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30 mai 2013

Marie, mon ciel ! (21)

Qui a dit qu'il faisait moche ?

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Photos prises à Paris le 26 mai 2013


S'il y a coucher de soleil, c'est bien qu'il y a soleil, non ?

Ou sinon, s'il arrive à se coucher alors qu'il n'est même pas là,
c'est vraiment de la provocation de sa part.

Printemps...

Printemps, joli printemps,

un usurpateur, autoproclamé français, t'a-t-il découragé de venir cette année sur nos terres ?...

Il ne t'a cependant pas empêché d'être vert, à défaut d'être gai !

20 mai 2013

Elle voit des traducteurs partout (1) Choc des civilisations pour un ascenseur...

N'y a-t-il pas quelque chose de bêbête à apprécier un film, un livre simplement parce qu'on se reconnaît dans les personnages ? Telles ces ex-nymphettes qui s'identifient aux déjà-quasi-ex-nymphettes mises en scène par tel réalisateur, en soupirant d'admiration parce qu'elles retrouvent chez les protagonistes les affres de leur adolescence évaporée : « C'est tellement vrai ! » Ou pire, tels ces citoyens moyens scotchés devant un feuilleton qui reflète, paraît-il, leur quotidien, en à peine moins banal.

Je préfère largement ces œuvres universelles, dont on n'a rien en commun avec les héros, puisqu'elles peuvent se situer aux antipodes ou presque, et même pas à notre époque. Rien en commun... ou plutôt, si : l'essentiel. Exemple : Dersou Ouzala  (Akira Kurosawa, 1975 - J'avoue ne pas avoir lu le livre éponyme de Vladimir Arseniev.). Le lien avec ces êtres simplement humains est évident, profond, et tellement plus attachant que les peines de cœur de Machine à la plage. Mais bon, admettons que je n'aie pas eu les dispositions nécessaires pour faire ex-nymphette. Quoi qu'il en soit, il doit y avoir du besoin d'identification là-dessous.

Parfois, c'est non pas dans la fiction qu'on (enfin, moi, quoi) l'assouvit, ce bêbête besoin. C'est dans l'expression d'idées. Car en plus, on (toujours moi, quoi) a alors la satisfaction assez minable d'être confortée dans son avis, le seul, l'unique possible ! On se ravit par exemple à lire certains collègues, quand ils prennent la souris pour écrire leurs propres mots au lieu de traduire ceux des autres. On se réjouit tout en faisant aveu d'impuissance : « C'est exactement ce que je pense, mais si bien exprimé ! Je n'aurais trouvé que des mots maladroits pour le dire, qui auraient détourné ou exagéré ma pensée. » Idem à l'écoute de certains précieux artistes.

De là à se voir soi-même représentée, à s'exclamer in petto « Mais c'est moi, ça ! »... il y a une limite, que j'ai franchie pour le coup, en lisant dans un roman le passage suivant. Ce n'est plus du bêbête, c'est de l'idiotie caractérisée, cette identification à outrance :

« "Toi, tu es un toxicomane d'un genre très particulier, ta drogue, c'est la pizza !" Je n'ai pris conscience de mon avidité pour la pizza que très récemment. C'est sûr que la pizza est mon plat préféré, je ne peux pas m'en passer. À présent, tous les symptômes de la dépendance sont évidents. La pizza s'est mêlée à mon sang et me voici devenu un alcoolique de la pizza au lieu du vin. Bientôt je me fondrai dans la pâte et deviendrai pizza à mon tour. »

Je vous passe l'extrait sur la manie de nourrir les pigeons, mais c'est juste pour ne pas aggraver mon cas.

Je vous entends maugréer « Bravo. Tu as réussi à nous dissuader de le lire, ton bouquin. Ta carrière de critique littéraire est faite. Si tu crois qu'à la perspective de te retrouver à chaque page te goinfrant ou, qui pis est, donnant à des pigeons l'occasion d'en faire autant, on va se précipiter pour l'acheter... »

M'étonne pas de vous. Et si je vous disais que quelque part dans ce petit livre, un traducteur a le beau rôle ?  (Non, plus guère de rapport avec mon portrait de traductrice pizzamane à ce stade, rassurez-vous, je n'ai pas poussé l'assimilation jusque-là.) Des traducteurs, dans les bouquins, on en rencontre pas mal, tout compte fait. Mais en général,  ils sont plutôt antipathiques ou en tout cas pas attachants du tout. Ou bien, l'auteur ne leur affecte ce métier que parce qu'il lui faut un glandeur, disponible aux heures de bureau pour en faire l'instrument de son imaginaire. Là, non. On tient un véritable héros. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous dévoiler la fin, car s'il ne s'agit pas d'un roman policier, l'intrigue tourne cependant autour d'un meurtre, dont le coupable est à identifier.

Et surtout, c'est un livre touchant sur le personnage, universel par-dessous tout, de l'étranger (nan, ce n'est pas un texte militant-chiant, je vous vois venir). Parmi tous les protagonistes qui apportent chacun sa vision plus ou moins biaisée de la réalité, en témoignant tour à tour, avec leur expression propre (ce qui rend le roman intéressant aussi pour le style), le plus mal intégré dans le pays n'est pas forcément celui qu'on croit.

Voilà pourquoi je vous recommande – si tant est que ce blog ait à prescrire quoi que ce soit – la lecture de cet ouvrage, malgré son titre, pas plus « vendeur » que ce pitoyable billet. Rien à redire sur sa traduction, pour autant que je puisse en juger.

Amara Lakhous
Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio
Traduit de l'italien par Élise Gruau
Babel, Actes Sud, 2007

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Merci à N. qui me l'a offert ! Et qui, en visite à Rome, est allée exprès voir la Pizza Piazza Vittorio. L'histoire ne dit pas si N. a donné à manger aux pigeons.

14 mai 2013

Bizarres, vous êtes toujours aussi bizarres

Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas compilé quelques-unes des raisons (ce terme n'est peut-être pas toujours le plus approprié, en l'occurrence) bizarres qui vous amènent par ici.

Voici certains des mots-clés sur lesquels vous avez lancé votre recherche :

  • biotraducteur
  • biotraducteur ATLF
  • Matinales Paris Pont-Neuf SFT avril
  • blog Agessa

Même si vous vous trompez parfois d'adresse, cela fait plaisir

1. que vous vous intéressiez au métier
2. que vous atterrissiez ici lorsque vous voulez vous documentez à son sujet, ce qui prouve que mes balises électroniques ne sont pas trop mal posées
3. que cela me permette incidemment de détourner quelques lecteurs de chez mes amis de l'ATLF, de la SFT et de l'Agessa, ainsi que de leurs blogs respectifs, y compris inexistants :)

Je constate aussi qu'en saisissant le nom de certains copains-copines, vous tombez chez moi, ce qui me fait plaisir pour eux. Idem quand vous tapez mon nom de travers, ce qui me fait quand même plaisir, pour moi. Ou quand vous cherchez le titre d'un des livres que j'ai traduits.

***

Vos thèmes de recherche montrent souvent que vous ne tombez pas ici totalement par hasard, même si ce malheureux blog n'est pas sûr de vous avoir aidé à aboutir au résultat escompté :

  • farfouille en quebequois (sic)
  • espagne espace insécable
  • abécédaires en paperolles
  • amanda einsten en francais
  • bibliotheque cité des sciences queue (je ne peux mettre la présence de ce dernier mot-clé ici que sur le compte de notre antipathie commune pour les files d'attente)

***

Le catalogue qui suit, plus inattendu à première vue, n'est pas dénué d'un certain charme surréaliste à tonalité souvent animalière :

  • riviere de mots quai branly
  • adjectifs qui definit l'homme qui marche (re-sic)
  • i would not dignify this question by answering it
  • mouton à travers la fenêtre
  • araignée simulatrice
  • bol avec des oies acheter

 ***

Enfin, les inénarrables « hyérosolimitains » de Pierre Assouline et la grande classique « gageure » – bien qu'orthographiée « gajeure » (soupir) – sont toujours fidèles au poste, avec respectivement 3,70 % et 1,85 % des connexions ! Merci, mon prestataire, grâce à vous et à vos statistiques, je m'amuse bien. Grâce à vous, visiteurs, aussi.

12 mai 2013

Bribes ouïes (10)

Bribe de cocasserie involontaire, ouïe à la radio :

 

« C’est le tonneau des Danaïdes. Ça se remplit, mais…

...ça se vide aussi sec. »

10 mai 2013

Mot appris (27) - Europanto

Lors d'une lecture du Géant égoïste, d'Oscar Wilde, Félix Libris s'est complu à nous donner un passage de ce conte en europanto. L'europanto est une langue que nous nous sommes sans doute tous amusés à pratiquer, sans forcément le savoir, dès que nous avons eu acquis quelques bribes de langues étrangères.

Cette fois-là, l'europanto était concocté à base d'anglais, d'allemand et de français. C'était pendant l'une des « master classes » de lecture à haute voix, dispensées par ledit Félix. Eh non, ne cherchez pas, c'est fini pour cette année !

À noter que, de même que les autres Livreurs, Félix Libris prend soin de citer le nom du traducteur. Lors de sa lecture du Géant, il a même comparé plusieurs traductions, puis a choisi celle de Marcel Schwob (je regrette, je ne trouve pas la référence). J'avoue en toute prétention que ce n'était pas ma préférée.

07 mai 2013

Sauvons les dragons (6)

Ça faisait longtemps qu'un type en armure ne s'en était pas pris à un dragon.

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La brave bête ne s'est pas laissé faire. Nan mais.

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Saint Michel terrassant le dragon
(de toute façon, quand ce n'est pas lui, c'est Georges)
Malines, vers 1500
Musée du Moyen Âge, hôtel de Cluny, Paris

 

****

Cela dit, j'en connais un, de Dragon, qui mériterait parfois d'être un peu terrassé, pour lui apprendre à vivre. Lors de son dernier coup pendable, il m'a transformé les Myrmidons en
« émir bidon »...

05 mai 2013

Je traduis, tu traduis, ils traduisent ? (16) La pauvreté

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D'après vous, qui a besoin réellement d'une correction, pour cause
de « pauvre » performance ?

02 mai 2013

Mots appris (26) - Rocaillage et rusticage

Les mots « rocaillage » et « rusticage » font partie de la foule de choses qu'on apprend lorsqu'on écoute les jardiniers des parcs parisiens. Car, de temps en temps, ils s'expriment. Leur savoir n'a d'égales que leur passion pour leur métier et la modestie avec laquelle ils en parlent. 

Le rocaillage, vous devez vous douter de ce que c'est. Quant au rusticage,
voici ce qu'il consiste à réaliser :

2013-01-20 Rusticage Buttes DSCN6190_1220 (Small).JPG

Oui, ce truc-là même, qui ne trompe que les tous petits enfants. N'empêche, je le croyais, moi, que c'était du vrai bois.

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Avec la neige, ça fait bûche de Noël saupoudrée de sucre glace, hein ?

rocaillage,rusticage,parcs paris
© Ville de Paris

Eh oui, quand je vous parlais de rocaillage, cela ne consistait pas, dans ce contexte, à disposer des pierres pour créer des arrangements minéraux, mais carrément à fabriquer des rochers articiels ou à les réparer.

Tout, dans ce billet, est garanti authentiquement faux...
euh... vrai... euh... (soupir) je ne sais plus.

01 mai 2013

Faites circuler !...

... une circulaire comme on aimerait en lire plus souvent, surtout si leur contenu est mis en application.

Vlatipa que le Premier ministre demande au gouvernement, et donc aux services de l'État, d'utiliser la langue française. On pourrait croire que ça va de soi et que nos ministres ont d'autres chats à fouetter par les temps qui courent, mais bon, ne boudons pas notre joie.

Car en plus de rappeler l'utilité de la base France Terme – y compris pour éclairer d'un sourire, parfois, la face du lecteur, diraient les mauvais esprits –, Jean-Marc Ayrault fait l'éloge de la traduction (et, mieux encore, de la biotraduction !) :

« Nos administrations ont grand intérêt à recourir à la traduction, qui sert doublement notre pays. Elle contribue à la promotion dans le monde de nos savoirs, de notre expertise et de notre culture et, inversement, elle facilite le travail de veille et d'observation dans des domaines stratégiques (technologies, sécurité, défense...). Si la traduction automatique ou assistée par ordinateur peut satisfaire des besoins de traduction pressants ou massifs, je vous rappelle que seul le recours à des traducteurs professionnels permet de restituer avec précision la portée normative ou l'imprégnation culturelle d'un texte. »

Je le sais parce que c'est dans la page Actu de la SFT. Qui nous livre le lien vers la circulaire ministérielle. Merci la SFT, pour ce brin de muguet !

 

 

***

Digression :

Fansubbers égarés ici à la suite d'un inexplicable bug, euh, non, je veux dire bogue (hem) : apprenez que France Terme vous répertorie comme pratiquants du « sous-titrage sauvage ». Na.

N'en profitez pas pour entretenir auprès du consommateur une confusion avec la biotraduction ci-dessus évoquée, sous couvert d'une analogie douteuse avec le saumon. C'est pas parce qu'on est sauvage qu'on est bio, ni qu'on est bon.