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26 février 2013

Bribes ouïes (8)

Au théâtre, à l'entr'acte. Deux dames papotent à propos de la pièce :

« C'est toiletté, parce que c'est une traduction. »

 

...

20 février 2013

Je traduis, tu traduis, ils traduisent ? (15) l'écran

Vous en avez assez, des pages FesseBeurk et de leurs infos superficielles, où l'expression se résume à « amifier/désamifier » ?
Parmi les blogs, rares sont ceux qui apaisent votre fringale de connaissances, et ce ne sont pas les galéjades de L'Autre Jour qui vont la rassasier ?
Quant à la presse, vous trouvez qu'elle ne vous sert le plus souvent qu'une apologie des fansubbers et autres pirates ?
Vous voulez du lourd, de l'approfondi, du documenté, du travaillé, de l'écrit ?
Sur votre sujet préféré, la traduction en général, et la traduction audiovisuelle en particulier ?

Bref, vous en rêviez, ils l'ont fait.

Qui ? Les quelques collègues de l'ATAA composant son comité de rédaction.

Quoi ? La revue L'Écran traduit

Quand ? Dès aujourd'hui (je triche à quelques heures près). Normal, on est mercredi, jour de sortie pour le ciné.

Où ? Sur vos écrans (d'ordi).

Comment ? À la sueur du front d'une poignée d'érudits passionnés, qui viennent de passer quelques nuits blanches à mettre du noir et de la couleur sur l'écran en question.

 

Belle vie à toi, jeune revue, et bravo à tes rédacteurs !

Ils ont dit « Faites tourner », alors, ne nous en privons pas :)

19 février 2013

Lettre d'un jeune traducteur inexpérimenté

L'autrice de ce blog se fend de temps à autre de conseils à un jeune traducteur inexpérimenté, qui ne sont à vrai dire que de sournois règlements de comptes envers des traducteurs plus expérimentés mais pas forcément compétents, minorité qui sévit dans cette profession comme partout. De créature imaginaire, le jeune traducteur inexpérimenté est devenu réalité. Pour preuve : vlatipa qu'il entreprend de me glisser un billet (non, pas un bifton pour m'aider à boucler un début de mois difficile, Lecteur surestimant mon état de misère et les expédients auxquels j'en serais réduite). Promis-juré, il existe et c'est vraiment lui qui a rédigé cet article. Il le signe sous un pseudo qui respire l'optimisme (car il s'illusionne encore en croyant pouvoir bénéficier des prestations de Pôle-Emploi), pseudo tendance « avatar », que vous avez déjà vu dans les commentaires de ce blog : Assedix.

D'ailleurs, jamais L'Autre Jour ne tiendrait de propos aussi affligeants que ceux qui suivent. Lecteur qui idéalisais notre profession éthéréheu, la croyant se nourrir uniquement de belles phrases et de quelques substances aidant à tenir le coup, attends-toi à tomber de haut. Toi qui, comme moi, te réjouissais à l'idée de passer une de ces quelques journées par an où tu te dis que tu n'as pas choisi ce métier pour rien, car il te permet occasionnellement de croiser de fins esprits et de savourer leurs éminents discours, attends-toi à une ravageuse déception.

Le djeunz plein de foi en l'avenir, qu'on pensait assoiffé de connaissances et ne manquant pas une occasion de boire l'hydromel de la science et de l'expérience couler des lèvres de ses aînés... eh bien, il se rend à leurs nobles réunions non pas pour les écouter mais simplement pour se faufiler dans la place. Ensuite, son but avoué n'est que de taper l'incruste parmi les vihaillepiz de l'édition, siffler des bulles et – comme quoi il lui reste un semblant de candeur – saucissonner.

Pas joli-joli, tout ça. Je vous aurais prévenus. Je sors en soupirant. Toute une éducation à refaire, et encore moult conseils qui tomberont dans l'oreille d'un sourd, je le crains, d'autant plus que cette génération a l'ouïe gâchée par le MP3.

***

Billet d'Assedix intitulé :

Visite du jeune traducteur au Salon du Livre

 Chaque année, à la fin du mois de mars, les abords de la Porte de Versailles sont le théâtre d’un phénomène migratoire des plus curieux qui voit se regrouper pour une petite semaine toutes les espèces biblicoles dans le sud de la capitale. Au milieu de ce mouvement global, le Traductor Provincialis (noms vernaculaires : plouc, petzouille, provençal : o chomedu***), a un comportement tout à fait singulier, particulièrement marqué chez les individus en bas âge (djeun’s/djeun’sette).

 Le mois de février marque le début des pérégrinations qui voient le djeun’s gratter à toutes les portes virtuelles pour obtenir la fameuse invitation qui lui ouvrira les portes du saint des saints : la soirée d’inauguration du Salon. Mais, sa condition de provincial le cantonnant aux éditeurs désargentés (ou pingres) qui n’ont cure de lui procurer ce graal, il doit s’en remettre à la malice de ses congénères qui organisent leur transhumance avec 24 heures d’avance sur le reste de l’écosystème et investissent les lieux avant que les plus hauts maillons de la chaîne éditoriale ne s’en emparent.

 Muni de son précieux sésame pour les Rencontres de la traduction, le djeun’s monte à la capitale empli d’enthousiasme à l’idée de mettre, d’une part, un visage sur les noms qui peuplent sa boîte mail (outre Viagra, Cialis et Levitra) et, d’autre part, la main sur*** cette mystérieuse consœur qui s’est mis en tête de le mentorner.[1]

 Au fait de la légendaire élégance parisienne et ne tenant pas à être en reste, il se met sur son trente-et-un et sort pour l’occasion son survêtement le plus élégant, sa casquette dernier cri et va même jusqu’à se fendre d’un coup de cirage sur ses baskets blanches. Ainsi pimpé, il entend bien faire pâlir de jalousie les collègues[2] et attirer sur lui les regards admiratifs d’éventuelles éditrices venues s’encanailler parmi les traducteurs…

  — Pas si vite, jeune d’jeun’s ! lui lance un vigile en lui barrant la porte. Tout se mérite dans le petit monde de l’édition (sauf peut-être les contrats) et il te faudra d’abord affronter plusieurs épreuves dignes de Fort Boyard avant de pouvoir échanger librement quelques mots avec tes alter-ego(te)s et te mêler au gratin.

 Et effectivement, comme l’en avise ce sage gardien, le chemin de l’open bar est pavé d’embûches.

 Tout d’abord, il faudra écouter les vieux de la vieille lui expliquer un métier dont, fort de ses 7 mois et demi d’expérience et de son master Traduction et Chômage, le djeun’s prétend connaître toutes les arcanes. Les entendre énumérer leurs faits d’armes, réciter leur propre légende et narrer la guerre sans merci qu’ils ont menée contre un vil correcteur qui s’était permis d’amender leur ponctuation, souillant par là de ses doigts profanes la mémoire de l’Auteur. Ou rappeler comment, à force de courage et de volonté, ils ont réussi à imposer chez leur éditeur la traduction d’un poète du Daghestan injustement méconnu dans sa contrée d’origine, grâce à leur foi en la littérature et par le truchement de leurs contacts au CNL.***

 Ensuite, voir sans broncher un cadre supérieur de l’édition se laisser gagner par l’hystérie en décrivant le tsunami numérique qui va tous nous emporter – il ne se déplace d’ailleurs jamais sans une bouée de sauvetage cachée sous sa chemise – avant de nous inviter à nous prosterner devant ces « merveilleux moyens de communication modernes qui démultiplient la circulation des idées » et à respecter une minute de silence à la mémoire du libraire inconnu.

 Ébranlé par ces deux tables rondes (c’est sûrement comme ça qu’ils disaient « prêchi-prêcha » du temps du roi Arthur), le jeune ambitieux devra encore rester en éveil, ou du moins garder les yeux ouverts et la bouche fermée tandis qu’on lui vantera la coopération des traducteurs à l’échelon européen (« Traducteurs de tous les pays, unissez-vous ! ») en invoquant d’étranges sociétés secrètes – quoique publiques du point de vue de leur financement. À défaut de comprendre quoi que ce soit aux rapports entre RECIT et CETL, le jeune diplômé pourra toujours se féliciter de connaître la différence entre un sigle et un acronyme.

 Viendra alors l’heure du buffet. Avec un peu d’astuce, le djeun’s saura mettre à profit la déception qui s’abat sur lui lorsqu’il ne trouve que verrines et macarons là où il espérait des chips et du saucisson***. Arborant une mine de circonstance, il peut se joindre à un petit groupe unanime pour déplorer le fait que les langues rares soient si rares et vilipender l’omniprésence de la littérature mainstream aseptisée qui laisse dans l’ombre le Journal de Birgit Jansen ou Arjen van Potter et l’herbe philosophale.

             Beaucoup sont alors tentés de lâcher le morceau pour partir, la truffe au vent, en quête du McDonald’s le plus proche – erreur fatale car seuls les individus les plus résistants, capables d’affronter le ventre quasi-vide une autre demi-journée de conférences, voient s’ouvrir devant eux les portes de la soirée VIP, les bouteilles de champagne sur le stand de Gallimard et, pour les plus habiles, les bras des assistantes d’édition. Les autres auront fait le déplacement pour rien. Mais Dieu, que la nature est belle…



[1] Pur produit de la génération du zapping, il n’hésite pas à mêler les souvenirs de son enfance aux héros de l’Antiquité grecque, à faire fusionner les images mentales de sa nourrice avec la représentation qu’il se fait de Mentor, quitte à créer un monstre androgyne***.

[2] Oui, le jeune traducteur en question est marseillais et répète à l’envi ce terme impropre***.

 

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Commentaires de l'Autre Jour :

*** Es-tu sûr que ce n'est point du corse, plutôt, jeune Polyglotte ?

*** Une flopée de commentaires possibles. Ex. : Honni soit / Mazette, vite, un lifting / Vade retro, Jeune Satanas Inexpérimenté / Des promesses, toujours des promesses.

*** L'Autre Jour décline toute responsabilité quant aux propos tenus ici par les créatures, mal embouchées ou ignorant le respect, qui squattent régulièrement ce blog : nuages, poules d'eau, jeunes traducteurs expérimentés, etc.

*** Avouons en grand secret que sur ce point-là, je partage les options plus chipsophiles que verrinophages du Djeunz.

*** Faut-il être magnanime pour se faire traiter sans broncher de monstre androgyne (à base de nourrice, qui pis est + faut le faire) sur son propre blog.

*** Mais non, pas impropre, puisque je l'emploie à l'envi aussi, y compris dans son sens méridional de « copains ».

16 février 2013

Des livres et nous, Livreurs !

Les Livreurs, ce sont des gens qui lisent à haute voix et avec talent, pour nous, le public. Des nouvelles ou des extraits de livres, choisis sur des thèmes divers. Exemple, d'un remarquable à-propos le jour de la Saint-Valentin : l'amour. Sachant que comme le rappelle leur maître de cérémonie, le célèbre Félix Libris, les histoires d'icelui sont d'autant plus intéressantes qu'elles finissent mal.

Parmi les auteurs des pages succulentes que nous ont livrées les Livreurs l'autre jour, Diderot et le divin Marquis s'étaient invités, comme on pouvait s'y attendre. Pour l'occasion, ils étaient flanqués d'une certaine religieuse et d'une jeune mariée partie sur la bonne voie dans l'existence, car fort bien instruite par une mère avisée.

Quelques noms, plus contemporains, pour vous allécher rétrospectivement : Boileau-Narcejac, Desproges, Marguerite Duraille (alias Patrick Rambaud, avec son Mururoa mon amour). Et deux titres avec mention spéciale pour mon goût : « La Randonnée », dans Toutes blessent, la dernière tue, de Gilles Mazuir, éditions Bérénice, et
« Le Croissant », dans Le Chameau sauvage, de Philippe Jaenada (édition Julliard). Un croissant dans lequel, si je puis dire, les spectateurs ont dû être assez nombreux à se reconnaître.

Les auteurs de ces deux derniers textes avaient été bien inspirés d'être là en chair et en os***, car en cette occasion, leurs œuvres étaient doublement lues et prenaient un relief qui, même pour eux, devait être extraordinaire. En effet – et il s'agissait d'une première –, des interprètes en langue des signes étaient sur scène auprès des Livreurs. Elles donnaient leur version simultanée – voire anticipée, dans un cas – de la lecture, devant un parterre de sourds et d'entendants également écroulés de rire.

Car les histoires d'amour des Livreurs finissent mal, certes, mais ils les recueillent dans le plus beau répertoire de l'humour noir, et il en va de même pour les thèmes de leurs autres soirées (animaux, polar...). Leur interprétation ne fait que le noircir encore, évidemment. Alors, vous imaginez (non, il aurait fallu que vous le vissiez – oui, je fais vriller le couteau dans la plaie) ce que ça pouvait donner, avec leurs incroyables acolytes, Maud Colin et Sandrine Schwartz, les traduisant en LSF... Une LSF plus que jamais à la sauce « mime et pantomime ».

Vous l'aurez compris, rien d'éthéré dans ces joyeux cénacles, baptisés Bal à la page. « Bal », car on y danse ! Enfin, seulement si on veut. Les séances de lecture alternent avec des intermèdes où on se trémousse soit à sa guise, soit derrière un « coach » embauché spécialement pour montrer quelques pas faciles et remuants à un public de tous âges, qui est là pour s'a-mu-ser.

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L'idée de vous dandiner sur de pourtant fameux tubes des années 1980 ou autres vous révulse ? Pas grave,
les Livreurs ont aussi à leur programme des lectures sans danse. Vous aurez un aperçu de ces séances en assistant aux « master classes » que donne actuellement toutes les semaines (le célèbre)
Félix Libris
. Elles ont le mérite supplémentaire d'être gratuites. Les soirées payantes sont d'un prix modique. Rapport plaisir/prix imbattable.

 

Il est à remarquer qu'à part (le célèbre) Félix Libris, les Livreurs demeurent dans l'anonymat. En revanche, ils prennent soin de citer leurs sources en détail, traducteurs compris.

 

 

Vous me haïssez de vous avoir comme d'habitude fait louper un évènement que vous n'auriez raté pour rien au monde, si seulement je vous en avais informés trois jours plus tôt ? Si j'avais daigné vous faire part du Bal à la page avant la Saint-Valentin, et non après, avec ma sournoiserie habituelle, vous auriez envoyé dîner aux chandelles et bouquets de roses hors de prix par-dessus les moulins ? Confondants de mauvaise foi, vous ne méritez pas que je vous annonce le prochain Bal à la page. Soirée Oulipo. Je n'en dirai pas plus !

Soyez braves, ne déferlez pas en masse les prochaines fois, ou du moins, laissez-moi une place.

 

***Hé hé, j'avais tapé « en or ». Souhaitons-leur des ventes et des droits d'auteur à la hauteur du lapsus.

15 février 2013

Bribes ouïes (7)

Lieu : le plus beau parc de Paris, pentu à souhait

Temps : neigeux


Bribe ouïe-c'est-affligeant :


« On aurait dû prendre la caisse des chats, ça aurait fait une belle luge. »

08 février 2013

Ah, les bonshommes !... (promo 2013, suite)

On en tient un !

Conçu, vêtu, bichonnu par Valentine, Violette, Nièces de Lor et Lor de leurs blanches mains — forcément.

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                                                            © Lor

Classieux autant que chicos, hein ?! Bravo, les filles !

Commentaire de la maman (du bonhomme et des filles) :

J'envoie ma modeste contribution avec ce bonhomme réalisé en janvier avec mes nièces, mais que l'on peut sans doute appeler « feu », au vu des températures printanières que l'on a eues depuis...
Tu notes qu'il ne fait aucun compromis en termes d'élégance.

(...)

C'était difficile, de faire des bonhommes, ce jour là (avis que j'ai entendu chez différentes personnes) car la poudreuse était trop fraîche et s'effritait entre les doigts... je salue donc le mérite de tous les autres artistes en la matière. Personnellement, je suis rentrée gelée et j'ai eu l'onglée aux pieds et aux mains : un bonheur !

 

Merci, Lor ! Lor dit « feu », en raison d'un méchant redoux qui aurait été fatal à ce magnifique bohomme. Mais non, puisqu'il est ici, parmi nous... :)

 

Comment ça, « Blog faignant qui, non content de ne pas écrire de billets, emprunte sans vergogne les photos et textes des copains ! » ? Rappelons le principe de cette rubrique, à laquelle vous êtes vivement invités à contribuer ! Le réchauffement de la planète n'est pas une excuse valable pour y couper.