07 mai 2012
Je traduis, tu traduis... (6) Traducir el silencio
El verdadero problema para un traductor – dijó al final – no es la distancia entre los idiomas o los mundos, no es la jerga ni la indefinición ni la música; el verdadero problema es el silencio de una lengua – y no me molestaré en atacar a los imbéciles que creen que un texto es más valioso cuánto más frágil y menos traducible, a los que creen que los libros son objetos de cristal –, porque todo lo demás puede ser traducido, pero no el modo en que una obra calla; de eso – dijo –no hay traducción posible.
Pablo de Santis
La traducción
Ediciones Destino
Barcelone, 1999
Pages 100-101
Je me suis amusée à traduire cet extrait :
Le vrai problème pour un traducteur, dit-il enfin, n’est pas la distance entre les langues ou les mondes. Ce n’est ni l’argot, ni l’indéfini, ni la musique. Le vrai problème, c’est le silence d’une langue – et je ne perdrai pas mon temps à m’en prendre aux imbéciles selon qui un texte a d’autant plus de valeur qu’il est plus fragile et moins traduisible, ceux qui croient que les livres sont des objets de cristal –, car tout peut se traduire, sauf la façon dont une œuvre se tait. De cela, dit-il, il n’y a pas de traduction possible.
Traduction par René Solis :
Le véritable problème pour un traducteur, dit-il finalement, n’est pas la distance entre les langues ou les mondes, ce n’est pas le charabia, le flou ou la musique ; le véritable problème, c’est le silence d’une langue – et je ne perdrai pas mon temps à attaquer les imbéciles qui croient que la valeur d’un texte se mesure à sa fragilité ou à sa difficulté à traduire, ou ceux qui pensent que les livres sont des objets de cristal –, car tout peut être traduit, excepté la façon dont une œuvre se tait ; et pour cela, il n’existe aucune traduction possible.
Pablo de Santis
La Traduction
Traduit de l’espagnol (Argentine) par René Solis
Métailié, 2000
Page 72
À méditer... en silence.
Mais lisez aussi le reste, pour le suspens, en plus de la réflexion sur la traduction !
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Il existe un bon nombre de livres où apparaissent des traducteurs, de manière plus ou moins fugace. On en trouvera certains sur le site de l’ATLF. Et les heureux Anciens de l’Esit ont régulièrement droit, dans leur Bulletin trimestriel, à une chronique littéraire tenue par notre consœur Sylvie Escat, sur des ouvrages dans lesquels interviennent traducteurs ou interprètes.
Celui de Pablo de Santis est l'un de mes préférés.
23:44 Publié dans Ceci n'est (vraiment) pas d'la critique littéraire | Commentaires (0) | Lien permanent
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