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26 novembre 2014

Gageure, le retour (tant attendu)

Cela faisait longtemps que ce blog acariâtre ne s'était pas excité sur la prononciation du mot « gageure ».

L'autre jour, un jeune paysan évoquait à la radio ses difficultés pour monter son AMAP. Comme il avait sans doute eu la chance d'entendre, dans son entourage et à l'école, « gageure » prononcé « gageure », il le prononçait naturellement « gageure ». Normal, quoi. (Si ce paragraphe vous laisse perplexe, voyez le commentaire de Marie-Céline et ma réponse, en fin de billet.)

Plus ou moins à la même période, de petits films étaient en lice (et non en « lisse » – heureusement que Marie-Céline a l'œil !)  dans le cadre d'un concours visant à promouvoir la traduction. L'auteur de l'un d'eux, qui se trouvait être lui-même traducteur, utilisait le mot « gageure », prononcé « gajeure ». Plus habitué à la langue écrite que parlée, laissait-il contaminer celle-ci par celle-là ? Trouvait-il qu'après tout, puisque cette prononciation figurait dans le dictionnaire – quoique avec la mention « critiqué » ou « à éviter » –, il était en droit de l'employer ? Sais pas.

Une chose est sûre, c'est que réaliser un film (de même que faire un dessin ou un logo) sur un sujet aussi abstrait que la traduction, c'en est une, de gageure. Une autre chose de sûre : mon chouchou dans la sélection a gagné le concours, comme je l'ai appris par le blog de l'ATLF.

 

Words Travel Worlds
Cristina Savelli et Alessandra Maldina


Concours de vidéos du CEATL,
Conseil européen des associations de traducteurs littéraires
Septembre 2014

 

Bravo, mesdames !

Il est chouette, hein ?

Ces sourires pourraient tout aussi bien naître de la lecture d'un rapport d'activité, d'un brevet ou d'un manuel de bricolage bien traduits. Si, si, je vous assure. :)

 

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À la suite du pertinent commentaire de Marie-Céline, je résume :

« Gageure » se prononce « gajure » et non « gajeure ».

25 novembre 2014

Marie, mon ciel ! (26)

Ce n'est pas beau, ça ?

 

2014-11-25 Nath coucher soleil (Small).jpg

Elle ne fait pas que bien traduire l'italien, Nathalie.
Merci à toi d'alimenter ce blog, qui a plein d'idées de billets
mais pas l'énergie pour les rédiger !
On ne dira pas (d')où la photo est prise. D'ailleurs, on ne le sait pas.

07 novembre 2014

Ils sont venus, ils sont tous là

Quand on sollicite quelque chose auprès de la Scam (Société civile des auteurs multimédia), qu'on lui pose une question tordue, qu'on lui soumet un problème inédit, on obtient satisfaction. Elle va même jusqu'à rendre à ses adhérents des services que les plus vicieux d'entre nous n'oseraient attendre de sa patience et de sa bonne volonté. C'est comme ça. La Scam, elle est gentille et on l'aime.

Cette fois, sans qu'on ne lui demande rien, elle nous a communiqué à tous la liste des traductions de documentaires que nous avons déclarées auprès d'elle. Nos rejetons, en quelque sorte.

Liste Oeuvres TV - Marie-Christine GUYON.pdf

Quand je vous disais qu'ils étaient tous là.

C'est pas beau, ça ? Un train qui arrive non seulement à l'heure mais même en avance car il anticipe nos rêves les plus fous souhaits... Merci, chère Scam.

Et merci à Anthony Panetto qui nous a fait part de l'entrée du train en gare !
Et ce, via le forum de l'ATAA (Association des traducteurs-adaptateurs de l'audiovisuel).
Eh oui, ça sert à quelque chose d'adhérer. :)

 

 

Amis lecteurs également adhérents de la Scam, si ça vous amuse de pavoiser comme moi dans ce billet, envoyez-moi vos listes de documentaires diffusés, je me ferai un plaisir d'insérer les liens ici (si le volume des fichiers et ma technique parfois flageolante le permettent).

 

 

La Scam est une société de répartition des droits de diffusion
d'œuvres audiovisuelles documentaires.

Payés, les interprètes ? Y a pas d'justice !

Vous ne savez pas la meilleure ? Il semblerait que les cousins interprètes prétendent se faire payer pour leur boulot, notamment et y compris quand ils travaillent pour la Justice. Sont gonflés, tout de même. Par chance, le ministère, futé, a trouvé moyen d'échapper à leurs griffes rapaces. Jusqu'à ce qu'il se fasse allumer... par la Justice.

C'est dans un article du Canard enchaîné signé Didier Hassoux (22/11/2014, page 3) et intitulé La justice aligne le ministère de la Justice.

Pas grave, la justice se débrouille par d'autres biais. Cette fois, c'est aidée par la police judiciaire, pas à cours de ressources, humaines plutôt que financières. Et c'est de la fiction mais le polar a l'air plutôt bien documenté :

« Avant de passer à l'échelon local, Olivier et Alice firent le tour des autres services de la PJPP à la recherche de collègues capables d'assurer une conversation téléphonique en arabe, en espagnol, en grec et en italien pour s'adresser directement aux autorités de police locales. La justice avait souvent affaire à des interprètes, mais il faudrait les payer, et Martin leur avait fermement conseillé d'utiliser leurs connexions et de se mettre en quête de bonnes volontés bénévoles.

Pour l'arabe, ils trouvèrent assez facilement une jeune lieutenant des stups, et un des huissiers à l'étage de la direction était d'origine espagnole. Pour le grec et l'italien, ils ne trouvèrent personne, mais Martin leur dit que d'après ses souvenirs, Laurette parlait plutôt bien italien. Pour une fois, ce ne serait pas son expertise psychologique qui serait mise à contribution. Pour le grec, ils allaient devoir faire appel à des compétences extérieures, mais Olivier avait repéré la fille d'un traiteur grec de la rue Saint-André-des-Arts – super jolie en prime – et il n'aurait qu'à traverser la Seine pour se faire assister tout en mangeant des feuilles de vigne farcies et des baklavas. D'une pierre trois coups. »

C'est dans :

Dame d'atout
Alexis Lacaye
Éditions du Masque
2014
p. 285

 

Pour une fois que ce blog monomaniaque
ne voit pas que des traducteurs partout...

 

06 novembre 2014

Bribes ouïes – Dans l'autocar, avec l'accent

Dans l'autocar, la vieille génération entame la conversation. Un rang devant, la jeune génération (= moi, faute de mieux – j'en vois qui rigolent), toutes oreilles dehors, n'en perd pas une miette. Ça se met à causer jardinage et botanique chez les papés and mamés.

– Té, tu dois savoir ça, toi. Un romarin, ça se taille comment ?

– Ça se taille pas. C'est une plante sauvage.

– Celui-là, il est apprivoisé. Mais il devient tellement énorme qu'il me bloque la porte du cabanon.

Et les voilà partis pour des kilomètres, à papoter sauge, hysope, pèbre d'ase (enfin, sarriette, quoi), arquebuse...

« Arquebuse » ? Moi qui ne connaissais que la liqueur. Un nouveau mot à ranger dans ma besace ? Eh oui, une fois rentrée à la niche, je vérifierai et découvrirai que c'est un des noms de l'armoise citron ou aurone mâle.

Et vas-y qu'ils enchaînent sur l'argousier, font un détour par l'arbousier puis bondissent à l'assaut des kakis. Dommage, le car s'arrête, on est arrivés.

Le troisième âge les anciens les seniors les vieux (ben quoi, on dit bien « les jeunes ») peuvent parler comme ça de cueillette de champignons ou de variétés de pommes pendant des après-midi entiers. Je ne me lasse pas de les écouter.