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02 juin 2015

Je traduis, tu traduis, ils traduisent ? (23) - Un dico pour traduire dans une langue qui n'est pas la sienne

Je reçois par mail une réclame pour un dictionnaire de droit, qui se termine ainsi :

« Les nombreuses illustrations accompagnant les termes traduits
font de cet ouvrage un outil indispensable
pour tous les professionnels de la propriété industrielle
qui doivent comprendre, traduire ou rédiger
un document dans une langue qui n’est pas la leur. »

Voilà qui me donne l'occasion de rappeler à toutes fins utiles quelques principes, que respectent les traducteurs professionnels adhérant aux associations (ATLF, ATAA) ou syndicat (SFT) dont je suis membre.

Code de déontologie de l'Association des traducteurs littéraires de France :

« Quiconque exerce la profession de traducteur affirme par là posséder une connaissance très sûre de la langue à partir de laquelle il traduit (dite : de départ) et de la langue dans laquelle il s'exprime (dite : d'arrivée). Cette dernière doit être sa langue maternelle, ou une langue qu'il possède au même degré que sa langue maternelle, comme tout écrivain possède la langue dans laquelle il écrit. »

Code de déontologie de l'Association des traducteurs-adaptateurs de l'audiovisuel :

« Le traducteur ou la traductrice possède une connaissance approfondie de la langue à partir de laquelle il ou elle traduit (dite langue de départ), ainsi que de la culture du pays d’origine de l’œuvre.

Il maîtrise parfaitement la langue dans laquelle il s’exprime (dite langue d’arrivée), qui doit être sa langue maternelle ou une langue qu’il possède au même degré que sa langue maternelle. Si ce n'est pas le cas, il s'engage à travailler conjointement avec un locuteur natif de la langue d'arrivée. »

Code de déontologie des adhérents de la Société française des traducteurs :

« Le traducteur veille à toujours réunir les conditions lui permettant de réaliser un travail de qualité. Il s’engage à travailler dans les règles de l’art, à savoir :

- traduire uniquement vers sa langue maternelle ou une langue cultivée, maniée avec précision et aisance ; (etc.) »

 

En conclusion, au pays des traducteurs professionnels et répertoriés comme tels, traduire vers une langue qui n'est pas la sienne est un phénomène plutôt marginal et encadré par des règles strictes.

Espérons que les décideurs, parmi les professionnels de la propriété intellectuelle, auront l'idée de faire appel à leurs compétences. Surtout si ces traducteurs sont eux-mêmes spécialistes de la question et, comme le stipulent également les codes de déontologie, s'emploient à se documenter dûment sur les domaines dans lesquels ils travaillent, notamment à l'aide de dictionnaires bien conçus. Quand ils sont plurilingues, ceux-ci comportent non seulement des équivalences mais aussi des définitions. Reste à voir si c'est le cas de celui de la réclame ?