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15 décembre 2015

Ixcanul

Un film guatémaltèque tout au long duquel on entend parler cakchiquel, une langue maya ? Et qui remporte un Ours d'argent à Berlin ? C'est rare. Espérons qu'il restera un peu à l'affiche pour que vous profitiez du jeu des comédiens et de la beauté de certaines images, au pied du volcan. Je pense en particulier aux scènes entre mère et fille.

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Ne lisez pas articles et résumés avant d'avoir vu le film, car ils dévoilent le nœud de l'histoire.

Sachez juste que la trahison qui décide ici d'un destin se joue par le biais d'un simulacre de traduction.

Rude, le sort des femmes indiennes, dans leurs plantations de café, démunies qu'elles sont face aux contremaîtres et à une société dont elles ignorent la langue et qui considère leur communauté comme arriérée ? Por cierto.

Nous aussi avons du progrès à faire, qui jetons en prison pour dix ans celle qui tue un mari coupable de décennies de violence sur elle-même et ses enfants.

 

Ixcanul
Film de Jayro Bustamante
2014

 

Chose rare aussi :
les adaptateurs du cakchiquel vers l'espagnol
ainsi que ceux des versions anglaise et allemande
font partie intégrante du générique.

Lettre à Émeline

Dans un intéressant article du Monde (26 novembre 2015) intitulé « La hausse "atypique" des demandeurs d'emploi qui travaillent », Bertrand Bissuel évoque notamment le cas d'une traductrice, rebaptisée pour l'occasion Émeline.

Licenciée après des années de poste dans une entreprise d'électronique, Émeline est consciente de la difficulté de retrouver un emploi de traductrice salariée à l'âge de 51 ans et envisage une reconversion totale.

Ce n'est pas faute de se battre pour trouver des « missions », sans doute sous statut indépendant. Mais elles sont trop ponctuelles pour Émeline, qui déplore de n'avoir « aucune visibilité ».

Je ne suis pas abonnée au Monde, sans quoi j'aurais écrit, en commentaire à l'article, cette petite lettre à Émeline :

« Chère Émeline, je peux me tromper et peut-être avez-vous déjà entrepris ce que je vais vous suggérer. Mais il me semble que vous pourriez vous en sortir plutôt bien, entre vos honoraires et vos indemnités de chômage, si vous déployiez pour trouver des clients en indépendante, dans un secteur pointu comme l'électronique, l'énergie que vous consacrez sans grand résultat par ailleurs à vous maintenir à flot.

Bien sûr, nous aimerions tous connaître la stabilité de l'emploi. Loin de moi l'idée de prôner à tout prix le travail dit "indépendant" par rapport au salariat, dans le principe. Les deux ont leurs avantages. Mais comme vous en témoignez vous-même, retrouver un CDI – ou même le trouver, dans notre profession – relève aujourd'hui de la gageure.

Améliorer votre visibilité, c'est parfaitement possible, en étant présente par exemple dans l'annuaire de la SFT ou, le cas échéant, dans celui de votre école de traduction. Adhérer à l'un de ces organismes vous donnerait en outre accès à un réseau ainsi qu'à d'abondantes sources d'information et de formations. Dotée d'un site Web correct et de contacts professionnels, vous devriez trouver des clients. D'autant plus que vous en connaissez probablement déjà certains et que vous pouvez les retrouver, ou en trouver de nouveaux, dans les salons professionnels.

Bon courage, Émeline. Si par hasard ou grâce au journaliste auteur de l'article du Monde, ces lignes tombent sous vos yeux, et que vous continuez de traduire le temps de lancer votre nouvelle activité, donnez-nous des nouvelles ! »

 

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Cher Prestataire de Blog, rends-moi mes chères espaces insécables, s'il te plaît. Depuis la refonte de l'interface, elles ne marchent plus ou bien quelque chose m'échappe. :(