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16 février 2013

Des livres et nous, Livreurs !

Les Livreurs, ce sont des gens qui lisent à haute voix et avec talent, pour nous, le public. Des nouvelles ou des extraits de livres, choisis sur des thèmes divers. Exemple, d'un remarquable à-propos le jour de la Saint-Valentin : l'amour. Sachant que comme le rappelle leur maître de cérémonie, le célèbre Félix Libris, les histoires d'icelui sont d'autant plus intéressantes qu'elles finissent mal.

Parmi les auteurs des pages succulentes que nous ont livrées les Livreurs l'autre jour, Diderot et le divin Marquis s'étaient invités, comme on pouvait s'y attendre. Pour l'occasion, ils étaient flanqués d'une certaine religieuse et d'une jeune mariée partie sur la bonne voie dans l'existence, car fort bien instruite par une mère avisée.

Quelques noms, plus contemporains, pour vous allécher rétrospectivement : Boileau-Narcejac, Desproges, Marguerite Duraille (alias Patrick Rambaud, avec son Mururoa mon amour). Et deux titres avec mention spéciale pour mon goût : « La Randonnée », dans Toutes blessent, la dernière tue, de Gilles Mazuir, éditions Bérénice, et
« Le Croissant », dans Le Chameau sauvage, de Philippe Jaenada (édition Julliard). Un croissant dans lequel, si je puis dire, les spectateurs ont dû être assez nombreux à se reconnaître.

Les auteurs de ces deux derniers textes avaient été bien inspirés d'être là en chair et en os***, car en cette occasion, leurs œuvres étaient doublement lues et prenaient un relief qui, même pour eux, devait être extraordinaire. En effet – et il s'agissait d'une première –, des interprètes en langue des signes étaient sur scène auprès des Livreurs. Elles donnaient leur version simultanée – voire anticipée, dans un cas – de la lecture, devant un parterre de sourds et d'entendants également écroulés de rire.

Car les histoires d'amour des Livreurs finissent mal, certes, mais ils les recueillent dans le plus beau répertoire de l'humour noir, et il en va de même pour les thèmes de leurs autres soirées (animaux, polar...). Leur interprétation ne fait que le noircir encore, évidemment. Alors, vous imaginez (non, il aurait fallu que vous le vissiez – oui, je fais vriller le couteau dans la plaie) ce que ça pouvait donner, avec leurs incroyables acolytes, Maud Colin et Sandrine Schwartz, les traduisant en LSF... Une LSF plus que jamais à la sauce « mime et pantomime ».

Vous l'aurez compris, rien d'éthéré dans ces joyeux cénacles, baptisés Bal à la page. « Bal », car on y danse ! Enfin, seulement si on veut. Les séances de lecture alternent avec des intermèdes où on se trémousse soit à sa guise, soit derrière un « coach » embauché spécialement pour montrer quelques pas faciles et remuants à un public de tous âges, qui est là pour s'a-mu-ser.

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L'idée de vous dandiner sur de pourtant fameux tubes des années 1980 ou autres vous révulse ? Pas grave,
les Livreurs ont aussi à leur programme des lectures sans danse. Vous aurez un aperçu de ces séances en assistant aux « master classes » que donne actuellement toutes les semaines (le célèbre)
Félix Libris
. Elles ont le mérite supplémentaire d'être gratuites. Les soirées payantes sont d'un prix modique. Rapport plaisir/prix imbattable.

 

Il est à remarquer qu'à part (le célèbre) Félix Libris, les Livreurs demeurent dans l'anonymat. En revanche, ils prennent soin de citer leurs sources en détail, traducteurs compris.

 

 

Vous me haïssez de vous avoir comme d'habitude fait louper un évènement que vous n'auriez raté pour rien au monde, si seulement je vous en avais informés trois jours plus tôt ? Si j'avais daigné vous faire part du Bal à la page avant la Saint-Valentin, et non après, avec ma sournoiserie habituelle, vous auriez envoyé dîner aux chandelles et bouquets de roses hors de prix par-dessus les moulins ? Confondants de mauvaise foi, vous ne méritez pas que je vous annonce le prochain Bal à la page. Soirée Oulipo. Je n'en dirai pas plus !

Soyez braves, ne déferlez pas en masse les prochaines fois, ou du moins, laissez-moi une place.

 

***Hé hé, j'avais tapé « en or ». Souhaitons-leur des ventes et des droits d'auteur à la hauteur du lapsus.

Commentaires

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Morgane Cuoc, chargée de la Communication des Livreurs, m'a envoyé ce message. Pas peu fière, je le reproduis ici.

"Bonjour, Toute l'équipe des Livreurs vous remercie pour l'article fort élogieux que vous avez publié sur notre soirée de la Saint Valentin. C'est toujours avec un grand plaisir que nous voyons notre public repartir satisfait des soirées que nous organisons, et nous sommes très heureux de votre initiative, qui témoigne de l'intérêt que vous portez à notre travail - intérêt qui plus est exprimé par une belle plume. Nous vous remercions encore une fois pour votre article, et nous pouvons dire - et vous voudrez bien nous excuser du jeu de mot si vous le trouvez mauvais - qu'il n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd... Cordialement."

L'Autre Jour (enfin, moi, quoi) :
"
Mille mercis pour votre gentil mot, que le prestataire du blog m'a communiqué.

Je profite de l'occasion pour vous redire le plaisir que j'ai à assister à vos séances et à admirer vos talents à tous. Je m'en vais d'ailleurs ce soir à la Master Class du grand Félix L. Je me réjouis de pouvoir mettre un nom maintenant sur l'une d'entre les autres Livreurs, en plus des quelques pistes trouvées dans votre programme !

Pour ce qui est des jeux de mots, bons ou mauvais, j'en suis friande et j'ai donc accueilli le vôtre avec joie. Le presque aussi grand Victor H. ne disait-il pas qu'ils sont "la fiente de l'esprit", ce en quoi il faut évidemment voir un compliment. Je pense que les sourds qui ont assisté à la soirée du 14 seraient les premiers à en rigoler.
"

Morgane Cuoc :
"
Nous sommes uniquement lecteurs, et pas comédiens. L'art de la lecture à haute voix consiste à adapter les qualités du comédien, c'est à dire représenter le plus justement les sentiments, mais sans jamais jouer véritablement les textes ; il s'agit de le faire vivre pleinement, d'en restituer les images. Mais il est vrai que la limite est fine entre ces deux métiers, et nous nous efforçons de ne jamais la franchir dans l'intérêt des textes que nous lisons...

Je parle d'ailleurs au nom des Livreurs, car je ne suis pas une des lectrice, mais chargée de communication, vous n'aurez donc toujours pas de nom à mettre sur les anonymes Livreurs!
"

Écrit par : L'Autre Jour | 20 février 2013

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