04 avril 2013
La rivière des mots
Je fais remonter la rivière des mots (oui, ce blog est balaize quand il veut), déversée ici en janvier dernier, pour lui ajouter deux jolies photos. C'est Violette, dans la rivière, avec l'autorisation de ses parents. Merci à eux !
© Lor
Témoignage de la maman :
« À cet âge, la fascination pour les lettres est totale... »
Mais oui ! La rivière, c'est comme une soupe avec des petites lettres dedans, sauf qu'on est dans la soupe.
© Lor
Violette et même sa petite sœur Valentine devineraient tout de suite, elles, que le symbole aborigène en fin de billet, ce sont deux kangourous endormis...
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Quelque part dans Paris, une rivière coule. Un torrent, en fait, plutôt agité, qui zigzague, grimpe sur les bords de son lit, s’en échappe en cascades et joue à éclabousser les passants.
Lesquels ne s’en aperçoivent pas forcément. D’autres s’en amusent, suivent et scrutent les flots, y repèrent l’éclat blanc de vifs et curieux poissons. Les marmousets, évidemment, bondissent dessus à pieds joints comme sur des pigeons. (Ouais et même que ça nous fait des vacances, sales mômes - signé : les pigeons.)
Ces poissons à l’éclat blanc, ou parfois rouge ou noir, ont pour nom, parmi ceux que je connais, Coruña, meseta, alligator, Bruxelles… Ou parmi ceux, infiniment plus nombreux, que je ne connais pas,
spokane,
aligudarz,
tenh,
pesakanan,
kotido,
boufarik,
bordj…
Ce flot de mots s'appelle The River et c'est l'œuvre de Charles Sandison. Il déferle dans la rampe d'accès aux salles d'exposition du musée du Quai Branly (Paris). Les mots du flot sont tous mentionnés quelque part dans le musée.
Les vidéos amateurs disponibles en ligne ne sont pas très chouettes, mais vous aurez un bon aperçu de l'effet produit par The River avec cette autre installation du même artiste, Figurehead, réalisée pour le Peabody Essex Museum (Massachusetts) :
La rivière du quai Branly mène à de multiples lieux et cultures de la planète. Fascination spéciale et méditative pour l'art des Aborigènes, qui pointille jusqu'aux fenêtres.
Devinette : vous savez ce que représente le symbole que j'ai maladroitement reproduit ci-dessous ? Je vous aide : on est dans le Désert central d'Australie.
...
C'est facile, pourtant. Je vous aide à nouveau : y en a deux.
Soluce : là.
Ou bien ici, si l'un de vous trouve ! Nan, nan, on ne triche pas en allant fouiner dans le code source de la page.
23:13 Publié dans Expos | Commentaires (5) | Lien permanent
Le prix du petit-lait
« On ne traduit pas des mots, on traduit des idées. »
C'est assez évident pour beaucoup de traducteurs, mais ça ne fait pas de mal de le dire et de le redire. En l'occurrence, c'est Sylvestre Meininger, vice-président de l'ATAA, qui le rappelait récemment. C'était vendredi dernier, lors de la remise des prix du Sous-titrage et du Doublage, dont on peut consulter le palmarès sur le blog de l'association.
D'où buvage de petit-lait et ronronnements de satisfaction.
Et en plus, lors de cette soirée, « gageure » a été prononcé « gageure ».
Oui, ce blog sait mettre en relief les événements importants.
18:29 Publié dans À travers mots, Ronronnements de satisfaction | Commentaires (0) | Lien permanent
01 avril 2013
Mots appris (24) - Pétaflop et Pepparkaka
Ce blog, qui n'aurait pourtant demandé que ça, n'a pas pris le temps de se lâcher pour carnaval. Il est vrai que pour lui, cela pourrait consister à se déguiser en blog sérieux.
Il avait pourtant appris un mot fort opportun en ces alentours de Mardi-Gras, lors d'une exposition consacrée aux carnavals parisiens d'antan, à la maison de Balzac. Une gravure illustrait des danses et autres réjouissances anacréontiques.
« Anacréontique » ?... À première audition, ça fait plutôt austère, pour un mot de carnaval, non ? Ne cherchez pas dans le premier dico venu : « Caratéristique d'Anacréon », vous lâcherait-il sans doute du bout du papier bible, comme si ça suffisait à vous éclairer une lanterne. Renseignements pris et ignaritude très légèrement atténuée, Anacréon s'avère être un poète de la Grèce antique qui chantait la volupté. Tiens, tout d'un coup, vous regrettez de l'avoir loupée, comme d'hab, l'expo ?
Puisque ce blog a manqué (à chacun ses ratages) le grand lâchage du carnaval, il a décidé de se rattraper pour le 1er avril, avec des mots pas très présentables, qu'il gardait sous le coude pour vous.
Tout d'abord, pétaflop, entendu à la radio. Un pétaflop, c'est 10 puissance 15 flops à la minute. Ça vous en bouche un pétacoin, non ? Je vous laisse chercher ce qu'est un flop, au cas où vous n'en auriez jamais rencontré au cours de votre brillante carrière. Comme vous collectionnez sans doute plus couramment les bits que les flops, vous disposez maintenant assez d'éléments pour comprendre ce qu'est un pétaoctet, autre nouvelle recrue dans mon vocabulaire. S'il me met moins en joie que le pétaflop, je le vois toutefois assez bien se placer dans une conversation mondaine.
Pour clore cet affligeant étalage d'acquisitions linguistiques qui, sur un sujet normal, ne produiraient d'effet comique que vers l'âge de 3 ans et demi, voici encore un mot (mal)appris. Il se trouve être suédois et porte le gentil nom de pepparkaka.
Je possède peu de photos exploitables de pétatrucs, mais voici un magnifique échantillon de pepparkaka :
On en mangerait, n'est-ce pas ? Et pour cause. Cette maquette de l'hôtel de Marle, alias l'Institut suédois, à Paris (admirez la charpente en forme de carène renversée), est confectionnée en pepparkaka, qui est un biscuit aux épices. Elle est l'œuvre d'un « architecte et artiste culinaire », Rolf Stålberg. J'ignore si, depuis que j'ai pris la photo, les souris ou autres amateurs l'ont grignotée. Non, non, je ne suis pour rien dans la curieuse absence de cheminées sur l'hôtel de pepparkaka.
10:13 Publié dans Expos, La chronique de Vocale Hubert, Mots appris, Vadrouilles intra-Périf | Commentaires (4) | Lien permanent