24 octobre 2012
Mots (mieux) appris (18) - Baderne
En bonne Marie-Marie, j’associais automatiquement le mot « baderne » à l’inspecteur Pinaud, alias le Débris, alias Baberne-Baderne, bref le pitoyable et miteux acolyte de San Antonio, en plus du monumental Bérurier.
J’ignorais que dans le Robert, une (vieille) baderne était un « homme (souvent militaire) âgé et borné ». Je pensais qu’une (vieille) baderne était une chose sans valeur et, à l’origine, un bout de ficelle râpé jusqu'à la corde très usagé.
En fait et plus exactement, une baderne (pas tellement vieille, en l’occurrence),
c’est ça :
Expo PHARES***, musée de la Marine, Paris
Celle-ci est l’œuvre d’un gardien de phare, qui s’occupait**** à fabriquer ce type d'objet. Les badernes servaient à éviter les frottements entre certains éléments d’un bateau.
J'ai aussi appris à cette occasion qu'on distingue les phares à éclats (temps de lumière inférieur au temps d'obscurité) des phares à occultation (l'inverse). Et qu'ils se caractérisent chacun par une séquence de temps de lumière/temps d'obscurité particulière ! Ça vous en bouche un coin illumine la soirée, hein ?
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***Certes, pour une fois, je vous informe d'une expo intéressante avant qu'elle prenne fin. Mais ne vous faites pas d'illusions, vous ne pourrez la voir tellement il y aura la queue.
****Ne comptez pas sur moi pour employer l'expression « tuer le temps », bien qu'un gardien de phare ait des circonstances atténuantes pour commettre pareil crime.
22:10 Publié dans Expos, La chronique de Vocale Hubert | Commentaires (4) | Lien permanent
Commentaires
La baderne au sens du vieux ronchon psychorigide, je la connaissais d'une lecture d'enfance : les traductions françaises de la série "Bennett" (Bibliothèque verte, Anthony Buckeridge pour les romans originaux). Il faudrait d'ailleurs que je pense à regarder qui les traduisait un jour où je serai devant la vieille bibliothèque familiale, le travail d'adaptation était me semble-t-il assez extraordinaire (plein de jeux de mots stupides, les réalités d'un internat anglais mises à la portée d'un lecteur enfant français mais avec suffisamment de touches locales pour que le tout garde un petit charme exotique, etc.).
Par contre j'ignorais qu'il y avait un autre sens, merci L'Autre jour ! Des années que je n'avais pas croisé ce mot, en tout cas...
Écrit par : Les piles | 25 octobre 2012
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Merci Les Piles pour l'anecdote !
"les réalités d'un internat anglais"
Un genre de précurseur de Patty Horrer, alors ?? Je suis peut-être mauvaise langue et ton époque est beeeaaauuucoup moins reculée que la mienne, mais je parie un bout de vieille baderne ou un jus de puceron que le nom du méritant traducteur n'est pas mentionné dans lesdit bouquins. M'en vais enquêter dans mes vieux exemplaires de la Bibliothèque verte, pour voir s'ils me démentent.
Cette histoire me rappelle que, dans un des Alice dont je me goinfrais, au grand dam de la dame de la bibli qui tentait en vain de me fourguer des livres documentaires, j'avais été intriguée par un jeu de mots sur un nom d'auberge, tournant autour d'"Hamlet" et d'"omelette". Je me demandais comment ça pouvait fonctionner en américain et en français... (ce qui est pourtant possible, au demeurant)
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Un peu plus tard...
Que n'y ai-je songé plus tôt : tes amis les Bennett ont été traduits par Olivier Séchan et Vladimir Volkoff. C'est dans la base Opale, le catalogue en ligne de la Bibliothèque nationale, pour ceux qui découvriraient :
http://catalogue.bnf.fr/servlet/RechercheEquation?host=catalogue
Quant aux "Alice" de Carolyn Quine, ils ont une flopée de traducteurs différents (et une flopée d'auteurs, car c'est un pseudo collectif, apprends-je par la même occasion avec 40 ans de retardement et un bon coup de déception). Faut décidément que je grimpe sur cet escabeau pour vérifier que les noms sont bien indiqués dans les ouvrages.
Merci, Opale !
Écrit par : L'Autre Jour | 25 octobre 2012
Merci pour la recherche :-) Je passe ce week-end dans l'Est, je pensais regarder au passage, mais tu m'as devancée. Je tâcherai de penser quand même à jeter un coup d'oeil dans ces bouquins pour voir si le nom y est.
>> Un genre de précurseur de Patty Horrer, alors ??
Hmm, pas d'éléments de fantastique dans ces Bennett, c'était plutôt des romans comiques. Après, l'internat anglais est une thématique qui se retrouve souvent dans la fiction d'outre-Manche, je ne sais pas qui est précurseur de quoi. J'avoue que je n'ai pas assez lu de Patty Horreur pour me rendre compte s'il y a des points communs. En tout cas dans les Bennett, il y avait des blazers, du porridge et du cricket, na d'abord.
Écrit par : les piles | 26 octobre 2012
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" je ne sais pas qui est précurseur de quoi "
Rassure-toi, Piles, c'était juste pour insinuer qu'"on" n'a pas inventé tant que ça, et assurément pas le porridge, même avec des bouts de fantastique dedans ;)
Pour ma part, j'ai fait une tentative de lecture du postcurseur, et j'ai craqué nerveusement après 300 pages de partie de quidditch ! Pas ma tasse de thé, je l'avoue, sans vouloir offenser les amateurs.
Elle flotte loin, notre petite baderne, dis donc...
Bon week-end dans l'Est ! Le suspens reste entier, quant au nom du traducteur dans les livres !
Écrit par : L'Autre Jour | 26 octobre 2012
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