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09 novembre 2012

Toile d'araignée à la proue d'un bateau sur la Seine (de nuit)

2012-08-13 Araignée bateau-moucheDSCN5758_794 (Small).JPG

Impec, la hampe de drapeau à la proue d'un bateau, pour tisser sa toile. Pas trop dérangée par le plumeau et la serpillière de ces maniaques de la propreté et ennemis du genre arachnéen que sont les marins (enfin, ici, c'est moins manifeste qu'ailleurs), on y attend tranquillement le casse-croûte.

Quand je pense que d'autres se bagarrent sur l'étymologie du mot « bateau-mouche ». Elle est pourtant évidente !

Signé : l'Araignée de bord

 

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L'Autre Jour décline toute responsabilité quant aux assertions pseudo-linguistiques de créatures à huit pattes introduites en ces lieux et plus particulièrement en leur plafond.

Faut que je fasse le ménage dans ce blog, moi.

07 novembre 2012

On recherche

  • La traduction des proverbes (français-arabe) 
  • Le traducteur en tant que médiateur culturel. L'exemple de Rifâ'a Tahtawi.
  • La traduction de l'essai littéraire 
  • La cotraduction 
  • La métaphore en traduction 
  • Traduire la philosophie, quelque part dans l'inachevé : Descartes et ses objecteurs traduits en langue espagnole. 
  • Le processus de l'interprétation en langue des signes
  • Traduction et musique : la comédie musicale

Voilà. Quelques sujets de thèses, parmi d'autres. Où ça, où ça ?! À l'ÉSIT (École supérieure d'interprètes et de traducteurs, Paris III-Sorbonne Nouvelle). Eh oui, on y fait aussi de la recherche.

06 novembre 2012

Conseils à un jeune traducteur inexpérimenté (6) - Copier-coller avec pertinence

Cher petit, loupiot, lardon, nouveau-né Jeune Collègue Inexpérimenté,

Je souhaite aujourd’hui te mettre en garde contre une solution de facilité bien tentante. On te donne un texte où certains mots – des noms géographiques, par exemple –, reviennent fréquemment. « Qu’à cela ne tienne, te dis-tu, toujours prêt à l’astuce et à l’initiative qui te permettront de gagner du temps... Utiliserai-je mon logiciel de TAO*** favori, sur ce livre ? Peut-être pas. Mon rusé éditeur risquerait de se rendre compte d’un style disons un peu… mécanique. Je m’en vais traduire ces noms, puis je n’aurai plus qu’à les rechercher-remplacer partout dans le texte. Et le tour sera joué. »

Emporté par ton enthousiasme à l’idée de faire monter ta productivité en flèche, et plutôt que d’utiliser ton habile stratagème avec prudence et discernement en dégainant ton Rechercher-Remplacer occurrence par occurrence,  tu choisis l’option Rechercher-Remplacer tout.

Exemple (vécu) de conséquences : supposons que ton bouquin fasse souvent allusion à un grand pays ami d’Outre-Atlantique. Tu traduis consciencieusement « USA » – c’est tout à ton honneur –, par « États-Unis ». Hop, trois clics et voilà le grand pays ami recherché-remplacé sur 300 pages. Tu oublies un détail, cher jeune collègue, une petite occurrence de rien du tout, surtout si tu ne te relis pas autant que je t'exhorte à le faire. Dans le meilleur des cas, ce détail va laisser perplexe le correcteur, qui te signalera le bug. Au pire, si le correcteur est distrait ou inexistant, l’erreur passera à l’as. Et alors, comme il est aussi question dans cet ouvrage de divers médiums artistiques (aquarelle, pastel, etc.), l’éditeur vendra un bouquin dans lequel sont décrites des œuvres dessinées au fÉtats-Unisin

Comment ça, « Quand tu dis “exemple vécu”, ô mon Aînée, faut-il entendre “bourde commise par toi” ? » ? [Oui, il m’appelle respectueusement comme ça et je n’ose lui faire comprendre que « néné » est à la fois d'une familiarité suspecte et un peu trop proche de « mémé », pour mon goût.] Bien sûr que non, jeune insolent.

Tu essaies de rattraper l'offense, tout en lavant ton propre honneur blessé : « Tu me sous-estimes, traductrice vénérée mais chenue au point de friser la sénilité. Comment peux-tu me croire assez sot pour me laisser aller à des bévues pareilles ? » [On notera que je traduis le langage de mon estimé Jeune Collègue, de façon qu’il soit présentable sur ce blog de haute tenue. Sans quoi, ses propos seraient tellement caviardés que le Lecteur aurait du mal à les décrypter.]

Tu as raison, cher Jeune Collègue. Ce n’est pas forcément chez d'humbles débutants qu’on les observe, les Rechercher-Remplacer ravageurs et les dégâts du Traduire par copier-coller.


***TAO : traduction assistée par ordinateur

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Ah, et puis, tant que j'y suis : quand tu circules à vélo, te croyant hors de danger parce que tu as sur la tête le casque offert par tes parents à Noël, ne trimbale pas ton antivol dans un sac à dos. En cas de chute, qui autrement pourrait être bénigne, tu risques de graves lésions de la colonne vertébrale et de rester paralysé à vie. Ou mort à mort.

Sauvons les dragons (5)

 Et voilà, ses crises de dragonnite aiguë la reprennent.

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Ce blog est un plagiaire et cette rubrique un plagiat (vil, comme il se doit), car tout a déjà été dit, en mieux, sous le même titre :

2012-11-06 Sauvons les dragons (Small).jpg

 

 

 

Sauvons les dragons !

Willis Hall

Traduit de l’anglais par Hervé Zitvogel
Illustré par Fabien Mense
Titre original : Dragon Days
Castor Poche, 2011

 

Extrait, page 161 :

« Tuons-le d’abord, nous réfléchirons ensuite. »

Quand je vous disais que tout avait déjà été dit.

Ces fines paroles sont celles d’un type en armure, évidemment. Haut placé. Je ne vous en dis pas plus sur son identité. Les représailles pourraient être rudes, même à travers les siècles, et je ne tiens pas à être pourfendue, moi. Car de même qu’on peut remonter le temps, comme le livre le prouve, la brute dont la couronne n'ôte rien à l'épaisseur n’aurait peut-être pas de mal à le descendre, le temps, lance au poing, pour m’occire façon dragon… « Que le diable te patafiole ! », me risqué-je quand même à lui brailler d’ici, avec la témérité qui me caractérise autant que le goût du (vil) plagiat, puisque cette phrase haute en couleur est extraite des dialogues, bien entendu.

Seul un célèbre enchanteur – dont la sagesse a parfois des failles, sans quoi cette histoire n’aurait pas existé – sait à quoi s’en tenir quant aux malheureux cracheurs de feu et brave la royale autorité pour prendre leur défense (page 96) :

« Ils sont bonasses. C’est dans leur nature. »

Ça, c’est pour le fond. Pour la forme, ce roman, bien qu’il s’adresse à un public âgé de seulement 8 ans et plus (enfin, à moi, quoi), ne le prend pas pour un ramassis de décérébrés, contrairement à une tendance plutôt dans l’air du temps. Loin de lui limiter le vocabulaire, il emploie même des mots ou expressions que j’ignorais, malgré mes 11 ans et demi bien tassés : « homme lige », « à votre obéissance, sire », vous connaissiez, vous ?

Et quand, page 25, il est question de fish and chips, il vous sert une ration de frites et poisson, lui. Pas une mixture. On ne lui en voudra cependant pas d’avoir traduit banana split par « banana-split », à ce bon livre à mettre entre toutes les mains des amis de dragons, vu qu’un banana-split, c’est un banana-split. Mes hommages, messire Traducteur.

Et puis, il est joliment illustré. Au point qu’on regrette une fois encore d’être privée d'images, dans la plupart des bouquins pour public âgé de beaucoup plus de 8 ans. Voilà un vieux coup dur dont on ne s’est toujours pas remise, la disparition soudaine des illustrations dans les livres, une fois la dernière Bibliothèque verte refermée. C’est pas mignon, ce détail en bas de page, même si ce n’est pas un dragon ?:

2012-11-06 Sauvons les dragons DSCN6019_1044 (Small).JPG

Merci à Rose-Marie Vassallo, toujours plus experte ès dragonneries en tout genre, qui m’a offert Sauvons les dragons ! Inutile de me supplier, Lecteurs jaloux. Pas question que je le prête, celui-là. Comment ça, Rose-Marie, tu me l'as donné pour le petit cousin dévoreur de livres dont je t'ai parlé ? Je t'ai parlé d'un petit cousin, moi ?

01 novembre 2012

Le traducteur traduit (3) « J'ai sous-titré un film muet »

Rappelons que cette rubrique a pour but de décrypter et de traduire le langage du traducteur, plutôt moins jargonnant que celui d’autres professions mais parfois curieux tout de même.

En l’occurrence, le traducteur est une copine-traductrice-adaptatrice de l’audiovisuel, avec qui j’ai eu la joie de papoter il y a quelques jours lors d'une grand-messe un meeting un jamboree un raout de congénères une réunion publique d'information de l'ATAA. Une tierce consœur s’enquérant de ce qu’elle faisait en ce moment, Caroline (Barzilaï) lui répond :

« Là, je viens de sous-titrer un film muet. »

Après un temps éclair de perplexité réflexion, car il faut reconnaître que sur l’instant, ça peut surprendre, je me mets à la place de l’auditeur profane dont les oreilles auraient pu traîner dans le coin. Je l’entends ricaner d’ici : « Tranquille, ce taf, ça doit pas être fatigant - j’espère que c’est bien payé de traduire un truc qui parle pas. » (Désolée, j’ai chopé au hasard un auditeur profane moyennement évolué. Imaginaire, le gus, mais pas idéalisé.)

Explication de texte : Caroline a sous-titré les cartons (ou intertitres) d’un film de Murnau, Schloss Vogelöd  (La Découverte d'un secret).

2012-11-01 Murnau.jpeg
                                                           © ?

Exemple de sous-titre de carton :

   234:  11:11:45.14  11:11:49.14     4:00   6.04   56   67   60
        _"Enchaînés l'un à l'autre
        _par les liens de la culpabilité !

En fait, Schloss Vogelöd est plutôt bavard pour un film muet car, nous précise Caroline, il comporte environ 200 intertitres. Tiens, on ne l’entend plus, l'auditeur profane…