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27 avril 2012

MP3 - On n'arrête pas le progrès

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Récepteur de radiodiffusion miniature à trois lampes
Microdion pliant MP3 - 1924

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Cette fois, vous ne grognerez pas que je vous informe de l'expo une fois qu'elle est finie.
C'est sur la radio, c'est à Paris, au musée des Arts et Métiers***, et ça dure jusqu'au 2 septembre 2012.

 

*** Qui vaut le détour ne serait-ce que pour l'exposé aussi drôle que magistral sur le pendule de Foucault. Et pour la mascotte d'Hispano-Suiza (qui m'inspire à elle seule plus que la bagnole tout entière, pourtant magnifique), entre mille autres trésors magiques.

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26 avril 2012

Le traducteur traduit (4) - Faut que je redresse mon dragon

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Le traducteur tient parfois un curieux langage. Cette rubrique a pour but de décrypter et de traduire son jargon. L’oiseau pratiquant son ramage de préférence en compagnie de congénères, on l’entend plutôt rarement, hors leurs rassemblements d'étourneaux. Parfois, selon les frondaisons où les congénères évoluent de coutume, même eux peuvent ne pas comprendre d'emblée le verbiage d'un collègue. Et bien souvent, ce jargon reste d’autant plus impénétrable que notre spécimen ne le pratique qu'en parlant tout seul devant son ordi, in petto ou non. Exemple :

Faut que je redresse mon dragon
(ton : marmonnement contrarié mais résigné, avec soupir en option)

Lecteur, je comprends ta perplexité, surtout si tu n’exerces pas notre noble profession. Et quand bien même ce serait le cas, peut-être n’as-tu jamais utilisé de logiciel de reconnaissance vocale, outil servant à dicter sa traduction au lieu de la taper au clavier.

Dragon chinois quai Branly DSCN5527_560 (Small).JPG

Explication de texte :

Le Dragon en question est l’appellation du logiciel que j’utilise (version 11, pour les intimes), lui-même commercialisé par un éditeur dont le nom évoque l’idée de langage naturel. À ce propos, on lira l’intéressante analyse des Piles intermédiaires sur le choix des noms de marques informatiques actuelles, souvent mitonnés à la sauce médiévalo-fumeuse.

Une fois la bête installée, on doit l’habituer à sa voix et à son vocabulaire, ce que j’appelle judicieusement « dressage ». Cela consiste, dans un premier temps, à lire avec plaisir et à haute voix une trentaine de pages du Tour du monde en quatre-vingts jours. Ensuite, le logiciel apprend sur le tas.

Léger hic : l’existence du travailleur indépendant œuvrant sur PC est ponctuée, à intervalles plus ou moins rapprochés, de plantages informatiques.

Dans ces cas malheureux, et malgré tous ses efforts de sauvegarde, on n’arrive pas toujours à récupérer les paramètres du logiciel. Et hop, on est alors reparti pour un début de tour du monde avec Jules Verne. Autrement dit, pour « re-dresser » son dragon.

« Quel intérêt par rapport au clavier ? me demanderez-vous. Tu tapes avec un seul doigt ? » Non, je tape vite et avec tous les doigts (des mains), sans regarder le clavier. Mais la dictée soulage certaines vertèbres, épaules et autres pièces de mécanique qui rouillent, l’âge aidant   qui se déglinguent volontiers lors d’un stage de kayak  qui ploient à force de labeur assidu.

« Et ça marche, ton machin à reconnaissance vocale ? » Eh bien, oui, contre toute attente, ça marche. Avec des bugs logiciels qui me dépassent parfois (et dépassent manifestement le concepteur ou du moins le cadre de sa base d’erreurs). Mais souvent, avec d’agréables surprises aussi, quand le bestiau s’avère, par exemple, connaître des noms y compris propres et/ou exotiques sans que je les lui aie appris. Car évidemment, il est livré avec un gros bagage langagier, qu’on ne fait que compléter à l'usage. Exemples saisis du premier coup par mon animal de compagnie préféré : James Brown guarani Martin Luther King Henri-Georges Clouzot Mahabharata PSG Frieda Kahlo boustrophédon (que j'ai prononcé « boustophédron » exprès pour le piéger et non pour cause d'ignorance ou de dyslexie naturelle, bien entendu).

Vous vous en doutez, l'inconvénient de la reconnaissance vocale en français est l'incroyable quantité d'homophones ou quasi-homophones dans cette langue (est/et, singuliers/pluriels, par exemple). L'outil ne les discrimine pas toujours, bien qu'il soit apte à tenir compte du contexte. C’est souvent agaçant. Et quand il se trompe, inutile de proférer des grossièretés : l'animal fait mine de ne pas comprendre. Remarquez, c'est peut-être mieux, pour le rendu de la trad.

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(On voit qu'il a beaucoup traduit, hein ? Euh, je veux dire, beaucoup pris sous la dictée.)

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Dragondigression :

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Sans rapport autre que d'espèce avec mon dragon à moi, ou avec son éditeur, le dragon ci-dessus illustré est constitué de notes autocollantes, qui ont aussi servi à dessiner le nom de l’entreprise installée derrière les vitres.

Quand je vois des trucs comme ça, je me réjouis de n’être ni salariée (encouragée de manière aussi vive que tacite à prendre part à l’œuvre collective, histoire de vous souder une équipe), ni patronne (obligée de commander au prix fort des études de coûts comparatives « ravages papivores sous forme de dizaines de m2 de papillons multicolores / com de la boîte à moindres frais, puisque j’incite ces imbéciles d’employés à s’amuser à les coller sur les fenêtres de leur bureau paysager pendant leur pause-déjeuner »).

25 avril 2012

Espace insécable ?

— Tu as fini de me coller aux basques, Espace insécable ? Moi, le Point d'interrogation, j’ai une raison d’être. Je suis porteur de sens. La preuve : quand le traducteur me trouve dans son texte source, il me conserve en général dans son texte cible (oui, le traducteur jargonne en « source » et en « cible »). Mais toi, tu es pleine de vide. Tu ne veux rien dire.

— Te coller aux basques, moi ? Je te devance !

Certes, l’autrice de ce billet, qui nous donne ici la parole, ne me rencontre jamais dans ses deux langues de travail, l’anglais et l’espagnol. Elle n’y croise que des espaces ordinaires, mes sœurs « sécables ». (Lecteur profane passant dans le coin, sache que nous, espaces typographiques, sommes du féminin, contrairement à notre grand frère intersidéral, par exemple.)

Sans espaces, tous les mots d'un texte seraient collés les uns aux autres et celui-ci nevoudraitplusriendire. Cela ne gêne d’ailleurs pas certains donneurs d’ouvrage qui, depuis peu, tentent d’exclure les espaces dans le comptage du volume à payer. Quand le traducteur les menace de rendre un boulot lui-même dénué d’espaces, ils baissent la garde. Ce qui prouve bien qu’on ne peut se passer de ce que tu qualifies de vide !

Revenons-en à l’anglais et à l’espagnol. Dans ces deux langues, il n'y a pas d’espace insécable avant les signes de ponctuation doubles, à ma modeste connaissance. Par contre, tu as en espagnol un frère qui se pavane la tête en bas en début de proposition interrogative ! Tiens, le voilà : ¿Exótico, no? Le point d’exclamation aussi a son pendant : ¡Enhorabuena! (À la bonne heure !)

— ¿Tu ne crois tout de même pas que je l’ignorais? Tiens, je te sucre, ça t’apprendra! Tout ça ne me dit pas à quoi tu sers. Si on peut se passer de toi dans ces deux nobles langues, pourquoi pas en français, hein?

— Parce que, désolée, mais en français, sans moi, tu accroches l’œil. C’est pourquoi un traducteur qui se respecte (et qui craint les foudres du correcteur, si tant est que celui-ci, membre d’une profession de plus en plus précaire, existe toujours) insère spontanément dans sa traduction – ou dans son blog ! – une espace insécable, avant toi et tes congénères doubles : ; et ! ainsi qu’entre certains mots, ou entre un mot et des guillemets. Idem avant le signe %. C’est en tout cas la coutume en France. Je crois qu’au Canada, la norme diffère.

« Insécable », ça veut dire qu’on ne peut pas renvoyer à la ligne le signe, le mot ou les guillemets en question. Tu t’imagines, tout seul, séparé du reste de ta phrase
?
Tu aurais l’air piteux, mon pauvre ami. À moins que tu ne veuilles par là te poser en vedette ? En ténébreux solitaire ?

 

Quant à savoir qui décida un jour de mon existence, et pourquoi exactement je suis là, je l’ignore. Je ne suis qu’une humble espace…

 

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Dans Word, on insère une espace insécable par cette combinaison de touches :
ctrl + maj + barre d'espacement.

18 avril 2012

Le traducteur traduit (3) - « En formation »

Rappelons que cette rubrique a pour objet d’étudier le langage parfois abscons mystérieux du traducteur. Le donneur d’ouvrage sera ainsi mieux armé pour détecter les maladroits prétextes avancés par son prestataire pour se livrer à son activité favorite :
la paresse, au risque d’exploser des délais pourtant généreux.

Supposons que vous cherchiez à joindre votre traductrice préférée. (Oui, moi, évidemment. Vous avez de ces questions.) Vous tombez sur ce message d’absence :

« Je suis en formation toute la journée. »

« À d’autres ! Impossible, vous dites-vous : elle est parfaite et ne saurait avoir besoin de se former. La bougresse ment. Se ferait-elle en réalité la totale coiffeur-manucure-esthéticienne ? Très improbable. Vu l’aspect habituellement repoussant de la travailleuse de l’ombre, ce ne doit pas être dans ses mœurs. De plus, la journée et ses maigres ressources financières n’y suffiraient pas. Sans doute court-elle une de ces expos dont elle est friande, profitant d’un des rares avantages de son statut indépendant et dans l’illusion d’y être plus tranquille, à l’heure où déferlent retraités et groupes scolaires. »

Eh bien non. Elle ne ment pas (et elle va aux expos en nocturne). Deux traductions possibles à ce que vous prenez pour du boniment :

1. Interprétation de l’à la fois très estimée et inestimable Rose-Marie V. :

Votre traductrice joue les nuages. En effet, il n’y a à peu près qu’eux qui puissent être « en formation ». (Je passe sur d’autres phénomènes atmosphériques moins bien qualifiés pour une métaphore flatteuse, du genre tornades et autres catastrophes naturelles, dont je ne sais comment ils ont pu traverser l’esprit de Rose-Marie.) Hypothèse qui me remplit de gouttelettes d’aise, car nuage, c’est mon déguisement préféré.

2. Réalité justifiant plus probablement le message d’absence :

Nonobstant sa perfection naturelle, votre traductrice préférée approfondit ses connaissances auprès de collègues ou de formateurs spécialisés. Elle apprend à :

  • maîtriser encore mieux les ressources multiples d’Internet et ses infinies possibilités de communication
  • tenir sa comptabilité dans les règles de l’art (meilleur moyen, selon elle, d’y passer le moins de temps possible, et donc d'en consacrer davantage à ses chers donneurs d'ouvrage)
  • décrypter dans toutes ses finesses le subtil langage juridique qui fait le charme d’un contrat de traduction.
  • etc.

En cela, elle met à profit ses droits. En tant que traductrice pragmatique, ils lui sont déjà acquis depuis longtemps, puisque les professionnels libéraux cotisent pour cela. Et elle suit également les formations de son association de gestion. En tant que traductrice exerçant sous le statut d’auteur, ces droits lui sont théoriquement ouverts depuis 1946, comme à tous les travailleurs. Dans la pratique, ce ne sera effectif qu’à partir du 1er juillet 2012, date à laquelle les auteurs cotiseront eux aussi au titre de la formation continue. En attendant, ils bénéficient de sessions expérimentales, prises en charge par certains conseils régionaux.

Alors, il se pourrait que votre traductrice préférée
se re-transforme momentanément en nuage,
de temps en temps (couvert, donc).

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16 avril 2012

Mots (ré)appris (9) - Décrottoir

Longtemps, j'ai cru qu'un décrottoir, c'était ça :

2012-04-15 Décrottoir Yerres Caillebotte DSCN5383_408 (Small).JPG

Ou ça (modèle plus chic) :

2012-04-14 Décrottoir St-Jean-Baptiste DSCN5363_396 (Small).JPG

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Oui, c'est bien cette chose qui ne laissait pas de m'intriguer quand j'étais petite, malgré les patientes (?) explications de mes parents et dans laquelle je voyais surtout un perchoir sur lequel jouer à l'équilibriste.

Mais c'est aussi ceci :

2012-02-26 Décrottoir Maxim's DSCN5208 (Small).JPG

L'objet servait à décrotter le bas des robes.

2012-02-26 Décrottoir Maxim's DSCN5209 (Small).JPG

Celui-là appartenait à Sarah Bernhardt,
parmi ce charmant nécessaire Art Nouveau.
Et à l'origine, il était en poils d'éléphant :(

Vu au musée Maxim's lors d'une expo sur l'actrice.
Oui, ce puñetero blog fait exprès de ne parler
des expos que quand elles sont finies.

15 avril 2012

Mot appris (8) Orgyie pudibonde

Quoi qu'on dise, la faune parisienne sait se tenir.

2012-04-14 Orgyie pubibonde DSCN5365_411 (Small).JPG

 

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Découvert cette espèce, entre une pie (bavarde) et une mésange (à longue queue) sur un panneau d'information dans un square, on ne peut plus au centre de Paris.

Une fois devenue papillon, elle sera du genre nocturne.

12 avril 2012

Marie, mon ciel ! (10)

Mais qu’est cette chose en ferraille qui pointe derrière le célèbre igloo du Trocadéro, sur fond de ciel grisâtre typiquement parisien ?

Tour Eiffel Igloo (Small).JPG

 Curieux, non ?

 

11 avril 2012

Je traduis, tu traduis, ils traduisent ? (4) T. de m...

Vous fréquentez FaceBook (chacun son truc) ?

Vous aimez vous marrer à bon compte mais avec une légère dose de masochisme ?

 

Vous devriez apprécier la page « Traductions de merde ».

Ses pizzas à clous, ses saucisses polissées, ses tondeuses d'ongles...
J'en passe et des pires !

Amusez-vous bien !

 

Et merci à Lor, qui m'a montré ses seins de la dinde (turkey breast),
si je puis dire.

Mots de travers (5) - Des frais, oui, mais gratuits !

Toujours plus forts, les concepteurs de réclames* radiodiffusées, qui aggravent leur cas en venant souiller de leurs messages infantilisants notre cher service public.
 
Là, c'est un type qui nous vante les services de sa banque. (Elle peut toujours attendre mon pognon, celle-là. De toute façon, sa pub est tellement efficace que malgré le matraquage en règle, je n'ai pas encore retenu son nom.)

Le type téléphone d'abord à la nourrice de ses loupiots, pour vérifier qu'ils sont sous bonne garde (on remarquera l'implicite : c'est un bon père, pas macho, qui n'abandonne pas ses responsabilités à sa femme et s'inquiète tout autant qu'elle de sa progéniture).

Puis Pépère enquille en lisant un mèl de sa banque, chez qui il a aussi laissé des petits. Ils profitent encore plus que ceux placés chez la nourrice. Et, nous confie-t-il :
 
« Eux au moins, leurs frais de garde sont gratuits ! »


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Digression

Réclame : j'emploierai un terme plus moderne quand lesdites réclames se décideront à franchir le mur du beau, du bon, Dubonn...

10 avril 2012

Bribes ouïes (4)

Dans la rue, deux vieilles dames. L'une dit à l'autre :

- Il pleurait sous son balcon, alors elle l'a adopté. Et elle l'a baptisé Roméo. Ah, ils sont débrouillards, ils savent y faire !