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24 décembre 2011

Joyeux Noël !

Lecteur, si tu passes ici en cette fin d'après-midi de samedi alors que nous nous trouvons dans le même fuseau horaire, c'est que tu es distrait.

À cette heure, tu devrais être en train d'infliger d'indignes traitements à une dinde, et d'encore plus indignes à des marrons.


Joyeux Noël !

 

19 décembre 2011

À tire-d'oreille (2) - Hommage à Vaclav Havel

Nourriture radiophonique de ce matin via France Inter, une petite phrase qui m'a bien plu :

Interviewé par Pascale Clark, André Glucksmann rend hommage à Vaclav Havel, qui vient de mourir. La journaliste demande si, en devenant président de la République, Havel ne s'était pas coulé dans un moule officiel (je ne sais plus comment elle a formulé cela, ce sont mes mots à moi). Glucksmann dément et cite cette phrase de Havel :

« Un intellectuel, c'est quelqu'un qui n'est jamais à sa place. »

18 décembre 2011

Vous traduisez en musique ?

Personnellement, je n'y arrive pas car pour moi, traduire revient à composer une sorte de musique et je ne pourrais pas faire les deux à la fois. Mais peut-être certains musiciens composent-ils en musique (s'il en passe dans le coin, je serais curieuse qu'ils témoignent) ! Je connais une consoeur qui travaille avec la télé allumée en permanence. Elle n'est sûrement pas la seule.

Accro à la radio, je l'écoute à peu près tout le temps où je ne traduis pas, comme je le disais dans un autre billet de ce jour. Car de même que ma consoeur téléphage, le silence m'est pénible et j'ai besoin de parole plus que de musique.

Et vous ? Vous traduisez / dirigez des projets informatiques / établissez des payes / sillonnez Paris et sa banlieue pour aller voir vos clients en musique ? En radio ? En gazouillis ? En perceuse du voisin et bulldozer du chantier d'en face ? En rien du tout ?

 

J'ai déjà une réponse (aussi prestigieuse qu'involontaire), celle de Pierre Assouline, dans Vies de Job (Gallimard, p. 469-470) :

« Impensable d'écrire en écoutant de la musique. Celle du texte en serait aussitôt offusquée, elle manifesterait en force ; s'ensuivrait une cacophonie qui rendrait l'écriture inaudible. »

En revanche, la musique l'« accompagne dans les pauses et respirations » de son ouvrage, écrit-il un peu plus loin.

À tire-d'oeil (6) - On n'est jamais trop bien gardé

Mur Baillon.JPG

À tire-d'oreille (1) - Synesthésies

Rimbaud voit les voyelles en couleur : « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu »

J’imagine, mais après tout je n’en sais rien, que nous sommes nombreux dans le même cas, quoique nous ne sachions pas le traduire en poème, si tant est que nous ayons pris conscience du phénomène. Pour ma part, depuis toute petite, je vois comme une évidence le « a » en rouge. Le « e » a toutes les nuances du bleu et du gris, comme le ciel. Et comme lui, il peut être pommelé. Le « i » est jaune et aigu, voire strident. Le « u », violet, a la gravité spirituelle de l’évêque. Le « o », plutôt sérieux aussi, humble et discret, est dans les tons bruns-bordeaux. Mention spéciale pour le A majuscule : rouge flamboyant et vantard, il me fait penser au baudrier de Porthos, et surtout, à l’insupportable TartArin, à ses rodomontAdes et à tout son AttirAil. Quant au rouge détesté, je l’associe aux maths. Fallait y songer, instits, quand vous attribuiez les couleurs des protège-cahier. Il n’en faut peut-être pas plus pour susciter une aversion pour le calcul et un amour des… lettres.

Outre cette association lettres/couleurs, les synesthésies, car c’est leur nom, prennent d’autres formes, et des plus diverses. C’est ce qui se disait lors d’une émission du service public, présentée, le 17 décembre 2011 par Jean Claude Ameisen et perchée Sur les épaules de Darwin. Bien que diffusée à une heure de grande écoute, elle n’avait strictement rien à vendre et était d’un remarquable niveau. Collées comme des bernacles (oui, à l'envers, Lecteur au sens redoutablement critique) à la radio à peu près tout le temps que je ne passe pas à traduire, y compris aux horaires nocturnes qui permettent d’écouter ce qu’on a manqué dans la journée, mes oreilles n’en croyaient pas leurs propres oreilles tellement c’était intéressant.

Je cite :

« Une perception par un sens induit spontanément, involontairement, automatiquement une autre expérience sensorielle, liée à un autre sens, qui n’a pas été directement stimulé par l’environnement extérieur. Un son est une couleur. Un chiffre écrit en noir sur fond blanc est vu en couleur. Un nombre est bruyant ou amical, le toucher du papier de verre provoque un sentiment de culpabilité, la vision du vol silencieux d’un papillon fait entendre des sons, une succession de petits clics. Un accord composé de deux notes de musique donne une sensation de goût sur le bout de la langue, un goût de crème ou d’eau pure. Pour une personne, la lettre "b" a la couleur que les peintres appellent "terre de Sienne brûlée". Pour une autre, le mercredi est un jour bleu. Pour une autre encore, voir une personne être touchée par quelqu’un provoque, chez la personne qui regarde, la sensation d’être touchée dans son propre corps, au même endroit. »

Et vous, vous les voyez en quelles couleurs, les voyelles ?

17 décembre 2011

Bribes ouïes (2) - À quoi ça sert de mentir

L'autre jour, croisé une femme et trois enfants. Avec une perspicacité dont je ne reviens pas moi-même, je me suis dit que ça devait être leur mère (tante ? nounou ?). L'un des deux plus grands mouflets venait d'accaparer le biscuit de l'autre et soutenait que ce n'était pas vrai, bien que le délit fût particulièrement flagrant. La mère, en rogne :

- Enfin, Albin (ou Lubin, ou Pierre, ou Paul) ! À quoi ça sert, de mentir ?!

L'enfant :

- ...

(Réponse pertinente à une fausse question).

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Ben tiens, mentir, ça sert à voler impunément le biscuit de son frère. C'te question. Ou du moins, à essayer.

Vous en saurez davantage et de surtout plus finement approfondi (pas difficile) dans la précieuse émission présentée par la délicieuse Noëlle Breham, Les P'tits bateaux, dont les enfants savent qu'elle devrait être déclarée d'utilité publique. Dans le numéro du 4 décembre dernier, Martin, 5 ans, demandait : "Pourquoi il ne faut pas mentir ?".