai conservé quelques bribes de ses paroles. Ce joli grain de sel, par exemple, pour nous inciter à ne pas déverser tout le contenu du poivrier dans le tagine :
« Les épices doivent se comparer à une danse et non à une transe. »
Et un rapprochement frappant auquel je n’avais jamais songé : elle disait qu’aux émigrés, aux déracinés, il ne reste souvent que le langage – celui du parler, et celui du manger.
Ça vous donne des regrets d’avoir loupé la Journée, hein ?
Outre le buffet de midi et de belles lectures en fin d'après-midi (je passe sur les after), vous avez aussi raté de succulents ateliers de traduction. Mon acolyte Frédéric et moi nous sommes amusés comme marmitons en garde-manger à traduire des recettes du japonais. Cette langue nous est pourtant totalement inconnue, de même qu'à la plupart des participants de l’atelier. Les animateurs, Ryoko Sekiguchi et Patrick Honnoré, nous ont aussi livré une subtile réflexion sur la notion d’astringence.
Vous vous demandez comment on peut bien « traduire » une langue à laquelle on ne comprend goutte ? Venez l’an prochain…
19:10 Publié dans À travers mots, La chronique de Vocale Hubert, Mots de travers, Ronronnements de satisfaction | Commentaires (4) | Lien permanent
16 juillet 2012
Mots appris (14) Flippage
Le « flippage » est, avec le « floutage », l’une des deux mamelles du masquage de marques à la télé, viens-je d’apprendre. Il consiste tout simplement à inverser l’image, afin qu'on ne puisse pas identifier le nom de la marque ou son logo (et le floutage consiste à rendre l'image floue, mais je pense cette précision superflue).
– Où as-tu appris ça ? me demandes-tu, Lecteur dont la vive curiosité me réjouit.
– Dans Astérisque, la Lettre de la Scam. Plus précisément, dans un article judicieusement intitulé La Nef des flous, consacré à cette nouvelle manie qu’ont les chaînes de télé d’outrepasser les exigences du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) en masquant systématiquement les marques, alors qu’il n’en demande pas tant, dès lors qu’il n’y a pas d’intention de publicité déguisée. Dans un tout autre domaine, l'administration pénitentiaire voudrait qu'on floute le visage de détenus contre leur volonté, dans un documentaire qui leur est consacré, apprendras-tu toi aussi si tu lis cet article décidément bien intitulé (mais hélas, pas signé. Seul l'ours renseigne sur les rédacteurs du numéro.).
– lascamkesse ?? La Scam ? Qu’est-ce ? m’interroges-tu, Lecteur dont la curiosité ne saurait se contenter d’un sigle, alors qu’elle s’exprime elle-même de façon plutôt condensée sur ce coup-là.
– La Scam (Société civile des auteurs multimédia), c’est une société de répartition de droits. Entre autres multiples actions bénéfiques, elle distribue des sous aux auteurs d’œuvres documentaires audiovisuelles, en fonction des recettes des chaînes de télé, stations de radio et autres médias sur lesquels sont diffusées leurs œuvres. À condition qu’ils aient adhéré à la Scam et qu’ils lui déclarent ces diffusions. Les traducteurs de documentaires bénéficient eux aussi des prestations de la Scam, organisme remarquable par son efficacité.
– … , restes-tu coi, Lecteur qui en découvre de belles. Et qui, si tu traduis toi aussi des documentaires, te dis in petto que tu vas dès aujourd’hui déposer ta demande d’adhésion.
Tu as dis « documentaires » ? Et pour les films de fiction, les traducteurs audiovisuels ne touchent rien ? t’enquières-tu, Lecteur toujours pertinent dans ta réflexion mais inapte à rester coi bien longtemps.
– Si, si. Pour les films de fiction, les traducteurs auteurs de sous-titrage ou de doublage peuvent, de la même manière, adhérer à la Ç@ s'@ime. Oui, la même que celle des vedettes du show-biz, bien que j'en déforme la dénomination. Organisme moins remarquable que la Scam par son efficacité, ai-je cru comprendre d'après les témoignages de collègues.
S'ils trouvent les relevés de la Ç@ s'@ime si peu transparents, c'est peut-être parce qu'elle les floute ?... Quoi qu'il en soit, ne percevant dans certains cas que des droits d'un montant ridicule par rapport au nombre de diffusions de leurs œuvres, les collègues flippent sont tout retournés.
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Lecteur, si tu as une ou deux images floutées ou flippées à me communiquer, avec autorisation de publication, pour illustrer et agrémenter cet article, je suis preneuse, merci ! Ces derniers temps, mes billets ne sont guère multimédia :( Ce n'est pas faute de disposer de photos floues, mais elles ne sont jamais passées à la télé.
00:05 Publié dans La chronique de Vocale Hubert, Mots appris | Commentaires (1) | Lien permanent