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15 avril 2013

Une biblio quoi ?

Une bibliothèque

  • gratuite
  • publique
  • à l'ambiance reposante
  • près de chez vous (si, si, puisque je vous le dis)
  • où vous n'avez pas à parcourir 2 kilomètres sur des planchers en teck glissants, entre quatre tours menaçantes et dans des parages battus par les vents, avant d'apprendre que la bonne entrée, c'est à l'autre bout des 2 kilomètres
  • où il n'y a jamais la queue
  • où vous n'avez pas à enjamber une foule de lecteurs assis par terre, faute de places aux tables
  • où les bouquins sont disponibles et non pris d'assaut par cette même foule
  • dont on peut comprendre les conditions d'accès sans être diplômé de l'ENA
  • située dans le cadre agréable d'un beau parc, avec un bassin autour, visible par de vastes verrières, et un aquarium tropical dans le restau adjacent
  • entourée d'une foule de lieux passionnants : musées des sciences et de la musique, librairie-boutique bourrée de gadgets propres à ravir tout scientifique en herbe ou raté, cinés avec écran hémisphérique...
  • où trouver de vraies sources documentaires dans des domaines techniques, scientifiques, médicaux ou autres, souvent plus fiables que les ressources en ligne
  • dont le catalogue en ligne est plutôt bien fichu
  • où on peut emprunter des livres
  • ouverte le dimanche et de nombreux jours fériés
  • etc.

J'oublie sûrement d'autres avantages que je trouve à la fréquenter, cette bibliothèque.

« Bizarre, marmonnes-tu devant ton écran, Lecteur coutumier de ce blog. Si elle nous tuyaute au sujet de ce paradis pour traducteurs et autres assoiffés de connaissances, c'est sans doute parce qu'une énorme météorite vient de tomber sur les lieux. Sans quoi, elle garderait jalousement l'info pour elle, en vertu de sa sournoiserie et de son cynisme habituels. »

Pas faux. La bibliothèque en question est en danger. Résultat : soit je t'en parle, au risque que tu l'envahisses et que je n'y trouve plus la quiétude que j'y goûtais, parfois debout pendant des heures à papillonner de recherche en recherche en jurant que je refuserais dorénavant tout texte où figure même un soupçon de saleté de formule chimique. Soit je ne t'en parle pas, au risque qu'elle disparaisse. Le premier risque me paraissant moins lourd de menaces, car je sais qu'il en faut beaucoup pour t'extirper de ton monde virtuel et te catapulter dans la vraie vie, j'opte pour la diffusion de l'info : la bibliothèque de la Cité des Sciences (Paris) va peut-être fermer.

Les amis des livres et tous ceux qu'une telle perspective chagrine peuvent signer cette pétition.

*******

Petit rappel au passage :

Les traducteurs d'édition savent, ou du moins devraient savoir, que :

1. plus il y a de livres dans les bibliothèques publiques (ou, selon une même logique, plus il existe de bibliothèques publiques)
et
2. plus il y a d'inscrits à ces bibliothèques,

plus les modestes droits de prêt en bibliothèque, qu'ils perçoivent de préférence par l'intermédiaire de la Sofia, ont des chances de s'arrondir. En effet, ces deux critères : nombre de livres et nombre d'inscrits, entrent dans le calcul des sommes versés par cet organisme de répartition.

Cela fait une raison de plus pour hurler à la mort – façon Idéfix lorsqu'on coupe un arbre –, quand une bibli est menacée de disparition. En espérant qu'il ne soit pas trop tard.