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25 mars 2016

Interprètes et traducteurs à la TSF (enfin, presque)

Cher Producteur de la Radio de service public,

Lors d'une de vos émissions, vous interviewez une vedette du show-biz et présentez son livre. Après cela, une humble traductrice (non, pas moi) vous écrit gentiment pour vous signaler que vous avez oublié de citer son nom. Comme si le bouquin s'était traduit tout seul.

Vous lui répondez pour l'engueuler et lui assener une leçon de morale en arguant que vous avez indiqué par deux fois le nom de la traductrice.

Faut réviser vos fiches terminologiques, l'ami : vous avez certes bien donné le nom de l'interprète, qui traduisait en français les propos de la star (faut dire que dans le cas contraire, votre émission dépendant de sa prestation, l'interprète aurait aussi bien pu vous planter là). Mais pas celui de la traductrice, qui a traduit le livre. Est-ce plus clair, maintenant ? On ne va pas rester sur un méchant qui-pro-quo, préjudiciable pour l'image de nos trois professions... même si nous sommes à la radio (enfin, vous, surtout).

 

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Quelques Autres Jours plus tard :
On me souffle dans le casque que
le Producteur de la Radio de service public,
ayant à la suite de cette émission
reçu beaucoup de courriers explicatifs de la part de collègues,
cite désormais le nom des traducteurs.

20 mars 2016

Mots appris (34) - Glottophobie

Ce blog s'est déjà insurgé à plusieurs reprises contre cette imbécilité discriminatoire qui consiste à sous-titrer les propos de francophones, qu'ils soient africains, antillais ou auvergnats. Discriminatoire vis-à-vis des locuteurs, les téléspectateurs étant, eux, considérés de manière collective et indistincte comme des abrutis.

La presse écrite et radiophonique m'apprend que le phénomène porte désormais un nom, la « glottophobie». Autre cas de glottophobie qui, à l'aube, m'a affligée: celui, cité sur France Inter, de ce petit garçon en pleurs parce que la maîtresse prétendait mieux savoir prononcer son prénom que lui-même. Idem pour tous ces gens dont l'accent a le tort de ne pas être assez pointu.

« Glottophobie», ou discrimination par le langage, est un terme créé par l'auteur d'un livre que j'ai fortement envie de me procurer :

Philippe Blanchet
Discriminations – Combattre la glottophobie
Éditions Textuel, 2016

On peut écouter Philippe Blanchet, interviewé ce matin 20 mars 2016 par Dorothée Barba dans une chronique intitulée La langue, outil de discrimination (émission Le 5/7 du week-end). 

On observera qu'à la radio, les intervenants ne sont pas sous-titrés. Serions-nous moins bêtes selon que nous revêtons notre casquette de téléspectateur ou d'auditeur ?