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28 février 2014

Remue-méninges

Qui a dit que la traduction était une activité solitaire ? Je m'inscris en faux. C'est un travail d'équipe, qui a tout à gagner à une mise en commun des énergies, à une explosion d'idées, à une fusion créative.

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                                                                         Autre idée de titre : Pussy Riot

20:55 Publié dans Chats | Commentaires (0) | Lien permanent

25 février 2014

Bourdes de poils

Pour beaucoup d'entre nous, traducteurs ou pas, l'un des petits plaisirs sadiques de l'existence consiste à repérer des bourdes dans des traductions, non ? Avouez-le... Encore faut-il qu'on ne soit l'auteur ni de la traduction, ni de la bourde. Le pire étant de relever une bourde dont on n'est pas l'auteur dans une traduction dont on est l'auteur, tout ça parce qu'une tierce personne est venue y laisser sa sale patte.

Non, je ne tomberai pas dans la victimisation et la complaisance en dénonçant les saloupiots qui s'évertuent à saboter notre noble travail. D'abord, je l'ai sans doute déjà fait. Et puis, le phénomène étant assez fréquent, il faudrait un long travail de compilation. Ce billet en deviendrait bien trop fatigant à composer.

J'ai plutôt décidé d'en avouer une, de bourde. Non, pas par goût soudain de l'autoflagellation. Bien trop fatigant aussi, et douloureux, en plus.

Je passe aux aveux tout d'abord parce que c'est l'occasion de saluer les correcteurs. Si certains imposteurs méritent pis que pendre (être condamnés à relire leurs idioties ad vitam æternam, par exemple), d'autres, en passant derrière nous, font un beau travail d'élagage de redondances, de binage de barbarismes, d'arrachage de fautes d'accord, de recomposition de constructions boiteuses... de vrais jardiniers ! Ce blog en aurait bien besoin. Et leurs corrections m'apprennent chaque fois que je ne sais rien, ce que je trouve plutôt réconfortant car le contraire sentirait le sap... la fin de parcours. Je citerai le nom de trois d'entre eux, avec lesquels j'ai eu la chance de réaliser un fructueux travail d'équipe :  Catherine Tranchant, Laetitia Lanzaro et Matthieu Girard.

Amis Éditeurs, continuez à les faire travailler, eux et leurs bons collègues. Et surtout, à nous mettre en rapport ensemble pour que nous puissions vous rendre un travail de qualité. Ce sera toujours mieux que de les laisser dans l'ombre sans que nous puissions communiquer avec eux, voire de faire bâcler par n'importe qui la relecture en introduisant des fôtes là où il n'y en avait pas et de zapper l'étape de la vérification des épreuves, pour peu que vous ayez entrepris d'économiser des coûts.

« Bon alors, tu nous la sors, ta bourde ? » La voilà. S'il n'y avait pas eu Laetitia ci-dessus nommée pour réparer les effets de ma distraction, eh bien... j'aurais, malgré mes quatre ou cinq autorelectures habituelles, laissé mon erreur sans y percevoir la moindre contradiction et elle aurait peut-être été publiée, dans ce passage :

« Dar Hosta, auteure*** et illustratrice de livres pour enfants, dessine des séries d’oiseaux grincheux. "Moi qui suis diplômée en art de l’idiotie, j’ai la manie des tachimaux. Curieusement, tous mes pâtés se transformaient en oiseaux. Non pas de ces mignonnes boules de poils qui bâtissent des nids, mais des sales piafs qui n’arrêtent pas de râler. C’est comme cela que ma série Cranky Birds est née. On pourrait croire que je suis du genre grincheux aussi. Mais ce n’est pas moi. C’est juste les oiseaux." »

Vous ne remarquez rien ? C'est que vous êtes aussi distraits que moi et qu'une carrière de correcteur vous est manifestement fermée (autre explication : vous vivez exclusivement entourés de peluches). Dans le cas contraire, vous aurez rectifié : eh oui, un piaf, c'est une boule de plumes. Pas une boule de poils.

Il est vrai que dans ce très fantaisiste livre de Carla Sonheim (Hi, Carla!), Dessiner et peindre des animaux imaginaires - Drôles de zèbres et autres créatures sans queue ni tête (j'aurais aimé trouver le sous-titre mais le mérite en revient à l'éditrice), les bestioles nées d'une tache sur un trottoir ou d'une fissure sur un mur – alias tachimaux – n'ont que faire de l'académisme. Mais quand même...

En plus de célébrer le travail des correcteurs, ce billet vise bien entendu à vous inciter, vous aussi, Lecteurs qui n'avez jamais osé les confesser, à dévoiler dans les Commentaires vos propres inavouables bourdes ! En plus, nul ne pourra vérifier que, sous couvert d'anonymat, vous n'« avouez » pas celles des collègues. Mais ce ne serait pas joli-joli.

C'est à vous ! Qui dit pire ?

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Couverture Dessiner des animaux imaginaires

Carla Sonheim
Dessiner et peindre des animaux imaginaires
Drôles de zèbres et autres créatures sans queue ni tête
Eyrolles, 2013

Un joli guide pratique pour apprendre le dessin et la peinture (jetez un coup d'œil sur le sommaire et les extraits en pdf). Dans lequel – ce qui n'est pas toujours le cas de ce type d'ouvrages parfois interchangeables et illustrés d'œuvres tellement moches qu'elles vous donnent envie de vous adonner au karaté ou au tricot plutôt qu'au dessin –, à côté de conseils judicieux, pédagogiques et somme toute fondés sur une solide technique, l'écriture reflète vraiment une originalité et un tempérament d'artiste, le tout enrobé d'humour.

Comme ce qui précède le prouve, je me sentirais assez la fibre appropriée pour traduire le nouvel opus de Carla, The Art of Silliness, moi...

 

*** J'aime mieux « autrice », comme on le verra j'espère dans un prochain billet.
Mais bon. Reste à le faire admettre par les éditeurs et correcteurs
.

 

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Non, non, je ne rebaptiserai pas ce billet « À poil, les bourdes ! ».

En revanche, je vous aiguille volontiers vers ce communiqué du Conseil permanent des écrivains, Les auteurs, bientôt tous à poil ?

22 février 2014

Mon fromager est sur Fècebique

Et en plus, il touite.

À l'entrée de sa caverne d'Ali Baba, mon fromager a apposé une affichette. Vlatipa qu'il est sur les réseaux sociaux. Grâce à cela, je vais pouvoir non seulement lui filer le train en vidéo dans sa cave d'affinage mais aussi me tenir au courant en temps réel de toutes ses nouveautés. Ça vous en bouche un trou d'emmental, hein ?

...

 

Mais, vous savez, cher monsieur, tout ce que je demande, moi, c'est que vous me vendiez un bout de fromage. Même en temps pas tout à fait réel. Ainsi, en attendant dans la file, je pourrai convoiter les trésors de votre boutique. Et lire les affichettes...

 

18 février 2014

Pétischtroumpf

J'ai la chance d'habiter dans une grande ville, à faible distance de mines d'or, mes amies les bibliothèques. J'en connais même, déjà évoquées ici, qui ouvrent le dimanche ou à des horaires bizarroïdes et où on entre gratuitement et sans faire la queue. Et même sans cela, mes horaires à moi me permettraient de trouver le bon créneau.

Je n'aime pas trop faire circuler des pétischtroumpfs ni, de manière générale, jouer les maîtres à schtroumpfer.

Mais vous faire part de celle-ci me paraît légitime, de même que l'action de ses auteurs Bibliothèques sans frontières.

Car tout le monde n'habite pas dans une grande ville, à faible distance de mines d'or. Même s'il y a de jolies mines dans de tout petits villages et j'en connais qui m'ont bien rendu service.

Et aussi parce que, si on trouve n'importe quoi sur la Toile, on n'y trouve cependant pas encore tout. Et c'est tant mieux.

 

15 février 2014

Conseils à un jeune traducteur inexpérimenté (10) - «Quand on ne sait pas,...

... on ne fait pas. »

Prends-en de la graine, cher Jeune Traducteur Inexpérimenté.

 

Depuis longtemps, je voulais vous raconter cette rencontre « Traduire à quatre mains », organisée à la SGDL avec Françoise Morvan et André Markowicz et que je vous avais annoncée ici.

Comme je ne sais par quel bout entamer mon billet, tant pis pour vous, Lecteurs : cohérente avec son sujet, je m'abstiendrai.

Sachez juste que « Quand on ne sait pas, on ne fait pas », c'est ce qu'ils disent, Françoise Morvan et André Markowicz, quand ils refusent de se lancer dans un projet qu'ils pensent ne pas pouvoir mener à bien. Ils renoncèrent ainsi à traduire les œuvres d'un poète russe.

La frustration des membres non russisants de l'assistance à l'idée de ne pouvoir y accéder fut allégée ? accentuée ? quand André Markowicz nous dit en russe un extrait de poème de cet auteur dont je ne retrouve pas le nom***. « Tu aurais décidément mieux fait de ne pas faire », maugréerez-vous, frustrés aussi.

Vous n'aviez qu'à être là ! Vous auriez entendu non seulement du russe mais aussi quelques vers d'une vieille complainte bretonne, d'une spiritualité incroyablement élevée***. Parmi d'autres et avant qu'il ne soit trop tard, Françoise Morvan et André Markowicz l'ont recueillie et traduite :

Anciennes Complaintes de Bretagne
Éditions Ouest-France, 2010

Anciennes complaintes de Bretagne

 

Depuis cette soirée, les passerelles – les diagonales ? – secrètes qui relient traducteurs et musiciens, complaintes et langues sans rapport apparent les unes avec les autres m'ont menée jusqu'à ce bel album :

Vertigo et Marthe Vassallo
La Diagonale des Mers

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Là, l'occitan voisine le breton. Mon morceau préféré, savouré quand, fin décembre, le Midi s'emmitouflait dans un brouillard mélancolique, chante la triste histoire du Baron de Penhoat et de son épouse.

 

Quand on ne sait pas... on peut au moins écouter.

 

 

 *** Âme charitable qui passes par ici, tu pourras peut-être m'aider à le retrouver ? Mes gribouillis de chat Mes notes me trahissent.

*** J'ai hésité entre la qualifier de profonde ou d'élevée. Quand on s'arrête sur des mots ou expressions pourtant familiers et qu'on les dévisage à outrance, ils vous prennent parfois des airs bizarrement étrangers et semblent se dépouiller de leur sens, non ?