30 mars 2014
« Traduire, c'est trahir »
Ce point de vue peut tuer.
Il s'agit en l'occurrence des cousins interprètes et, plus particulièrement, de ceux qui risquent de perdre la vie parce qu'ils ont assisté les forces internationales en Afghanistan.
C'est sur France Inter, dans l'émission d'Alain Le Gougec, Pascal Dervieux et Lionel Thompson, Interception, d'aujourd'hui dimanche 30 mars 2014.
11:43 Publié dans À travers mots, Ceci n'est (vraiment) pas d'la critique radiophoni | Commentaires (0) | Lien permanent
28 mars 2014
Je traduis, tu traduis, ils traduisent ? (17) Le beurre dans les épinards
Pour une fois, j'ai attrapé dans le métro non pas un rhume, des puces ou un portefeuille des bleus mais un magazine gratuit. Je ne regrette pas ma lecture. Outre un dossier sur la littérature argentine, cela parle de traduction, à la rubrique Emploi.
La journaliste y interviewe une jeune « traductrice pour un site de vente en ligne et auto-entrepreneuse », originaire d'un pays d'Europe de l'Est. Rebaptisons-la A.
Voyons voir comment elle porte sa double casquette de salariée et d'indépendante. Accessoire vestimentaire superposé qui, selon son témoignage, n'est pas rare. C'est possible. Moi, j'ai plutôt entendu parler de salariés d'autres métiers (profs, par exemple) qui exercent à côté de leur emploi l'activité de traducteurs. Mais des traducteurs faisant traducteurs en dehors de leurs heures de travail, je n'en connais pas. Pas de sarcasme de ma part là-dedans, c'est peut-être une question de combinaison de langue. Et puis il est vrai que des collègues salariés, je n'en connais quasiment pas, sauf quelques-uns, collaborateurs d'agences de traduction ou d'organisations internationales.
« C'est donc tout naturellement », dit-elle... Là, on s'attend à une évidence. L'évidence, c'est que ses contacts lui proposent des travaux vers le français. J'espère qu'elle maîtrise les deux langues à égalité.
L'avantage de la double casquette, c'est qu'elle permet d'aborder des domaines différents. C'est sûr, c'est enrichissant de varier et ce n'est pas une touche-à-tout de mon espèce qui dirait le contraire. En l'occurrence, l'un des domaines où exerce A. à temps perdu pour se changer du marketing qui l'occupe dans la journée, c'est le droit.
L'interview, quoique brève, est instructive, car on apprend ensuite dans quelle mesure l'activité annexe de la jeune femme lui permet de « mettre du beurre dans les épinards ». À raison d'environ 5 heures par semaine, elle gagne 200 à 250 euros supplémentaires par mois.
Admettons l'hypothèse que ce mois est un mois de février ; qu'elle a gagné plutôt 250 que 200 euros ; que ce revenu est net. Selon cette hypothèse optimiste, cela fait du 12,5 euros par heure.
Je comprends bien que ses clients dans son pays d'origine soient soumis à une différence de niveau de vie défavorable et n'aient pas de rétribution mirobolante à offrir, à la hauteur du niveau de vie du pays où elle réside. Je me demande cependant si ses compatriotes traducteurs indépendants, vivant en France comme elle, exercent tous dans des conditions de rémunération équivalente. Et surtout, j'espère que pour sa part, son employeur, la société de vente en ligne, ne tient pas de raisonnement au rabais, contraignant cette salariée à ne bouffer que des épinards et à chercher ailleurs un tout petit peu de beurre.
Source : À nous Paris
17-23 mars 2014
Article de Sylvie Laidet
intitulé 3 questions à A...
Page 49
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L'avis des animaux
23:24 Publié dans Ronronnements de satisfaction | Commentaires (1) | Lien permanent
23 mars 2014
Bribes ouïes (12) - Le maire de ma mère
Derrière moi, une femme et son petit garçon entrent dans l'école-bureau de vote :
— On vote pour quoi ?
— Pour le maire.
— Pour le maire de l'école ?
— Non, pour le maire de Paris.
— Mais dans l'école.
23:13 Publié dans Bribes ouïes | Commentaires (2) | Lien permanent
20 mars 2014
Elle voit des traducteurs partout (4) - Diderot
Encore un à qui traduire évite de tirer le diable par la queue, d'autant plus que sa femme est simple lingère et qu'ils ont quatre marmots à nourrir.
Lors de la précieuse émission de Mathieu Vidard sur France Inter,
La Tête au carré (3 octobre 2013 – les nouvelles sont toujours fraîches sur ce blog), on cause de l'Encyclopédie de d'Alembert et Diderot.
À propos de ce dernier et pour expliquer comment il en est venu à participer à l'Encyclopédie, l'un des intervenants, Colas Duflo, professeur de littérature, dit que « les intellectuels du XVIIIe siècle doivent gagner leur vie. Et pour cela, Diderot a commencé à traduire de l'anglais. Il a été engagé dans cette immense entreprise qu'est l'Encyclopédie d'abord parce qu'il avait traduit le Dictionnaire de médecine de James. Du coup, il est engagé parmi les gens chargés d'adapter en français la Cyclopædia de Chambers. [...] À l'origine, l'Encyclopédie est surtout un grand projet commercial lancé par [...] des libraires pour adapter la chose en France. C'est l'époque des dictionnaires et des encyclopédies. »
L'autre intervenant, Jean Pruvost***, lexicologue, ajoute : « Les grands porteurs de dictionnaires monolingues ou d'encyclopédies sont bilingues ou très doués dans une autre langue. C'est le cas de Diderot, qui est vraiment réputé comme traduisant très bien l'anglais [...] Il l'a étudié chez les jésuites et il est allé en Angleterre... »
Colas Duflo : « Et surtout, il apprend l'anglais dans des dictionnaires latin-anglais. »
[rires des participants, à l'idée que l'anglais s'étudie à l'époque comme une langue morte]
Sa fortune posthume faite, le bonhomme, dont on célèbre cette année le 300e anniversaire de la naissance, peut désormais se passer de traduire. Il se consacre actuellement à envoyer à son amoureuse des lettres dans lesquelles, en plus de lui crier combien elle lui manque, il évoque ses débats avec la bande de Philosophes qui l'hébergent loin de sa belle. Il écrit ses bafouilles jusqu'à fin mars à Paris, dans les jolis combles du musée Cognacq-Jay (avant de partir pour Avignon en juillet prochain) :
Comme si j'étais à côté de vous...
Lettres à Sophie Volland
Adaptation et mise en scène : Dominique Lurcel
Jeu : Mathieu Desfemmes
Piano : Florence Pavie
Compagnie Passeurs de mémoires
*** Lequel organise, viens-je d'apprendre,
les Journées des dictionnaires, aujourd'hui et demain.
Enfer et traduction, tout tombe en même temps ;(
Le principe de la rubrique Elle voit des traducteurs partout est rappelé ici.
10:15 Publié dans Elle voit des traducteurs partout | Commentaires (2) | Lien permanent
19 mars 2014
Enfin (un peu plus) riches !
À l'avant-veille du salon du Livre de Paris, je trouverais dommage que passe inaperçue, parmi une foule d'autres intéressantes informations relatives à la traduction (articles de presse, émissions de radio et de télévision...***), cette nouvelle :
« L'Association des traducteurs et le syndicat des Éditeurs ont conclu un accord garantissant aux traducteurs une indexation de leurs honoraires sur les traitements de la fonction publique. »
Piètre copiste, j'ai omis de reproduire l'adjectif indiquant que l'histoire se passe en Suède... :)
Vous pourrez lire la suite sur le blog de l'ATLF, dans un billet intitulé Une avancée pour les traducteurs suédois.
*** Pour me faire pardonner cette fausse joie, quelques sources des intéressantes informations consacrées à la traduction que j'évoquais plus haut - je compléterai si j'en apprends davantage :
- Un article d'Élisabeth Philippe dans Vanity Fair, numéro du mois de mars 2014 : « Les traducteurs sortent de l'ombre » (principalement consacré à la littérature nord-américaine)
- 4 émissions de France Culture sur la traduction,
dans Les Chemins de la connaissance.
- Un reportage en clair sur Canal+, La Nouvelle Édition, jeudi 20 mars vers 13h 20, à propos de l'École de traduction littéraire du Centre national du livre. Il sera ensuite visible sur le site de l'émission à partir de 15h.
Rectificatif : aux dernières nouvelles, le reportage ne passera que le mercredi 26 mars ou... à la saint-glinglin ? (Un peu plus tard) Ah ben tiens, le voilà enfin, il est ici.
- Un article à prévoir dans Le Monde, mais je n'en sais pas plus pour le moment.
Merci aux collègues et à leurs listes de discussion, qui m'ont permis de compiler ces renseignements !
15:18 Publié dans À travers mots, Ronronnements de satisfaction | Commentaires (0) | Lien permanent
17 mars 2014
Ah, les bonshommes !... (promo 2014, suite)
Et voilà, il suffisait de demander !
Le redoux assassin n'a pas tout de suite eu la peau de Guimauve – le bien nommé car la neige a l'air fort souple, voire pas loin de l'état de soupe.
Œuvre de Mathilde et Violette, Guimauve est né en haut du télésiège du Grand-Mont (Arêches-Beaufort, Savoie). Il a une bonne bouille, n'est-ce pas ?
Bravo les filles, et merci :)
12:53 Publié dans Ah, les bonshommes ! | Commentaires (3) | Lien permanent
11 mars 2014
Once upon a dog
Un chien qui parle, c'est assez normal.
Mais celui-là est trilingue. C'est déjà plus fort. Il parle portugais, anglais et français. Et par-dessus le marché, c'est un chien penseur (vous imaginez la sculpture, si Rodin l'avait connu) :
E eu fiquei a pensar:
– Mas nós pensamos porque temos ideias, ou temos ideias porque pensamos?
– Estás a ficar filósofo, disse-me o cão.
Et j'ai continué dans mes pensées :
– Est-ce que nous pensons parce que nous avons des idées, ou bien nous avons des idées parce que nous pensons ?
– Tu deviens philosophe, dit le chien.
And I continued my train of thought:
'Do we think because we have ideas, or do we have ideas because we think?'
'You're becoming a philosopher,' said the dog.
Le reste du conte, qui plaira aux philosophes enfants, adultes ou chiens est à découvrir dans un livre en feuilles délicatement conçu et illustré. Ce joli objet est publié par une maison d'édition dont le nom invite à l'évasion, même si on reste à la niche : Vagamundo.
Nuno Júdice
Uma história de cão
Éditions Vagamundo, Pont-Aven, 2013
Images : Mathieu Schmitt
Version française : Cristina Isabel de Melo
Version anglaise : Graham macLachlan
19:36 Publié dans Ceci n'est (vraiment) pas d'la critique littéraire | Commentaires (0) | Lien permanent
03 mars 2014
Ah, les bonshommes !... (promo 2014)
Rappelons que cette rubrique, faisant fi des hivers ridiculement doux, accueille en son sein de glace et avant qu'ils ne fondent les bonshommes de neige croisés sur ma piste. Ou sur la vôtre ! Vos photos seront les bienvenues, surtout si les bonshommes sont votre œuvre ou celle de vos petiots, avec leur autorisation.
Ce bon humain de neige est d'un genre indéfini ? Et alors ? Ce qui compte, c'est sa grande classe, non ? Sachant que, comme vous le lirez dans votre magazine de mode favori, tout est dans l'« accessoirisation ».
Cette créature n'est pas de ma fabrication. Pour ma part, j'ai tenté de vous confectionner un hérisson ? un porc-épic ? de neige (avec des aiguilles de pin). Résultat totalement foireux, c'est pourquoi vous n'aurez pas la photo :(
17:23 Publié dans Ah, les bonshommes ! | Commentaires (2) | Lien permanent