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25 août 2014

La SNCF n'est plus

La SNCF n'est plus.

« Quoi, récriminez-vous aussi sec, tu entends nous bassiner avec le démantèlement de notre magnifique entreprise ferroviaire nationale, mise à mort à coups de politiques d'intérêt douteux pour l'usager (car on le sait, tu refuses qu'on te qualifie de "cliente", tant à un guichet de gare qu'à celui de la poste), et du service public de façon générale ? Ou bien, n'hésitant devant aucune contradiction, tu as décidé de nous saouler avec toutes les galères dont, à t'obstiner à utiliser les transports en commun, tu es régulièrement victime pour cause de grèves ou de pannes à répétition ? Les uns n'étant certes pas tout à fait étrangers aux autres. »

Nan. La SNCF n'est plus car elle a cédé la place à SNCF tout court. Si vous empruntiez les transports en commun, vous auriez entendu comme moi que dans certaines de ses annonces, une voix avale comme à regret l'humble article qui accomplissait loyalement sa mission depuis 1937 sans pour autant faire valoir ses droits à la retraite. Et vous auriez vu ses nouveaux panneaux d'affichage, sur lesquels il semble décidément manquer quelque chose.

Sans doute faut-il être maniaque traducteur ou autre ami de la langue pour accorder une telle importance à deux petites lettres de rien du tout. Et percevoir autant de sens – ou d'absurdité, ce qui revient au même – derrière leur disparition. Sur ce coup-là, Georges Perec n'est pour rien.