Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06 août 2012

Sauvons les dragons (2)

Si vous aviez suivi le défilé à la télé, vous sauriez que le 2e Régiment actuel de dragons contribue à notre « défense nucléaire,

2012-07-13 Rose-Marie dragon1 (Small).jpg

bactériologique

2012-07-13 Rose-Marie dragon-3 (Small).jpg

et chimique. »

2012-07-13 Rose-Marie dragon-4a (Small).jpg

Billet publié avec la participation bien involontaire
de la télévision de service public pour le contenu écrit,
ainsi que de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon
et de Charles Vassallo©, pour les photos.

03 juillet 2012

Sauvons les dragons (1)

Certes, le dragon, comme animal de compagnie, n’a pas que des qualités. (La seule identifiée à ce jour, à vrai dire, est qu’il n’est pas nécessaire de le sortir, vu que dans cette partie du monde, il a des ailes et peut donc passer tout seul par la fenêtre. Pour le reste, on a fait mieux, dans le genre affectueux.)

Ce n’est pas une raison pour le persécuter. 

Je m’élève ici contre les sales types – courageux mais généralement en armure, donc pas téméraires – qui n’ont d’autre occupation que de le terrasser (selon l'argument avancé par Rose-Marie Vassallo, éminente spécialiste en la matière et que le contexte m'empêche de qualifier d'avocate du diable : « Oui, un dragon, ça se terrasse, que veux-tu en faire d'autre ? »).

Dives saint Georges2 (Small).JPG
Dives-sur-Mer                                                    

Le bestiau ne se laisse généralement pas occire sans panache ni résistance. La preuve : il tire la langue à l’ennemi (oui, on a les panaches qu'on peut).

Dives saint Georges1 (Small).JPG
                        Dives-sur-Mer aussi mais vu de plus près

Et, quoi qu’essaie de nous en faire accroire le service de com’ des types en armures, rien ne prouve que le gars armé d’un genre de brochette finisse réellement par avoir le dessus et par empaler le dragon, car on ne nous fournit que des images du combat, et non de son issue (méthode de désinformation assez banale, au demeurant). 

L’animal, bien que parfois contrariant quand on l’utilise à des fins
non prévues par son programme génétique
, est pourtant pacifique, voire bienfaisant. Dans certaines civilisations éclairées, on va jusqu’à le balader autour du pâté de maisons lors du Nouvel An, à grands renforts de pétards (oui, tous des drogués), en assouvissant son féroce appétit par…non, pas par une douzaine de vierges sous garantie, mais par de simples laitues. C’est vous dire si le monstre est méchant.

2010-02-14 Nouvel An chinois dragon DSCN2376 (Small).JPG

Bref, je lance ici une croisade pour qu’on cesse d’infliger aux dragons un sort injustement cruel. Surtout à la veille des vacances, où je parie que nombre d’entre vous vont, une fois de plus et sous prétexte de passage à la v. 12.0, abandonner leur fidèle compagnon au bord de l’autoroute, sans la moindre laitue à l’horizon (ou bien à 16 euros à la cafèt).

Je vous engage donc, chers amis dragonophiles, à emboîter le pas à Rose-Marie, qui m’a gentiment envoyé la photo de ce charmant spécimen, repéré dans la cathédrale (enfin ex-cathédrale, devenue basilique, nous explique-t-elle) de Saint-Pol-de-Léon. Celle-ci, ajoute Rose-Marie, en abrite « toute une petite armée, occupés notamment à jouer les chaufferettes pour les grands pieds glacés de gisants ».

dragon2 Rose-Marie.jpg
Saint-Pol-de-Léon, ex-cathédrale © Charles Vassallo.
(En fait, je crois que s'il tire la langue, c'est surtout parce qu'il a soif.)

Adressez-moi SVP vos photos de dragons, persécutés ou non, afin de réhabiliter cette noble espèce. Il en va de sa survie sous nos longitudes. Merci !

 -------------

En su escudo no campa un aguerrido matador de dragones
(« Sur son blason ne parade aucun tueur de dragons aguerri
», selon ma traduction pas très sûre d'elle, et « Sur ses armoiries, pas de belliqueux tueur de dragons », selon celle de François Maspero, devant qui je m'incline bien humblement). C'est ce qu'écrit Eduardo Mendoza fort à propos et au sujet de la ville de Madrid, dans son dernier livre, Riña de gatos Madrid 1936, éditions Planeta 2010 (Bataille de chats Madrid 1936, éditions du Seuil, 2012), à la page que je viens justement de lire après avoir rédigé le premier jet de ce billet. 

Voilà le genre de petite coïncidence qui survient sans cesse dans ma vie de traductrice et qui fera un jour l’objet d’un billet.